Notre phrase du jour est extraite de l’éditorial de Denis Sieffert, rédacteur en chef de Politis, titré La main de Washington : "On aurait aimé entendre l’Union européenne et les partisans des traités de Maastricht et de Lisbonne à propos de l’installation du bouclier antimissile américain en Pologne, ratifiée par Condoleezza Rice le 20 août. L’accord américano-polonais est à la fois une mise en servage de l’Europe par les États-Unis et un acte hostile à l’encontre de la Russie. La mise en place dans un état de l’Union européenne et aux portes de la Russie d’un élément du National Missile Defence s’inscrit dans la même stratégie que l’opération géorgienne en Ossétie. Une stratégie proprement impérialiste dont l’enjeu à peine voilé est évidemment la maîtrise de la route du pétrole et du gaz."

Ajoutons, pour revenir sur l’affaire ossète, que deux sources mentionnent la complicité de l’armée des États-Unis dans l’agression de l’Ossétie par la Géorgie, qui a causé la mort de j sapirplus de 1500 personnes. Il s’agit de Jacques Sapir, Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et du Canard enchaîné. Dans une tribune publiée par Rue89, Sapir écrit en effet : "L’agression a eu lieu en présence d’officiers américains au sein des troupes géorgiennes dans le cadre du « Georgia Train and Equip Programme » (GTEP). Il est ainsi inconcevable que Washington n’ait pas été au courant du projet du président géorgien. Force est de constater que rien ne fut fait pour l’arrêter. Il ne fut pas non plus donné ordre à ces officiers américains de se retirer des unités qu’ils entraînaient. Par son inaction, pour ne pas dire plus, le gouvernement américain s’est fait le complice d’actes de guerre contre les forces ossètes et russes et de crimes de guerre en ce qui concerne le bombardement de Tskhinvali". Quant au Canard, son édition du 20 août est également catégorique : "Le 7 août, avant même de lancer son offensive en Ossétie du Sud, le président Saakachvili savait qu’il allait disposer d’une aide américaine sur le terrain. Notamment lors du bombardement de Tskhinvali, la capitale de cette province autonome. gérogie usaDes conseillers US en poste dans l’armée géorgienne ont réglé les tirs des lance-roquettes multiples Grad, ces modernes « orgues de Staline » dont on a pu apercevoir les salves en traînées lumineuses, la nuit, sur les écrans de télévision. A Paris, les analystes de la Direction du renseignement militaire sont formels : des officiers américains ont « mis la main à la pâte ». Et à l’état-major des armées comme à l’Elysée ou au quai d’Orsay, si on en parle toujours à mots couverts, le doute n’est pas permis. Washington savait ce que mijotait le chef géorgien et n’a rien fait pour l’en dissuader." 

L'installation des missiles américains en Pologne, ajoutée à la complicité des États-Unis dans l'agression de l'Ossétie par la Géorgie et à la teneur des réactions européennes, pro-géorgiennes, donne à l'Europe atlantiste le visage d'un ennemi de la Russie.

 

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