Pour s’ en convaincre, un retour dans les années 90 s’ impose. Le 6 octobre 1990 des violences urbaines marquant le pays se déclenchent suite à la mort d’ un jeune en moto qui prit le risque de forcer un barrage de police. Ensuite, au tour de Sartrouville de subir une nuit de violences le 26 mars 1991. La cause ? Le décès d’un Maghrébin de 18 ans abattu par un vigil (armé) dans la cafétéria d’ Euromarché. Le vigil en cause s’ enfuit et ce acte est perçu comme bavure par les jeunes.
De l’adolescence jusqu’à la majorité, couleurs et religions confondues, ces jeunes qui désirent en découdre face aux forces de l’ordre au nom d’ une "bavure" ne se rendent pas bien compte des dégats pour chaque nouvelle nuit éclairée par les voitures en pleine fonte. Le 27 octobre 2005, à Clichy-Sous-Bois, une vague de violence encore jamais vue depuis mai 1968 agite la France entière jusqu’à secouer un tantinet la Belgique. Le résultat d’ une nouvelle "bavure". Deux garçons (15 et 17 ans) meurent électrocutés dans l’enceinte d’un poste source électrique. Un "refuge" pour échapper à la police sur place pour un contrôle d’identité. Drôle d’idée que de s’ engouffrer dans un traquenard électrique, mais là n’est pas le sujet.
Quelques chiffres : environ 10 000 voitures brûlées, 3 000 interpellations, une soixantaine de flics blessés, et l’état d’urgence déclaré le 8 novembre 2005 et prolongé de 3 semaines. Sans aller jusqu’ à faire l’apologie de ces violences, il y a bien eu non-assistance à personne en danger au sujet des deux morts par électrocution (malgré les premières annonces de l’ ancien premier ministre, pour ne pas le citer).
Cependant, toutes ces pertes humaines comme matériels n’ont pas été vain. Chaque acte entraîne réaction, et quelque soit le gouvernement, des mesures se prennent sur le tas pour apporter solution, ou plutôt poudre aux yeux et somnifères.
Malgré les problèmes majoritairement tournés vers l’emploi, qu’espèrent ces vandales en s’équipant de cocktails molotov tout au long de l’année à calciner la voiture du voisin ? Tout, mais n’obtiendront que des promesses par dizaines jusqu’aux prochaines émeutes, le degré de violence monté encore d’ un cran… et la crédibilité de la relève française en chute libre.
Moi-même jeune, je me sens directement concerné par ces évènements de plus en plus fréquents. Et aussi dramatique que cela puisse paraître, nous vivons avec ce gâchis passé, présent et à venir sur la conscience. Impuissant face au chômage record des banlieues, pouvant atteindre les 80 % chez les jeunes. Incroyable, mais bien vrai… Certains s’en mordent les doigts de se lever tous les matins avec pour unique mission l’Intérim. Rongé par ce désespoir, en ajoutant les éventuels problèmes familiaux et les résultats scolaires médiocres pour les moins âgés, des personnes ne voient en eux que l’ échec. Ce triste constat mène bien souvent à la violence. Celle que nous connaissons de nos jours. Les armes chargées prêt à dégainer sur les CRS à coup de plombs ou de balles réelles.
Sans aller jusque là, des cailloux suffiront aux plus démunis pour accueillir dans la plus grande ingratitude les pompiers venus pour réparer leur bêtise. Policiers, agents de sécurité, pompiers… même combat. Le respect d’antan s’ envole pour laisser place à cette haine constante envers les défenseurs de notre pays. Consternant que d’ entendre à 20 heures qu’un policier perdit un oeil sur le terrain. Qu’un autre jour, une embuscade fût tendu aux flics d’ un quartier sensible, maintenant appelé par les polices françaises "zones hostiles". Ces zones maintenant abandonnées, sans aucune police, voire sans aucun commissariat, ne sont que des terrains de chasse où le flic joue le rôle de la souris, et le jeune celui du chat.
KEMO
Quel constat!!, on avait presque oublié toute cette misère Métropolitaine, qui s’est déversée sur le pays, en cette fin d’année 2007, tant la politique people nous « éblouissait », au point de nous rendre aveugle, et sourd à la réalité quotidienne.
C’est avec beaucoup de délicatesse, et sans à priori, que vous évoquez ces événements,avec lucidité, sans partialité, ne négligeant ni les « casseurs », ni les » cassés ». BRAVO et MERCI de nous rappeler que la paix sociale est l’affaire de tous : parents, adolescents livrés à eux même, gouvenement parfois laxiste!!
Je reviendrai vous lire KEMO, au prochain article, tant celui-ci m’a plu!!!!!!!
Merci pour ce commentaire constructif. Après avoir fait un tour auprès de vos articles, j’ aimerais connaître votre avis sur les violences urbaines pour voir si nos points de vues divergent ou pas.
KEMO
Moi aussi je suis allée voir « votre profil », j’ai vu que vous êtes un jeune journaliste citoyen, très jeune,si l’age que vous avouez est bien le vôtre!
Vous êtes venu sur mon Profil et vous avez lu les quelques articles que C4N a publié. Merci.
Je suis Professeur de Littérature à la retraite, et je depuis qulques mois une internaute heureuse grace au site ou nous pouvons nous exprimer librement.
Je suis tres agréablement surprise par votre maturité, et le raisonnement d’adulte que vous tenez. VOTRE article, qui pose la question des jeunes dans les banlieues, est sûrement tres documenté, mais on sent transparaître une opinion personnelle à laquelle j’adhère complètement.
Il n’est acile pour personne de remettre de l’ordre dans cette situation douloureuse, ou chaque protagoniste à un rôle a jouer pour améliorer le quotidien de ces cités souvent sinistres.
« La faute à qui ? » : au manque de repères de ces jeunes sans travail, qui n’ont pour la plupart jamais vu leurs parents se lever le matin pour aller « travailler »
La faute aux classes surchargées, et au laxisme de l’Education Nationale, qui ne permet plus à l’enseignant de se faire respecter.
La faute à ceux qui se désintéressent de ces situations dangeureuses , et refusent de voir et de combattre ce fléau que sont les « zones de non droit »
Ne tirons pas (sens figuré du terme!) sur les malheureux pompiers,et policiers qui ne font que leur travail, en les accusant de ne plus « couvrir » ces zones dangeureuses. Eux ausi ont droit au respect dû a leur profession.
Comment voulez vous que l’on réussisse une intégration de ces populations,parquées dans ces grands ensembles, désuets,mal entretenus,.
Comme vous jeune KEMO, je m’interroge,et n’ai pas de solution;
Je vais reprendre une phrase qui peut-etre vous choquera : C’est Notre président, je cois qui l’a prononcée un jour : LA FRANCE, ON L’AIME, OU ON LA QUITTE.
Je ne sais pas si j’ai répondu à votre attente, mais je vous encourage à continuer a nous interpeller sur ces problèmes de société, vous y excellez!!!
Pour être honnête, j’ai bien 16 ans. Et autant d’ éloges venant droit d’ un professeur de littérature me surprend à la vue de mes nos notes médiocres en Français. Comme on dit, le contenu prime sur la forme. Pour en revenir à votre commentaire, j’ avoue être moi-même destabilisé par la situation présente. Un cercle vicieux auquel fonctionnaires, gouvernement et jeunes se sont rasemblés sans penser à une quelconque sortie de secours. « Nettoyer » les cités à l’ aide de l’ armée ? Radical pour beaucoup mais « sûr d’ être efficace » dit-on. Sans vouloir interpréter l’ avocat du diable, engager l’ armée dans la lutte contre ces violences ne fera qu’ envenimer cette violence déjà (beaucoup trop) considérable.
Comment s’ en défaire ? Répondre aux voyous en tapant au moment opportun : lorsque ces bouteilles d’ alcool aux chiffons enflammées s’ envolent ou que la haine s’ imposent dans les rues (voyons en 2005). L’ unique image que les médias nous envoient des forces de l’ ordre est celle de la crainte, du repli stratégique face à une violence qu’ on prétend « échapper à tout contrôle ». Mais bien sûr… Si les forces de notre pays se défilent encore longtemps, l’ autorité changera de bord, si ce n’est déjà arrivé.
Cette phrase aujourd’ hui culte de notre président (« La France, on l’ aime ou on la quitte »), suffit à elle-même pour ces voyous qui de toute évidence, n’ apprécient guère ce pays. « Aimer » ne signifie pas porter dans son coeur chaque détail de notre nation. Seulement, tout citoyen qui assure aimer son pays ne devrait pas dépasser pas les frontières de l’ immoralité.
Encore merci pour vos commentaires.
@ KEMO : Les Vigilesn’ont pas le pouvoir d’investiguer, d’enquêter ou de procéder à des réquisitions judiciaires comme les fouilles de sacs, cabas ou effets personnels…) !
KEMO, ne faudrait-il pas réglementer la profession de Vigile ? En effet, beaucoup d’entre eux se considèrent comme des policiers ou des gendarmes (ce qu’ils ne sont pas), et, prennent des décisions qui ne sont pas de leur compétence : il faut rappeler que ces employés n’ont pas le pouvoir d’investiguer, d’enquêter ou de procéder à des réquisitions judiciaires comme les fouilles de sacs, cabas ou effets personnels…) !
Or, face à ces jeunes des banlieues, qui ne connaisent pas forcément les lois, ils se prennent pour l’Autorité, à qui il faut obéir !
Par ailleurs, est-il normal qu’ils soient armés ? NON !
Donc, ils sont hors contrôle : l’Etat devrait réglementer d’urgence la profession de Vigile, ce, avant qu’il ne soit trop tard !
Maintenant, revenons-en au problème des banlieues…
L’Etat n’a pas su voir le danger, ce, depuis bien avant la crise qui a mis fin aux « 30 Glorieuses »…
Lorsqu’il avait fallu rebâtir la France aux lendemains des ravages de la IIè Guerre Mondiale, on a casé les Immigrés dans les banlieues rouges… Les maires communistes, qui avaient construit des tours et des barres hideuses, les ont casés… je dirais : « ghettoïsés », dans ces immeubles glauques !
Puis, il y a eu la politique de « regroupement familial » prônée et mise en oeuvre par le Président Valéry Giscard d’Estaing…
On se retrouve, à présent, face à une réalité désastreuse, qu’aucun plan « banlieue », fût-il d’avant garde, ne pourra éradiquer, ce, de manière durable !
En effet, que répondre à ces jeunes des banlieues :
– lorsque la Fonction publique territoriale, la Fonction publique d’Etat sont désarmés et n’agissent pas pour ramener la République dans les cités ?
– lorsqu’on constate que, quoique citoyens français, ils sont considérés comme des citoyens de « seconde zone », ce, du fait de leurs noms (qui dévoilent leurs origines ethniques) ?
– lorsqu’on consate que, malgré les « belles » paroles, les « belles » volontés, les « mesurettes », rien n’est fait ou trop peu est fait pour combattre toutes les formes de discriminations ?
– lorsqu’on constate que, parmi eux, il y en a qui sont souvent victimes de contrôles « au faciès », aussi bien de la part de policiers des Polices municipales ou de la Police nationale (qui les tutoient), que des gendarmes (qui se montrent beaucoup plus courtois), que des vigiles (qui les tutoient en sortant armes et matraques à l’entrée des magasins) ?
– lorsqu’on constate que, pour eux (bien souvent au chômage, bien souvent sortis de l’école sans aucune formation ou diplôme, bien souvent filles ou fils d’allocataires du RMI), rien (ou presque) n’est fait pour leur assurer une formation digne de ce nom, pour les aider (lorsqu’ils ont la chance d’avoir des diplômes ou d’avoir subi une formation) à trouver un travail ?
– lorsqu’on constate qu’il n’existe pour l’instant aucune politique d’urbanisme volontariste destinée à « moraliser » le marché de l’Immobilier ?
– lorsqu’on constate que, parmi beaucoup d’entre eux, il y a des SDF, qui, tout en travaillant, ne trouvent aucun logement, soit parce que « c’est trop cher », soit parce que « leur nom dérange » ?
– lorsqu’on constate qu’un Front National de plus en plus présent (malgré ses importantes pertes d’électeurs) et qu’un Mouvement National Républicain (pourtant moribond) prônent « la préférence nationale » ?…
Alors, il ne faut pas surtout s’étonner de voir des cellules « dormantes » de sympathisants d’Al Qaïda… Il ne faut pas s’étonner surtout que beaucoup de ces jeunes des banlieues se tournent vers Islam radical…
Aussi, il est urgent que l’Ordre républicain démocratique revienne en force :
– la Laïcité de l’Etat doit être respectée, ce, de manière intransigeante !
– l’autorité de l’Ecole doit être revalorisée, sachant que les instituteurs, les professeurs et les éducateurs, doivent, au sein de l’Ecole de la République, éduquer les jeunes qui leur sont confiés !
– le retour de la Fonction publique d’Etat et de la Fonction publique territoriale !
– une mise à plat du marché de l’Immobilier, ce, de manière à ce que chacun ait, comme la Constitution lui en donne le droit, la possibilité de se loger !
– une revalorisation des salaires, ce, de manière à ce que toute personne puisse faire vivre très correctement sa famille et lui-même !
– une véritable politique de formation, en associant l’école, les collèges, les lycées, les facultés, les universités, les grandes écoles avec le Monde de l’Entreprise et avec le Monde de la Fonction Publique (aussi bien d’Etat que Territoriale)…
Si rien n’est fait, nous pourrons, dans quelques années, assister à une guerre civile, sorte de « libanisation » dans notre Pays, ce qui serait lamentable !
KEMO
Vous venez d’avoir le commentaire d’un des plus GRANDS journalistes de C4N, DOMINIQUE DUTILLOY, je vous recommande d’aller cliquer sur son profil dans la rubrique « le Top des reporters », puis allez lire ses articles, superbement écrits, argumentés, qui sont suivis par un nombre incalculable de commentaires ce qui prouve bien que nous avons à faire à un GRand journaliste (il l’est en réalité vous verrez son parcours il est édifiant), quand il vient me commenter je suis TRES FIERE et comme vous l’avez peut être vu, il vient souvent.
Effectivement, beaucoup de choses sont à revoir. Malheureusement, un manque de volonté évident ne fait qu’ anéantir nos chance de repartir du bon pied avec nos banlieues. Je vous remercie Dominique Dutilloy d’ avoir pris de votre temps pour commenter merveilleusement bien mon article. Dernier point : Croisons les doigts pour que cette odeur de « guerre civile » ne reste qu’ une odeur…
@ Kemo
Kemo, je pense surtout que la classe politique n’a pas sur voir le malaise qui couvait depuis si longtemps !
Puis, lorsque cela pète, cette classe politique se demande pourquoi ?
Alors, au lieu de nous concocter encore un « PLAN BANLIEUE », il serait bon que nos Gouvernants organisent un Grenelle des Banlieues, ce, de manière à ce que les parties concernées (le Premier Ministre, les ministères de tutelles, les préfets, les maires de communes, les présidents de conseils généraux…) se réunissent avec tous les habitants des banlieues afin de trouver des solutions durables pour dénouer cette crise qui dure et perdure…
Par ailleurs, des jeunes, les plus méritants et les plus représentatifs d’entre eux bien sûr, devraient être consultés par nos Politiques… voire à devenir leurs conseillers…
[HORS COMMENTAIRE : bravo pour votre article, que j’ai trouvé excellent à plus d’un titre : il serait bon que votre professeur le lise, ce, afin de juger, non plus sur le fond, mais sur la forme…
Je souhaite que vous veniez me « visiter » à votre tour sur mon profil : http://www.come4news.com/mon-profil/userprofile-544.html
afin de commenter…et voter…
Amicalement, Dominique Dutilloy
PS : Kemo, lorsque vous répondez à un commentaire (surtout si vous intervenez à la suite d’un article dont vous n’êtes pas l’auteur), il serait bon que vous fassiez comme SOPHY ou comme moi, à savoir, installer votre page « auteur », qui s’intitule ainsi : http://www.come4news.com/mon-profil-1197715835/1197715835/userprofile.html , dans la petite icône intitulée : « Site Web ». Ainsi, vous aurez plus de chance d’être lu par un nombre de plus en plus grand de lecteurs, et, d’être connu par de nombreux rédacteurs !]