Hier, Arnaud Mangiapan, le président du Comité de soutien à Ingrid Betancourt a jeté un froid sur la communauté internationale en annonçant que, de sources relativement sûres, l'ancienne candidate présidentielle faisait une grève de la faim depuis le 23 février !

Sachant l'état de santé de l'otage, imaginant sans peine les conditions de vie dans la forêt tropicale, cette grève de la faim est synonyme de suicide à plus ou moins brève échéance.

Aujourd'hui, sur les ondes de France Info, Astrid Betancourt, la soeur d'Ingrid, a affirmé que cette information était fausse et que si la prisonnière refusait la nourriture c'était à cause de l'hépatite B dont elle souffrait. Astrid a rappelé que refuser de la nourriture était une chose, et que prendre volontairement la décision de ne plus s'alimenter en était une autre. Rien, dit-elle, rien dans les informations que nous avons reçues de la part des otages libérés ou des messages que Ingrid a pu nous faire parvenir ne permet de déduire qu'elle en arriverait à cette extrémité. Ingrid, a-t-elle martelé, ne veut pas mourir parce qu'elle veut revoir ses enfants et sa mère.

D'un autre côté, nombre de journaux avaient publié des extraits de la lettre qu'elle avait adressée à son mari à qui elle disait qu'elle se rendait compte que sa situation freinait ses enfants en les empêchant de passer à autre chose et que : « la mort serait une douce solution à cet enfer. »

D'une manière plus concrète, suite à l'annonce d'Arnaud Mangiapan, la France a envoyé une mission humanitaire vers la Colombie, pour se rendre dans cette région où, la semaine passée, de nombreux témoins affirmaient avoir aperçu Ingrid Betancourt.

Le problème étant que plus personne ne semble avoir vu l'ancienne candidate présidentielle dans cette région, et même l'armée colombienne qui a quadrillé tous les villages de la région se retrouve bredouille… Et puis, depuis hier, de nouveaux témoignages apparaissent dans les médias, les mêmes que ceux de la semaine passée… sauf qu'à présent on aurait vu Ingrid dans le département du Caquetá, à plusieurs centaines de kilomètres de distance.

Si on rajoute à cela l'information publiée il y a deux semaines par un média colombien selon laquelle Ingrid Betancourt était morte, information heureusement démentie par le même média le lendemain, on peut dire que l'otage franco-colombien se transforme de plus en plus en fantôme doué d'ubiquité.

Le plus étonnant, c'est que toutes ces personnes parlent avec une telle conviction, comme si elles tenaient leurs informations de la bouche même d'Ingrid.

Pour ma part, je pense que personne ne sait où se trouve exactement Ingrid Betancourt, à part les FARC bien entendu, qu'il semble qu'elle souffre de graves problèmes de santé qui nécessitent des soins urgents, qu'elle est plus que probablement dans un état dépressif – mais qui ne le serait pas après 6 ans de captivité dans de telles conditions – et qu'il est plus que temps que ses ravisseurs la relâchent enfin… ainsi que les 740 autres otages, certains détenus depuis plus de 10 ans.