La quasi-totalité des nos hommes politiques, analystes, gestionnaires de patrimoine – Institutions bancaires et financières unies la main dans la main – nous font croire depuis 13 longs mois que les crises immobilières (crise des subprimes) et financières sont sur le point de se terminer, et que l’impact sur l’économie réelle ne sera pas aussi catastrophique que l’on veut bien le dire. Depuis treize mois, ils nous mentent en s’appuyant sur certains indicateurs macroéconomiques encourageants, et sur une bourse qui résiste.

Mais, pourquoi feraient-ils autrement, puisqu’ils « touchent » des rémunérations sur leurs placements, une commission sur les placements de leurs clients, et récupèrent les fruits politiques d’une conjoncture soi-disant clémente – en réalité manipulée par des fonds privés ou institutionnels qui soutient les cours des places boursières, jusqu’à quand ?

Un seul des évènements ou indicateurs négatifs que nous enregistrons chaque jour, aurait suffi en temps normal à déclencher une tempête boursière et une grave crise financière pire qu’en 1997 (crise asiatique), 1998 (crise russe) ou en 2000 (crise des technologiques) pour ne citer que les plus récentes. Ce qui prouve bien que tout est minimisé – une progression de 2 % de la Bourse est une très forte progression, une baisse de 2 % est une prise de bénéfices – dans l’effet d’annonce dans les termes, les mots et même dans les explications. Tout est dissimulé, communiqué par bribes, tout est déformé, interprété faussement, les statistiques faisant l’objet d’un « traficotage » jamais vu et atteint. La croissance du nième trimestre est en baisse (pourquoi pas après un trimestre précédent en baisse… autant mettre tous ces œufs dans le panier noir !) et soudain au trimestre N +1 on découvre que l’on s’était trompé et le trimestre précédent est rectifié à la hausse avec des écarts faramineux (que rien ne laissait supposer), des écarts tels que la logique voudrait que le prévisionniste qui les a fournis soit cloué au pilori et viré sur-le-champ… des marges d’erreur de 0,7 à 0,8% c’est du jamais vu, quasiment du 100 %. Un exemple flagrant : notre Premier ministre François Fillon – dont la fidèle acolyte Christine Lagarde, soit dit en passant, n’a jamais les mêmes sources statistiques que son supérieur ­– déclarait le 2 septembre que la croissance serait d’environ 1 % en 2008[1], alors qu’il y a à peine cinq mois ils prévoyaient entre 1,75 % et 2,25 %[2] !

Mensonge politique… quand on sait qu’en décembre 2007, l’OCDE « avait épinglé » la France pour des prévisions beaucoup trop optimistes, considérant que la France ne serait pas en mesure de tenir ses engagements en matière de croissance et donc de déficit public.

On refuse de voir la vérité en face, une vérité qui a déjà fait de nombreuses victimes parmi les banques. Des organismes financiers qui, soit déposent leur bilan, soit qui sont rachetés par des fonds souverains (appartenant à des pays asiatiques ou du Moyen-orient) ou par les institutionnels (les Etats dont elles sont originaires) :

– Le 11/01/08, la banque d'affaires Merrill Lynch devrait annoncer 15 milliards de dollars de dépréciations d'actifs, soit près de deux fois le montant prévu, lors de la présentation de ses résultats la semaine prochaine, selon le New York Times. Ces nouvelles pertes devraient l'obliger à rechercher de nouveaux financements, ajoute le quotidien. Bank of America annonce l'acquisition de Countrywide Financial, le premier prêteur hypothécaire américain, pour le sauver d'une faillite annoncée aux conséquences potentiellement désastreuses pour l'économie du pays.

– Le 13/2/08, le milliardaire Warren Buffett a annoncé qu'il proposait aux trois principaux rehausseurs de crédit américains, au bord de la faillite, de reprendre pour 800 milliards de dollars leurs avoirs en portefeuille les plus sûrs, ceux liés aux obligations émises par les collectivités (« municipal bonds »). Le plus gros investisseur de la planète, président et directeur général du fonds Berkshire Hathaway a déclaré lors d'une interview sur la chaîne de télévision CNBC qu'il avait fait cette offre la semaine dernière à MBIA, Ambac Financial et FGIC, un rehausseur de crédit détenu par un consortium d'investisseurs comprenant notamment le fonds de capital-risque Blackstone Group.

– Le 22/2/08, le Trésor britannique a annoncé avoir acquis la totalité du capital de Northern Rock, rendant ainsi sa nationalisation effective. Le projet de loi visant à nationaliser la banque de crédit immobilier, menacée de faillite à la suite de la crise des crédits hypothécaires à risque (subprime), avait été approuvé jeudi pour les 12 prochains mois. Le gouvernement a préféré cette solution à l'offre de reprise du groupe Virgin et à un plan de redressement conçu en interne… L'Etat a déjà fourni une aide de 55 milliards de livres (73 milliards d'euros; 107 milliards de dollars) en prêt d'urgence et garantie des dépôts.

– Le 14/3/08, la Réserve fédérale des Etats-Unis, pour la première fois depuis la crise de 1929, s'est portée au secours de la banque d'affaires Bear Stearns à cours de liquidités. Le conseil des gouverneurs de la banque centrale américaine a décidé de fournir un financement d'urgence à 28 jours à Bear Stearns. L'établissement ne pouvant emprunter directement au guichet d'escompte de la Fed parce qu'il n'est pas une banque de dépôt, c'est la banque JP Morgan qui empruntera à la Fed pour son compte.

– Le 17/3/08, face à la menace de récession, le président George W. Bush feint d’ignorer la les conséquences réelles de la crise des subprimes. Dans la plus grande hypocrisie, bien que reconnaissant que la situation est difficile, il cherche à rassurer les Américains en leur disant que le gouvernement maîtrise parfaitement la situation, « sous contrôle », et qu’à long terme l'économie des Etats-Unis se porterait bien. « Une chose est certaine : nous traversons des temps difficiles, mais une autre chose est certaine: nous avons pris des mesures fortes et décisives », a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion à la Maison Blanche avec le secrétaire au Trésor Henry Paulson et d'autres hauts conseillers économiques. Au même moment, la Réserve fédérale américaine a accepté de prêter 30 milliards de dollars à la banque commerciale J.P. Morgan Chase & Co. afin de racheter la banque d'affaires Bear Stearns & Co (BSC) pour un montant de 236,2 millions de dollars (149,78 millions d'euros), soit environ 1% de la valeur de l'établissement seulement 16 jours auparavant. Mais Bear Stearns se trouvait au bord de la faillite et la Fed l'avait déjà renflouée vendredi par l'intermédiaire de JP Morgan Chase. Les prêts seront garantis sur des actifs difficiles à valoriser de Bear Stearns, au risque que la Fed subisse le coût d'une dépréciation de ces actifs.

– Le 1/4/2008, UBS, première banque suisse, a annoncé avoir subi une nouvelle dépréciation d'environ 19 milliards de dollars (12 milliards d'euros) en raison de la crise des subprimes aux Etats-Unis. Elle accusera une perte de 12 milliards de francs suisses (7,65 milliards d'euros) au premier trimestre 2008. Avec ces nouvelles dépréciations il apparaît que la débâcle de la grande banque suisse sur le marché immobilier américain se chiffre à plus de 40 milliards de francs suisses.

 

– Le 4/4/08, Goldman Sachs & Co a annoncé le mois dernier que les pertes globales liées à la crise du crédit pourraient atteindre 1.200 milliards de dollars, en précisant qu'aux Etats-Unis, les banques, les courtiers, les hedge funds et les organismes de refinancement comme Fannie Mae pourraient subir un total de 460 milliards de pertes.

– Le 14/4/08, après une première vague de renflouements achevés fin janvier, qui avait concerné cinq grandes banques américaines, plusieurs établissements se tournent de nouveau vers le marché pour lever massivement des fonds :  Lehman brothers a récolté 4 milliards de dollars ; Washington Mutual a levé 7 milliards de dollars ; Wachovia – qui était exposée aux créances douteuses et aux crédits à risques à hauteur de 20 milliards de dollars –, a aussi été recapitalisée à hauteur de 7 milliards (après avoir déjà levé 3,5 milliards de dollars début février) ; Pour Citigroup l’addition est salée et grimpe à 10 milliards de dollars. Côté européen, Deutsche Bank cherchait à assainir son bilan en revendant pour 20 milliards de dollars de dettes à un groupe d'investisseurs, des crédits accordés à des entreprises pour financer le rachat de sociétés par effet de levier. Au mois de mars, le numéro un de la banque allemande avait annoncé s'attendre à 2,5 milliards d'euros de dépréciations au premier trimestre, soit plus que les 2,3 milliards enregistrés sur l'ensemble de l'année 2007.

– Le 16/04/2008, la banque d'affaires Merrill Lynch devrait annoncer de 6 à 8 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires, portant leur total à plus de 30 milliards depuis le début de la crise, selon le site Internet du Wall Street Journal.

– Le 19/4/08, la Banque d'Angleterre (BoE) annoncera la semaine prochaine un plan de 50 milliards de livres (63 milliards d'euros) visant à dénouer la crise du crédit immobilier. La banque centrale va racheter aux établissements financiers britanniques pour 50 milliards de livres de crédits immobiliers et les échanger en obligations d'Etat d'une durée d'un an avec possibilité de les proroger jusqu'à un maximum de trois ans, précise la BBC sans indiquer ses sources. Le plan de la BoE répond aux pressions du Trésor en vue d'une opération d'envergure visant à empêcher que la crise financière se transforme en véritable récession. La Banque d'Angleterre s'était vue reprocher l'an dernier par une partie des milieux d'affaires et politiques de ne pas avoir suffisamment aidé les banques britanniques engluées dans la crise du crédit, alors que ses homologues comme la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) injectaient des centaines de milliards de dollars dans leurs circuits bancaires respectifs.

– Le 24/4/08, le Crédit suisse a enregistré une perte nette de 2,148 milliards de francs suisses au premier trimestre 2008. Les analystes anticipaient un déficit trimestriel, le premier depuis cinq ans, mais pas à ce niveau, trois fois inférieur. Le Crédit suisse précise toutefois qu'il a réduit de façon conséquente son exposition dans les secteurs affectés par la crise, ce qui s'est traduit par des dépréciations de 5,28 milliards de francs, seulement si on peut dire.

…/…

– Le 6/8/08, Freddie Mac, numéro deux américain du refinancement de crédits immobiliers, fait état d'une quatrième perte trimestrielle consécutive. Ces résultats plus mauvais que prévu sont publiés seulement trois semaines après l'annonce par le Trésor américain et la Réserve fédérale, d'un vaste plan de redressement pour le secteur du refinancement hypothécaire, notamment pour Freddie Mac et le numéro un Fannie Mae. Ensemble, ces deux piliers du marché du crédit immobilier américain détiennent ou garantissent plus de 5.000 milliards de dollars de créances immobilières. Freddie Mac n'entrevoit toujours pas d'embellie à l'horizon pour le marché de l'immobilier, dont le retournement remonte déjà à 2006. « Les pertes sur crédit continuent de s'accélérer dans notre activité de garantie de logements individuels », a déclaré Patti Cook, directrice de l'une des divisions du groupe. La plupart des pertes (sur créances) attendues n'ont pas encore été réalisées. Il est possible que nous nous trouvions à mi-chemin dans le mouvement de déclin actuel, mais nous sommes toujours dans la phase préliminaire en ce qui concerne la concrétisation des défauts », a-t-elle ajouté.

– Le 19/8/08, Lehman Brothers va déprécier pour 6 milliards de dollars supplémentaires, s'ajoutant aux 17 milliards déjà réalisés depuis 2007. Avec une perte trimestrielle attendue de 2,8 milliards de dollars. C’est le deuxième trimestre consécutif de pertes pour la banque qui a toujours été dans le vert depuis son introduction en Bourse en 1994.

– Le 19/8/08, Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du Fonds Monétaire International (FMI) affirme que la crise financière des subprimes pourrait dans les prochains mois faire une nouvelle victime parmi les grandes banques de Wall Street, après la faillite de Bear Sterns en mars dernier (rachetée pour une bouchée de pain par JP Morgan Chase).

« Nous n’allons pas seulement assister à la chute de banques de taille moyenne, nous allons voir s’effondrer un gros morceau, l’une des grandes banques d’investissement ou commerciales », a déclaré lors d’une conférence l’ancien professeur d’économie à l’université d’Harvard.

– Le 25/8/08, une banque régionale de l'Etat du Kansas, la Columbian Bank and Trust Company, a été fermée par l'autorité de régulation fédérale, ce qui fait la neuvième faillite chez les banques américaines depuis le début de l'année. Par ailleurs, on évoque le possible rachat de la banque d'affaires Lehman Brothers par la banque publique sud-coréenne KDB.

– Le 2 septembre 2008, le « LaRouche Political Action Committee » écrivait : « Crise bancaire : enterrons les cadavres britanniques et espagnols », n’en déplaise à Madame Lagarde qui a toujours voulu occulter l’importance de la crise[3]. Le LPAC déclarait que « L'économie de la zone euro sombre rapidement sous le poids de ses deux premières victimes : les systèmes bancaires britannique et espagnol. L'éclatement de la bulle immobilière dans ces deux pays a aggravé la crise bancaire, alors que les opérations de sauvetage de la part de la Banque centrale sont au bout du rouleau. On assiste ainsi à une crise simultanée à la Royal Bank of Scotland et à la banque espagnole Banco Santander. Toutes deux étant étroitement liées, un choc chez l'une a un effet direct sur l'autre, et vice versa. Il en va de même pour la bulle immobilière dans les deux pays.

Jusqu'à présent, les banques espagnoles ont été maintenues à flot par la Banque centrale européenne qui a refinancé leurs dettes au moyen de prêts mensuels de quelque 50 milliards d'euros en acceptant en collatéral des titres adossés à des crédits hypothécaires (Mortgage Based Securities) pour 11% de leur volume, un stratagème qui risque de ne pas pouvoir durer éternellement. Le 29 août, l'agence de notation Fitch a dégradé six paquets de MBS appartenant à la Banco Santander. Ces titres, se montant à 4,06 milliards d'euros au total, appartiennent aux tranches A, BBB et BB, alors que les tranches supérieures ne sont pas touchées. Apparemment, ils ont été émis en octobre 2007, au moment où le marché interbancaire était gelé, ce qui indique que l'acheteur devait être la BCE. Selon Fitch, les provisions pour pertes sur cette dette laissent penser que la valeur nominale a été réduite de 35%.

Entre-temps, en Grande-Bretagne, le partenaire de Santander, RBS, fait face à une crise de confiance de la part de ses investisseurs, suite à une augmentation de son capital de 12 milliards de livres, et vient de nommer un trio de directeurs non exécutifs chargés d'assurer que la direction protège les intérêts des actionnaires.

La Banque d'Angleterre et le gouvernement britannique, déjà aux prises avec les pertes grandissantes de la banque nationalisée Northern Rock, sont incapables de traiter cette crise. Un membre de la Commission de politique monétaire de la BoE, David Blanchflower, a pris une mesure inhabituelle en réclamant publiquement une baisse des taux d'intérêt afin d'obtenir des liquidités. Or une baisse des taux affaiblirait plus encore la livre, qui a perdu 8% par rapport au dollar rien qu'au mois d'août.

Notons enfin que le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, a déclaré que la Grande-Bretagne fait peut-être face au pire déclin économique depuis soixante ans, tout en ajoutant qu'il n'avait jamais imaginé que le resserrement du crédit serait aussi important. Il est temps de sortir la tête du sable. »

Pour conclure, ce qui est grave dans cette situation, c’est l’indifférence dans laquelle est en train de se jouer l’avenir de l’économie mondiale. Comme si les milliards injectés depuis août 2007 ne représentaient que des opérations de sauvetage classiques sans aucune portée quant à l’endettement de tous les acteurs économiques mondiaux. Faisons les comptes banque centrale par banque centrale :

BCE

        95 milliards d’euros le 9 août

        61 milliards d’euros le 10 août

        47,66 milliards  d’euros le 13 août

        24,5 milliards d’euros mi-août

        +++ ?

        348,6 milliards d’euros le 17 décembre

        SOIT UN TOTAL MINIMUM DE 600 milliards d’euros

FED

        24 milliards de dollars le 9 août

        35 milliards de dollars le 10 août

        2 milliards  de dollars le 13 août

         ++++ ????

        6 milliards  de dollars le 17 août

        3,5 milliards  de dollars le 20 août

        17,25 milliards  de dollars le 23 août

soit plus de 100 milliards à cette date

        80 milliards  de dollars (4×20) en novembre-décembre

        40 milliards  de dollars (2×20) en janvier)

        ++++ ???

        200 milliards  de dollars le 11 mars

        SOIT UN TOTAL MINIMUM DE 500 milliards d’euros

  

BOJ (Banque du japon)

        6 milliards d’euros (équivalent) le 9 août

        6,25 milliards d’euros (équivalent) le 10 août

        3,75 milliards d’euros (équivalent) le 13 août

        6,7 milliards d’euros (équivalent) le 20 août

        5,2 milliards d’euros (équivalent) le 21 août

        SOIT UN TOTAL MINIMUM DE ? 30 milliards d’euros

         

BoE (BANQUE D’ANGLETERRE)

Comme avec la City, il est toujours difficile d’avoir de vrais chiffres. Mais si on prend le rachat de la seule Northern Rock et l’injection en avril de 63 milliards d’euros, on arrive déjà à plus de 100 milliards d’euros. 

 

D’OU UN MONTANT TOTAL INJECTE PAR LES PRINCIPALES BANQUES CENTRALES OCCIDENTALES D’AU MOINS 1200 à 1300 milliards d’euros. Ce chiffre (provenant en partie de dépêches AFP ou Reuters) est à minima… C’était déjà celui qu’annonçait certains économistes, fin novembre 2007.

« Mais, on est peut-être très loin d’avoir touché le fond. Plutôt que de parler de 400 à 500 milliards de dollars touchés par le subprime, il faut plutôt envisager que les montants soient dix fois plus élevé ! De l’ordre de 4000 à 5000 milliards ». La « première crise financière de l’âge de la mondialisation » selon l’expression de Philippe Chalmin, professeur associé à Dauphine.

Au fait, où sont passés ces milliards à un moment où la croissance est en berne ? Où est passé tout cet argent destiné à soutenir les banques (pour éviter leur faillite) et les marchés ?

« Sauvetage de la banque britannique Northern Rock (52 milliards de dollars), de l'allemande West LB, programme de stimulation budgétaire, les gouvernements occidentaux interviennent directement dans le secteur financier afin d'empêcher son effondrement », pense Axa, fort surpris de la résistance des matières premières à l'effondrement des marchés.

Même Warren Buffett, l’homme le plus riche de la planète s’y met. Il offre de réassurer les « municipal bonds » que les trois rehausseurs américains (MBIA, Ambac et FGIC) garantissent, pour quelques 800 milliards de dollars. La crise des subprimes est bien le tonneau des danaïdes.

Si on ajoute à ce tableau sinistre, la situation de l’endettement américain qui n’est vraiment pas brillante – surtout la dette publique américaine qui dépasse pour la première fois de son histoire les 9.000 milliards de dollars –, il est indispensable de revoir tout le système, de réunir un nouveau Bretton Woods, faute de quoi nous sombrerons dans une crise systémique dont il est impossible de prévoir l’issue…

Et, pourtant, pour tous ceux qui dirigent le Monde, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, puisque le libéralisme est la solution à tous leurs problèmes !!!

 


[1] Le Premier ministre s'est résolu, hier (2 septembre 2008), à tailler dans le vif des prévisions de croissance, mettant fin à un suspense que nombre d'économistes avaient déjà levé. « C'est un ralentissement sérieux, c'est un ralentissement sévère », a commenté, à propos de la situation économique, François Fillon, sur Europe 1. Traduction concrète pour la croissance française cette année : « J'espère que cela sera au moins 1 %, j'espère que cela sera un peu plus de 1 %. »
[2] « Le gouvernement a retenu une prévision de croissance de 1,75%-2,25% en 2009, soit 2% en milieu de fourchette », a déclaré la ministre de l'Économie Christine Lagarde, qui était entendue par la Commission des finances de l'Assemblée nationale, le 9 avril. Le programme de stabilité actualisé présenté par la France à l'Union européenne retenait une prévision de croissance de 2,5% par an entre 2009 et 2012. A la même date, les prévisions du FMI, jugées « exagérément pessimiste » par la Ministre, donnaient 1,4% de croissance pour la France en 2008. Christine Lagarde justifiait son optimisme en raison des données fondamentales favorables de l’économie française, ce qui la conduisait à juger cohérente une prévision autour de 1,7-2,0% pour 2008. Déjà, le 17 janvier la ministre avait révisé à la baisse la prévision de croissance en 2008, tablant sur un chiffre « proche de 2% » et non plus sur une progression de 2 à 2,5%.

[3] Christine Lagarde a refusé de qualifier de « krach » la chute des marchés boursiers, évoquant une « correction brutale » et insistant sur la solidité des « fondamentaux » économiques européens face à la crise financière… (Reuters, 22/01/08)