Près de 20.000 Tchadiens ont fui les combats qui opposent les forces gouvernementales et les rebelles qui assiègent N'Djamena pour aller se réfugier au Cameroun.
Selon le bureau du haut commissionnaire des Nations unies pour les réfugiés (ACNUR), un calme étrange et tendu régnait aujourd'hui dans N'Djamena marqué par les affrontements alors que les réfugiés affluaient à Kuseri, ville frontalière camerounaise située à 15 km de la capitale tchadienne.
Selon le porte-parole de l'ACNUR, les forces rebelles seraient prêtes à accepter un cessez-le-feu immédiat dès l'annonce de l'abandon du pouvoir par le président Idriss Deby.
Mais ce dernier semble peu enclin à laisser le pouvoir surtout depuis que Nicolas Sarkozy lui a indirectement fait savoir que la France le soutiendrait, quitte à s'impliquer dans le conflit si cela s'avérait nécessaire.
Selon les rebelles, les militaires français (qui sont environ 1.400 au Tchad) ont déjà soutenu les troupes du président Deby et ils les tiennent pour responsable des bombardements qui ont eu lieu hier, ce que nie Paris.
Ce ne serait pas la première fois que la France viendrait sauver la mise au président Deby, puisque c'est déjà grâce à l'appui de la France qu'il avait pris par les armes le pouvoir en 1990. Depuis 1999, toute l'opposition politique s'est unie pour le chasser du pouvoir, lutte qui a déjà fait plus de 30.000 morts.
Depuis 2004, une modification de la Constitution permet au président Idriss Deby d'être réélu indéfiniment, ce que contestent bien évidemment les partis rebelles qui ont failli le renverser en février 2006. Mais l'intervention musclée de la France l'avait déjà replacé sur le trône présidentiel où il sera réélu pour un troisième mandat en mai 2006.
Cette nouvelle attaque des forces rebelles aurait dû lui coûter sa place, mais Nicolas veillait…