L'ancien Husssssard sssssur le toit est monté sur ses grands chevaux en traînant en justice le site fuzz.fr coupable d'avoir relayé une information d'ordre privé. Il vient d'obtenir en partie gain de cause (il demandait 35.000 euros de dommages-intérêts…) puisque Fuzz doit verser… 1000 euros de dommages et 1500 Euros de participation aux frais de procédure pour atteinte à la vie privée de l'acteur Olivier Martinez.

Ce qui est troublant dans cette affaire c'est que Fuzz.fr est un aggrégateur, c'est à dire un site qui se nourrit des contributions de tous horizons. Un digg-like dont les articles se classent seuls selon la popularité attribuée par les lecteurs.
Au sein de la Loi sur l'Economie Numérique, ce type de site bénéficie normalement d'un statut d'hébergeur qui ne les rend pas responsables des contenus. La justice vient de décider l'inverse et, en reconnaissant un statut d'éditeur, condamne à terme cette logique de partage d'information communautaire.

Quand France3, retransmettant une finale de coupe de la Ligue, oublie de montrer une banderole gênante pour l'audimat ou quand le journal de 20h de France 2 surrévalue en toute impunité le salaire moyen d'une infirmière de 30%, on n'est bien moins regardant malgré l'audience toute autre. Surtout les journalistes professionnels si empressés à dénoncer les excès de la blogosphère… alors que pas un jour ne se passe sans qu'une info ne se révèle tronquée, faussée ou dissimulée.
Une intervention de plus sur le monde du net après celle, en début d'année, qui touchait les flux Rss, ces liens que vous pouvez automatiser pour recevoir les infos d'un site donné. Pour avoir hébergé un fil Rss de Gala sur le réalisateur Olivier Dahan, lespipoles.com avait été condamné également.

Le fait est que sur le net à priori on peut jusqu'à un certain point écrire, éditer, publier ce que l'on veut. En face l'internaute lecteur peut de même lire ou pas. Et ainsi s'instaure un équilibre nouveau sans rapport avec le choix limité des autres médias télé ou radio, là le net est quasi illimité. […/…]

De plus, force est de reconnaître que devant la complaisance ou la censure des médias traditionnels, le web est devenu le poil à gratter de l'information bien pensante puisque la moindre info croustillante "buzz" à vitesse grand V. Obligeant souvent les médias traditionnels à revenir sur cette info au préalable négligée…
Le web devient donc aussi le support à abattre pour préserver l'ordre ancien. Curieux de l'attaquer sur cette notion d'atteinte à la vie privée de personnage public. D'abord parce que ce sont des infos qui intéressent peu. L'article incriminé par Martinez n'avait connu aucune audience. Ensuite parce que c'est un sempiternel étonnant dilemme des personnages publics que de ne vouloir que les avantages de ce statut envié : la gloire, l'argent, la frime mais aussi une vie privée. Ca ferait pas un peu beaucoup quand souvent on utilise les rumeurs et les journaux à scandales pour relancer sa carrière ?

Moi, honnêtement, Olivier Martinez peut rester chez Giono ou coucher avec Gina je m'en contrefiche. Par contre les aggrégateurs font partie de mon quotidien. J'y pioche en toute liberté ce que je veux et y laisse ce qui ne m'attire pas.
Le 27 mars 2008, Fuzz était donc condamné pour avoir diffusé cette incroyable information selon laquelle Olivier Martinez serait à Paris avec son ex, Kylie Minogue.

Les deux tourtereaux sont pourtant séparés depuis février 2007, date à laquelle ils ont… diffusé un communiqué commun annonçant leur séparation…
Question : puis je porter plainte pour atteinte à ma vie privé dès lors que Martinez m'impose sa vie privée dans l'espace public ?

Le même jour que la condamnation de Fuzz, une dépêche AFP annonçait le… mariage prochain de notre starlette française avec la chanteuse australienne. Une dépêche officielle s'appuyant sur des sources … tchèques. Face à l'AFP, Olivier Martinez s'est contenté de démentir. Pourquoi n'a t'il pas attaqué pour atteinte à la vie privée la vénérable institution ?

Petit joueur, petit acteur… le voilà endossant un rôle bien trop grand pour lui et, tout à sa gloire et à sa grande opinion de lui-même, il oublie au passage ce que Giono lui mit un jour en bouche : "Prends donc l'habitude que les choses ordinaires arrivent aussi".