Les dirigeants de l'organisation des Nations unies se sont réunis à Berne sous la présidence du secrétaire général, Ban Ki-Moon, pour lancer un programme de lutte contre la crise alimentaire qu'affronte la communauté internationale.

Le premier point de ce programme concerne bien évidemment les biocombustibles qui sont les principaux responsables, selon Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation, de l'augmentation soudaine du prix des aliments. Les populations principalement touchées par cette montée des prix du riz, du blé et des produits de première nécessité, sont celles des pays pauvres, ce qui fait dire à Jean Zingler que s'il faut essayer de freiner le changement climatique, il faut y parvenir sans faire mourir les gens de faim.

Ainsi, ce premier point du programme des Nations unies s'adresse tout particulièrement aux États-Unis qui ont sacrifié l'année passée un tiers de leur récolte de maïs à la production de biocombustibles. Ce message s'adresse également à l'Union européenne qui semble prendre le même chemin que celui suivi par les États-Unis.

Espérons que la réunion de Berne mettra un frein à cette course à l'essence verte dont l'impact positif sur l'environnement n'a toujours pas été prouvé (entre autres à cause de la pollution générée lors de la production de ces biocombustibles), mais dont l'impact sur le marché des aliments semble lui bien réel.

Après avoir pressé la Terre pour en extraire le pétrole traditionnel, voilà que l'on vide l'assiette des gens pour remplir nos réservoirs. Pourquoi tant d'empressement à produire des biocombustibles de première génération, alors que ceux de deuxième génération qui n'utilisent que des déchets de l'agriculture, de l'industrie du bois ou des algues qui n'entrent pas dans la consommation humaine sont pratiquement au point ?

Pour le secrétaire général de l'ONU, il faut accroître la production mondiale d'aliments, en incitant les personnes qui ont cessé d'en produire pour se consacrer à la fabrication de biocombustible plus rentable à reprendre leur production, et en finançant les recherches sur les OGM permettant de cultiver des graminées résistant mieux à la sécheresse provoquée par les modifications climatiques.

Pour ma part, je pense que si on abandonnait l'idée de transport individuel et qu'on mettait au point un système de transport collectif gratuit et performant, nous ferions déjà un réel progrès.