Les images envoyées par la sonde spatiale américaine Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) semblent indiquer que la plus grande des deux lunes de Mars, Phobos, pourrait bien abriter sur son sol de l'eau sous forme de glace ainsi que des composés organiques.

Phobos est un satellite de forme très irrégulière qui évolue à seulement 6000 km au-dessus de la surface martienne, ce qui fait prédire qu'il finira par s'y écraser dans approximativement 80 millions d'années. Phobos est tellement petit ( 27×21,6×18,8 km) que sa force de gravité est pratiquement nulle et ne fut pas suffisante pour qu'il puisse s'agglomérer sous une forme sphérique.

D'après les analyses, ce satellite serait extrêmement poreux, comme une sorte de grosse éponge spatiale ; il s'en échappe continuellement des jets de gaz qui n'ont pas encore pu être analysés, mais qui pourraient bien être constitués de vapeur d'eau.

Alfred McEwen, le responsable de la mission de Mars Reconnaissance Orbiter affirme que l'étude de Phobos est extrêmement intéressante puisqu'il semble de plus en plus certain que ce satellite abrite de l'eau et des composés organiques, même si des observations spectrales antérieures avaient écarté cette hypothèse.

Le problème de Phobos c'est que, à part deux sondes russes, aucune mission n'a jamais été montée uniquement dans le but de l'étudier, toutes ayant comme objectif la planète rouge et, accessoirement, de " jeter un coup oeil " à ses lunes.

Cependant, L'agence spatiale fédérale russe devrait lancer une mission vers Phobos en 2009, baptisée Phobos-Grunt, qui devrait rapporter des échantillons du satellite. EADS Astrium, la filiale spatiale du groupe européen EADS, projette également une mission similaire. Cette dernière pourrait malgré tout être retardée par le fait qu'EADS Astrium vient d'annoncer qu'elle allait concurrencer Virgin Galactic en se lançant dans le tourisme spatial avec des vols paraboliques à plus de 100 km d'altitude… et comme la recherche de bénéfices va certainement primer sur la recherche scientifique, il faut craindre que les efforts européens vont d'abord se limiter à envoyer sur orbite des touristes fortunés.