Omar Belhouchet et Chawki Amari, respectivement directeur et chroniqueur du quotidien indépendant algérien El Watan, ont été condamnés, mardi 5 mars, en appel à deux mois de prison ferme et à une amende d’un million de dinars (près de 10 000 euros) par le tribunal de Jijel, dans l’est de l’Algérie, pour diffamation et injures.
A l’origine de leur condamnation, une plainte en diffamation déposée par le wali (équivalent du préfet) de ce département, suite à la parution, en juin 2006, d’une chronique de Chawki Amari intitulée « Un bel été à Jilel », dans laquelle le journaliste évoquait des malversations dont se serait rendu coupable ce wali. « Dilapidation des deniers publics, attributions de marchés douteux et détournement de budgets communaux, dans ces califats qui caractérisent les régions éloignées des centres de décision, il aurait même été, détail marquant, jusqu’à offrir un 4X4 de la wilaya [département] à sa maîtresse », écrivait le journaliste.
« MUSELER LE JOURNAL »
L’avocat de MM. Belhouchet et Amari a jugé leur condamnation « injustifiable » et surtout « excessive ». « Elle donne une piètre image de la conception des libertés. Prononcer des peines de prison à l’encontre des journalistes relève d’un autre temps », a déclaré Me Zoubeir Soudani, dans un communiqué mis en ligne par El Watan.
De son côté, El Watan a exprimé sa « profonde inquiétude » concernant ce verdict.« Le journal se demande si ce verdict, sans commune mesure avec les faits reprochés, n’est pas motivé par une volonté de museler le journal, et s’il n’est pas, aussi, un signal fort à l’ensemble des médias pour qu’ils restreignent leur liberté de critique et de ton dans une conjoncture de crise, aux plans politique, économique et social », écrit le quotidien. « El Watan interpelle l’opinion publique nationale et internationale sur la gravité du verdict prononcé par la cour de Jijel et sur ses conséquences sur l’exercice du métier d’informer dans notre pays », poursuit le quotidien algérien. Dans un communiqué transmis au journal, la Fédération internationale des journalistes se dit « inquiète au plus haut point de la lourde condamnation ».
Durant l’audience, le procureur avait requis un an de prison ferme contre Omar Belhouchet et Hawki Amari et une amende de 2 000 euros environ. En première instance, les deux journalistes avaient été condamnés le 24 décembre 2006 à trois mois de prison ferme chacun. Me Zoubeir Soudani a annoncé mercredi qu’il allait se tourner vers la Cour suprême pour contester le jugement. Les deux journalistes restent en liberté en attendant que cette dernière se prononce. (LEMONDE.FR avec AFP et Reuters – 05.03.08)
Omar Belhouchet et Chawki Amari, respectivement directeur et chroniqueur du quotidien indépendant algérien El Watan, ont été condamnés, mardi 5 mars, en appel à deux mois de prison ferme et à une amende d’un million de dinars (près de 10 000 euros) par le tribunal de Jijel, dans l’est de l’Algérie, pour diffamation et injures.
A l’origine de leur condamnation, une plainte en diffamation déposée par le wali (équivalent du préfet) de ce département, suite à la parution, en juin 2006, d’une chronique de Chawki Amari intitulée « Un bel été à Jilel », dans laquelle le journaliste évoquait des malversations dont se serait rendu coupable ce wali. « Dilapidation des deniers publics, attributions de marchés douteux et détournement de budgets communaux, dans ces califats qui caractérisent les régions éloignées des centres de décision, il aurait même été, détail marquant, jusqu’à offrir un 4X4 de la wilaya [département] à sa maîtresse », écrivait le journaliste.
« MUSELER LE JOURNAL »
L’avocat de MM. Belhouchet et Amari a jugé leur condamnation « injustifiable » et surtout « excessive ». « Elle donne une piètre image de la conception des libertés. Prononcer des peines de prison à l’encontre des journalistes relève d’un autre temps », a déclaré Me Zoubeir Soudani, dans un communiqué mis en ligne par El Watan.
De son côté, El Watan a exprimé sa « profonde inquiétude » concernant ce verdict.« Le journal se demande si ce verdict, sans commune mesure avec les faits reprochés, n’est pas motivé par une volonté de museler le journal, et s’il n’est pas, aussi, un signal fort à l’ensemble des médias pour qu’ils restreignent leur liberté de critique et de ton dans une conjoncture de crise, aux plans politique, économique et social », écrit le quotidien. « El Watan interpelle l’opinion publique nationale et internationale sur la gravité du verdict prononcé par la cour de Jijel et sur ses conséquences sur l’exercice du métier d’informer dans notre pays », poursuit le quotidien algérien. Dans un communiqué transmis au journal, la Fédération internationale des journalistes se dit « inquiète au plus haut point de la lourde condamnation ».
Durant l’audience, le procureur avait requis un an de prison ferme contre Omar Belhouchet et Hawki Amari et une amende de 2 000 euros environ. En première instance, les deux journalistes avaient été condamnés le 24 décembre 2006 à trois mois de prison ferme chacun. Me Zoubeir Soudani a annoncé mercredi qu’il allait se tourner vers la Cour suprême pour contester le jugement. Les deux journalistes restent en liberté en attendant que cette dernière se prononce. (LEMONDE.FR avec AFP et Reuters – 05.03.08)
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