A première vue, les faits sont simples : à Bafoussam, Kumba, Buéa mais surtout à Douala, capitale économique du Cameroun, « une grève lancée par le syndicat national des transporteurs, dégénère en une manifestation de rue, animée par des bandes de jeunes vandales qui cassaient, brûlaient et pillaient. Les forces de l’ordre interviennent pour ramener le calme. Bilan : 3 morts et des dizaines de blessés ». C’est le discours officiel tenu par les trois ministres de la Communication, des Transports et du Commerce dans un point presse relayé par le journal pro-gouvernemental Cameroun Tribune Le ministre de la communication, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, déclarait en outre que « rien ne saurait justifier ces actes de violence. » Lundi matin, sur RFI, il anticipait sur la transformation du mouvement : « d’aucuns vont utiliser ces mouvements sociaux, les récupérer, en quelque sorte, pour des objectifs politiques. »
Cette grève intervient dans un climat socio-politique tendu. Le RDPC du président Paul Biya, au pouvoir depuis 24 ans déjà, a annoncé une révision de la Constitution dont le principal effet serait de l’autoriser à briguer un troisième mandat en 2011. « A l’observation, au moment où la grève se concrétise sur le terrain, il n’est plus simplement question de prix du carburant » rapporte le quotidien Mutations : « Sur les différentes pancartes brandies par les manifestants, les messages sont divers, et les attaques, plutôt ciblées : Nous avons faim. Nous voulons l’augmentation de nos salaires. Nous avons marre du chômage. Trop c’est trop, donnez-nous du travail. Les vieux doivent laisser la place aux jeunes. Paul Biya doit partir. Non à la modification de la Constitution… ». Pour La nouvelle Expression qui parle de répression, « tout est parti d’un meeting du Social Democratic Front (SDF, le principal parti d’opposition). Bien renseignées et décidées à empêcher la manifestation par tous les moyens, les forces de l’ordre ont déployé un imposant dispositif de dissuasion. (…) Deux jeunes gens ont trouvés la mort. » Le SDF entendait dénoncer le projet de révision de la constitution.
C’est autour de ce projet de révision que se créent les divisions. Pour certains, il risque de « monarchiser » le président Paul Biya et son clan. D’autres par contre, soutiennent que la modification constitutionnelle doit être conçue au delà de la personne de Paul Biya. C’est en tout cas ce qu’explique le Professeur Narcisse Mouelle Kombi interrogé, lundi, par Cameroon tribune, agrégé de droit public et de sciences politiques, et directeur de l’Institut des Relations internationales du Cameroun. « Dans le contexte actuel, ecrit-il, le président de la République est parfaitement bien placé pour décider du moment de la révision tant sur le plan politique, au regard de la forte légitimité dont il a été investi au suffrage universel en 2004, que sur le plan juridique en vertu de la légalité de son initiative qui est rigoureusement en conformité avec la constitution. »
Mais « la révolte du peuple » dont parle Le Messager est bien réelle et semble être l’émergence d’un « ras le bol général de la population ».
A première vue, les faits sont simples : à Bafoussam, Kumba, Buéa mais surtout à Douala, capitale économique du Cameroun, « une grève lancée par le syndicat national des transporteurs, dégénère en une manifestation de rue, animée par des bandes de jeunes vandales qui cassaient, brûlaient et pillaient. Les forces de l’ordre interviennent pour ramener le calme. Bilan : 3 morts et des dizaines de blessés ». C’est le discours officiel tenu par les trois ministres de la Communication, des Transports et du Commerce dans un point presse relayé par le journal pro-gouvernemental Cameroun Tribune Le ministre de la communication, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, déclarait en outre que « rien ne saurait justifier ces actes de violence. » Lundi matin, sur RFI, il anticipait sur la transformation du mouvement : « d’aucuns vont utiliser ces mouvements sociaux, les récupérer, en quelque sorte, pour des objectifs politiques. »
Cette grève intervient dans un climat socio-politique tendu. Le RDPC du président Paul Biya, au pouvoir depuis 24 ans déjà, a annoncé une révision de la Constitution dont le principal effet serait de l’autoriser à briguer un troisième mandat en 2011. « A l’observation, au moment où la grève se concrétise sur le terrain, il n’est plus simplement question de prix du carburant » rapporte le quotidien Mutations : « Sur les différentes pancartes brandies par les manifestants, les messages sont divers, et les attaques, plutôt ciblées : Nous avons faim. Nous voulons l’augmentation de nos salaires. Nous avons marre du chômage. Trop c’est trop, donnez-nous du travail. Les vieux doivent laisser la place aux jeunes. Paul Biya doit partir. Non à la modification de la Constitution… ». Pour La nouvelle Expression qui parle de répression, « tout est parti d’un meeting du Social Democratic Front (SDF, le principal parti d’opposition). Bien renseignées et décidées à empêcher la manifestation par tous les moyens, les forces de l’ordre ont déployé un imposant dispositif de dissuasion. (…) Deux jeunes gens ont trouvés la mort. » Le SDF entendait dénoncer le projet de révision de la constitution.
C’est autour de ce projet de révision que se créent les divisions. Pour certains, il risque de « monarchiser » le président Paul Biya et son clan. D’autres par contre, soutiennent que la modification constitutionnelle doit être conçue au delà de la personne de Paul Biya. C’est en tout cas ce qu’explique le Professeur Narcisse Mouelle Kombi interrogé, lundi, par Cameroon tribune, agrégé de droit public et de sciences politiques, et directeur de l’Institut des Relations internationales du Cameroun. « Dans le contexte actuel, ecrit-il, le président de la République est parfaitement bien placé pour décider du moment de la révision tant sur le plan politique, au regard de la forte légitimité dont il a été investi au suffrage universel en 2004, que sur le plan juridique en vertu de la légalité de son initiative qui est rigoureusement en conformité avec la constitution. »
Mais « la révolte du peuple » dont parle Le Messager est bien réelle et semble être l’émergence d’un « ras le bol général de la population ».
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