8 millions de pauvres, presque,

soit 13 % de la population Française en dessous du seuil de pauvreté.

En 2008 une étude de l’Isee publiait le jeudi 18 juillet un taux de pauvreté de 13,2 % de la population Française. Cela représentait selon cette étude 8 millions de personnes qui ont au moins 880 euros par mois pour vivre. Cela correspondait au seuil de 60% du niveau médian qui était déterminé à 17.600 € par an. Elle était basée sur un recensement en 2006 et indiquait que ce taux de 13,2% se stabilisait depuis 2002, après avoir été inférieur les années précédentes. La pauvreté touchait à cette époque 30 % de familles monoparentales, et c’était dans les villes de plus de 20.000 habitants que le taux de pauvreté était le plus fort. Mes deux articles de septembre 2008 ont traité ce dossier «La pauvreté et ses conséquences première partie et seconde partie.» Le sujet revient à la Une des journaux en ligne Le Monde.fr titre dans son article du 02/04/10 que 13,4 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté qui est fixé à 908 euros par mois sur l’année 2007 d’après l’étude de l’Insee revenus et patrimoine des ménages publiée le 02 avril. Or, nous verrons que l’Insee donne dans le tableau ci-dessous pour la même année 2007, 934 €, n’y aurait-il pas comme une erreur ?

L’Insee donne un taux de pauvreté de 13 % en 2008 alors qu’il s’élevait à 13,4% en 2007. Il faut noter que l’étude de l’Insee se rapporte au taux de pauvreté monétaire qui ne représente pas la pauvreté réelle puisque des aides sociales et familiales, communales et privées, par les associations caritatives comme les «Retos du cœur» etc…Apportent un plus aux familles les plus pauvres.

Le taux de pauvreté monétaire se définit lorsqu’une personne a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution nationale des niveaux de vie. C’est le seuil à 60 % du niveau de vie médian qui est privilégié en Europe. . Le niveau de vie médian est celui qui partage la population en deux, celle de niveau supérieur et celle de niveau inférieur au niveau de 19.000 euros annuels soit 1580 euros par mois en France métropolitaine soit une progression de 1,7 % à euros constant par an, (19.000/12)×0,6=949 €. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie annuel inférieur à 10 520 euros tandis que pour les 10 % les plus aisées, ce niveau est d’au moins 35 550 euros, soit 3,4 fois plus.

Le niveau de vie correspond au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation de celui-ci. Le revenu disponible du ménage est la somme de l’ensemble des revenus de ses membres, après redistribution, c’est-à-dire après prise en compte des principales prestations sociales et paiement des impôts directs. On compte une Unité  de Consommation 1 C pour le premier adulte du ménage puis 0,5 UC pour les autres personnes âgées de 14 ans ou plus et enfin 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. En 2007, le niveau de vie médian était de 18 700 euros par an, soit 1 560 euros par mois, et le seuil de pauvreté de 934 €. En euros constants, il a donc augmenté de 1,7 % entre 2007 et 2008.

On peut s’interroger sur le choix de la valeur médiane des revenus, mais c’est ce qui apparaît le plus représentatif par rapport à la valeur moyenne si on fait le calcul sur la moyenne des niveaux de vie sans y intégrer le nombre d’unité de consommation correspondant.

L’Insee découpe les revenus déclarés, en dix tranches que l’on dénomme déciles et chaque décile ce rapporte à une tranche de revenus. Ces revenus sont ceux déclarés ce qui ne signifie pas les revenus nets puisqu’ils sont pour certains affectés de déductions diverses, niches fiscales et sociales etc…. Par exemple, pour l’année 2007, je n’ai pas trouvé pour 2008, le premier décile D1 représente 10 % des Français ayant moins de 10.012 € par an et la moyenne dans la tranche est de 7698 €. Pour le décile D2 la tranche est 10.012-12.043 € et la moyenne dans la tranche est 11.253 €, et pour la tranche D9 la plus élevée, 10 % des Français ont plus de 33.896 € , alors qu’en 2008 c’est 35.500 € soit une augmentation de 4,7 % dans la tranche la plus élevée est donc en 2007 de 50.778 €, et si l’on découpait en centiles on verrait apparaître probablement des revenus énormes. Déjà, on peut constater que le rapport tranche D9/tranche D1 est de 6,6 en 2007. Cette comptabilité montre beaucoup plus les inégalités de revenus en France. Mais, pour que ce découpage soit plus représentatif des inégalités des revenus, il faudrait associer, à chaque décile, le nombre d’unités de consommation. En outre, il est important de faire remarquer une disparité des valeurs données entre les références consultées.

Le rapport entre le niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes est de 3,4 en 2008 comme en 2007, mais cela ne signifie pas grand chose comme montré ci-dessus. Au cours de la période 1996-2008, les inégalités ainsi mesurées ont peu évolué. En 2008, les 20 % des personnes les plus aisées détiennent 38,3 % de la masse des niveaux de vie, soit 4,2 fois celle détenue par les 20 % des personnes les plus modestes.

L’étude confirme que ce sont les familles monoparentales qui sont les plus pauvres pour 30 % d’entre-elles. La pauvreté de ces familles est en proportion 2,3 fois plus élevée que dans l’ensemble de la population. Elles représentent plus de 1,6 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Elles sont constituées bien souvent d’une mère et de ses enfants. Pour la moitié d’entre-elles le niveau de vie est inférieur à 16.060 euros par an soit 1340 euro par mois. Les personnes seules s’en sortent beaucoup mieux, elles ont un niveau de vie supérieur à 25,3 % à celui des familles monoparentales mais reste inférieur de 22,1 % à celui des couples sans enfant, qui disposent du niveau de vie médian le plus élevé. Plus le nombre d’enfants est élevé plus le niveau de vie est bas ce qui ne fait que confirmer ce que l’on ressent tous.

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Que nous apprennent ces tableaux, et bien que le seuil de pauvreté tend à se stabiliser. Pour une famille monoparentale, le taux de pauvreté était de 29,7 en 2005, puis de 30 en 2006 pour passer à 30,2 en 2007 et retomber à 30 en 2008. Le constat est identique pour un couple avec trois enfants. Mais, si l’on regarde le nombre de personnes pauvres on constate une évolution positive et continue entre 2005 et 2008. En 2005 il y avait 1456 milliers de personnes et en 2008 il y a 1640 milliers soit une augmentation de 12,6 % en quatre ans. Ce pourcentage s’arrête à 2008, il ne tient pas compte du crash financier qui a démarré le 15 septembre 2008 par la chute de la banque Lehman Brothers. Nous devrions donc avoir pour les années 2009 et 2010 un accroissement important de personnes sous le seuil de pauvreté. Ce qu’il importe de noter, c’est que le seuil de pauvreté reste stable mais que la pauvreté augmente, elle touche de plus en plus de Français. Comment interpréter cela et bien c’est assez simple les salaires sont bloqués depuis trop longtemps, et les charges augmentent dans tous les domaines de la vie courante que ce soit les transports, le gaz, l’électricité, les loyers, autant de domaines dont on ne peut se passer. Il suffit de se promener dans une grande surface pour voir la misère sur les visages. Par contre le nombre de riches augmente non seulement au niveau de la richesse mais aussi au nombre de personnes devenant riches. Ne cherchez pas le responsable, vous le connaissez.  

35 réflexions sur « 8 millions de pauvres, presque, »

  1. Bonjour anidom nidolga

    Effectivement, vous pointez une situation qui ne cesse d’empirer, en france, mais, en espagne également (où je me suis expatrié depuis 2005), mais aussi, je pense, dans beaucoup d’autres pays européens.

    Par contre, quant au résultat du calcul établi par l’INSEE, on y lit le nombre 8 millions de personnes vivant avec moins de 880 euros par mois… Mais, est ce que ce calcul se réfère à la population globale du pays ou au nombre de personnes en âge de percevoir des revenus ?

    Car, un enfant en bas âge ou mineur de 16 ans, il est normal qu’il ne puisse disposer de 880 € mensuels issus de ses revenus propres, d’accord ?

    Là est toute la différence, car, par contre, un couple marié gagnant chacun 880 €, soit 1.760 € par mois, je ne trouverais pas leur situation si dramatique que cela…Toujours d’accord ?

    Mais, si on rapporte ces chiffres à l’échelle des familles, il faudrait donc le multiplier par 4 (2 parents et 2 enfants) ce qui ferait non plus 8 millions de pauvres, mais 24 millions, sur 64 millions d’habitants en france… Et là, on n’est plus à 13% de pauvreté, mais à presque 36 %…

    Et je crois que c’est là tout l’arnaque de ce genre de comptabilisation ou l’INSEE mélange les carotte et les oranges… Tout comme il le fait pour les chiffres de l’emploi, d’ailleurs…

    Ce qui veut dire qu’on nous donne juste un aperçu tronqué de la situation des français, histoire de faire monter le stress et l’inquiétude, et surtout, peut être, pour nous habituer aux mauvaises nouvelles finales qui surviendront d’ici quelques mois, mais pas trop brusquement, pour ne pas déclencher d’émeutes ?

    En tout cas, merci pour votre article, au plaisir de vous lire de nouveau… Bien à vous – Philippe

  2. Environ[u] 836 millions d’Indiens [/u]– sur 1,2 milliard – vivent avec moins de 20 roupies ([u]33 centimes d’euros) par jour.[/u]! Et les statistiques en matière de santé, de mortalité infantile et de revenus sont pires que dans certaines régions d’Afrique subsaharienne.

    Les organisations caritatives s’alarment de cet accroissement des inégalités sociales.

    De quoi nous plaignons-nous?

  3. [b]Philippe MEONI[/b] bonjour,

    Vous n’avez probablement pas tout lu, c’est fastidieux je le reconnais, mais ce n’est pas simple. Les 880 € mensuels se rapportent par unité de consommation, c’est à dire en gros pour une personne seule ou par familles puisque que la décomposition s’effectue par, 1 unité de consommation pour le premier adulte du ménage puis 0,5 UC pour les autres personnes âgées de 14 ans ou plus et enfin 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

    En outre, en 2008 ce n’est pas 808 € pour le seuil de pauvreté mais [b]949 €.[/b]

    Pour un couple la première personne représente 1UC la seconde personne 0,5 UC, ce qui fait 1,5 UC et non 2 UC comme nous pourrions le croire.

    C’est la décomposition qu’en a faite l’Insee qui est bien entendu contestable, mais il faut croire qu’elle représente globalement bien la situation Française.

    Effectivement pour un couple si l’homme et la femme gagnent 949*2=1898 € ils sont au dessus du seuil de pauvreté, donc ils ne sont pas considérés pauvres.

    En d’autres termes, il faut comprendre que si un couple gagne au moins 949 € il est considéré pauvre, il représente pour l’Insee 1,5 UC cela signifierait que la première personne gagnerait 633 € et la seconde 316 € aux yeux de l’Insee. Si elles gagnent à eux deux 1266 € ils ne sont pas pauvres. S’il y en a qu’une qui travaille et qui gagne 949 €, ils sont pauvres.

    C’est méthode dans sa présentation n’est pas suffisante car elle n’attache pas à chaque décile le nombre d’unité de consommation, ou ce qui serait plus compréhensible le nombre de foyer correspondant.

    C’est aussi ce que j’ai voulu montrer.

    Bien à vous,

    Anido

  4. Bonjour libertnus, vous aussi vous mélangez les carottes et les oranges ?

    De quoi nous plaignons nous ?

    Non pas que les problèmes que vous évoquez ne soient dramatiques, cependant, la comparaison me semble hasardeuse…

    Vous êtes vous posé la question de la valeur réelle de ces 20 roupies pour un pays tel que l’Inde ?

    Tout est relatif, car, par exemple, le SMIC Espagnol est de 643 € par mois… Je vis dans ce pays depuis 2005 avec un salaire de 900 € par mois, habitant un attico 5ème étage de 75 m2 avec terrasse de 12 m2, à 10 mn du centre ville de Zaragoza…

    Avec mes pauvres 900 € (convertissez en roupies si ça vous chante), je vis très bien, alors qu’avec la même somme en france, je serais limite clodo…

    Le bonheur de l’humain ne se monétise pas, vous savez, et il est probable que les Indiens que vous citez sont capable d’être heureux avec ce peu de revenus, peut être aussi parce qu’ils n’ont pas les mêmes besoins de consumérisme que nous pour vivre, et probablement aussi beaucoup moins d’impôts, taxes et prélèvements directs et indirects à débourser chaque mois…

    Cordialement

  5. Merci de cet éclaircissement, Anido… J’avoue aussi ne pas avoir correctement lu votre article et le détail du calcul m’avait totalement échappé, mea culpa…

    Ceci dit, la méthode usitée par l’INSEE semble effectivement faite pour induire en erreur, alors qu’une simle régle de trois selon le dernier recensement aurait donné un resultat beaucoup plus simple à comprendre pour le pékin moyen que je suis…

    Ceci dit, outre la méthodologie, la tendance à l’apauvrissement de la population française jette un froid, et pas que dans le dos…

    Cordialement – Philippe

  6. [b]libertin(u)s[/b] bonsoir,

    Comparons ce qui est comparable ces pauvres Indiens, sont des malheureux mais ils n’y a pas qu’eux.

    Il faut comprendre que nous sommes le pays le plus riche de la planète par les conditions sociales qui accorde et que les Français ont obtenues.

    Cela n’a pas été facile mais elles sont là, faut-il pour autant se dire puisque les Indiens sont mille fois plus malheureux que nous, que nous sommes riches ?

    Cela dépend de la façon dont chacun regarde ces données, et en république, elles sont toutes bonnes.

    Bien à vous,

    Anido

  7. [b]Philippe MEONI[/b] ,

    Vous n’avez pas à vous excuser, je dirais même que vous avez permis un éclaircissement du sujet, et je vous en suis gré.

    Quand à votre réponse à libertin(u)s, je la trouve pertinente.

    Bien à vous

    Anido

  8. -Idée!!!!! on pourrait échanger les 185 millions pauvres Indiens contre les 8 millions de pauvres français.

    -On ferait de fameuses économies !Et l’Inde ….serait ruinée….

    De toute façon c’est pas grave, le bonheur ne se monétise pas !

    😀

  9. [b]libertin(u)s,[/b]

    Quel humour vous avez !

    L’argent n’est pas le seul facteur de pauvreté libertin(u)s il y a celui de l’intelligence et du savoir, on peut être pauvre mais riche dans sa tête, c’est souvent bien mieux.

    Bien à vous,

    Anido

  10. Si nous supprimions l’argent ne serions tous sur le même pied d’égalité pas de Riches pas de Pauvres et nous serions tous à essayer de trocquer pour manger sauf que les riches auraient plus de mal car ils souhaiteraient avoir plus!!!!!

  11. Ou j’imagine un placement de trois rang de tomates sur huit ans, la rentabilité souhaité entre le pauvre et le riche !!!!

  12. Oui mais il y’aura toujours des esprits qui se diront plus malins qui monteront des clans pour terrifier, dominer et recréer autre chose que la monnaie pour mettre l’homme sous un autre joug et un système adéquat à l’argent. Enlever l’argent ne sauvera pas la planète, mais sauver l’homme de son mauvais pensé peut être là ils se mettront tous ensemble pour améliorer les choses, mais ça c’est une chimère la paix il n’y a paix et ne viendra pas, sauf la fausse paix qui sera annoncé comme écrit, car il a dit, je ne viens pas pour amener la paix mais le glaive pour séparer le bon du mauvais.

  13. Malheureusement nous sommes prisonnier de ce système avec l’argent et tant que personnes ne bougera de son canapé pour que cela cesse Rien ne changera!!!!!

  14. Ce ne’est pas l’argent notre ennemi mais celui par qui est venu l’idée de créer l’argent pour nous rendre esclave. Il n’y a personne de ce monde qui pourra nous sauver, celui-ci il est déjà venu, prévenu, il revient bientôt et il s’appel Jésus.

  15. [b]Bonjour[/b]

    quelles réflexions ?

    Depuis que des Êtres humains sont sur terre, ils ont cherché un moyen pour se dominer, c’est dans la nature de l’homme et nous n’y pouvons rien.

    Il n’y avait pas d’argent, et petit à petit il y eu le troc, et puis des pièces ont été créées car ceux qui possédaient ont trouvé le moyen pour posséder encore plus, et ainsi de suite.

    En fait ce n’est pas l’argent en lui même qui est à l’origine de la misère dans le monde, mais ce que l’on en fait, et là, c’est notre faute à tous.

    La société de consommation c’est nous qui l’avons créée et personne d’autre. Pourquoi les banques s’enrichissent, par ce que l’on achète à crédit. Nous ne sommes pas capables d’acheter seulement quand nous avons de quoi payer, c’est l’envie qui nous pousse, en d’autres termes nous créons notre malheur, et nous empruntons.

    Bien à vous,

    Anido

  16. [quote]Anido a dit : La société de consommation c’est nous qui l’avons créée et personne d’autre. Pourquoi les banques s’enrichissent, par ce que l’on achète à crédit. [u]Nous ne sommes pas capables d’acheter seulement quand nous avons de quoi payer,[/u] c’est l’envie qui nous pousse, en d’autres termes nous créons notre malheur, et nous empruntons. [/quote]

    C’est une évidence. A nous de changer nos comportements ! On ne peut pas toujours rejeter la faute sur l’autre.

    Dom22

  17. [b]Dom22 [/b]bonjour,

    Nous sommes très proches dans nos pensées Dom22, j’apprécie.

    Bien à vous,

    Anido

  18. Bonjour à toutes et tous,

    Le sujet n’est pas simple et ses conséquences beaucoup plus vastes que l’on pourrait penser…

    Sans vouloir donner de leçons à quiconque, ce j’ai compris de mon côté, c’est que l’argent a été créé pour faciliter les échanges de biens et services selon [u]les besoins[/u] des uns et des autres. le mot « besoin » est lui même très important car il faut aussi lui donner une valeur relative entre le besoin nécessaire et le besoin superflu.
    Et c’est là que ça se corse car, l’économie fait aussi un détour par l’anthropologie, l’éthnologie, la philosophie et même la religion ; Mais gardons à l’esprit que l’humain n’est qu’un animal évolué qui cependant se meut par les mêmes instincts primaires que tout autre animal, la survie et la procréation.
    A l’aube des temps, les besoins humains ne se bornaient quasiment qu’à se nourrir et s’abriter. De manière intrinsèque, l’humain n’a réellement pas d’autre besoin primaire pour garantir la survie de l’espèce.
    C’est l’évolution de la notion du [u]confort[/u] qui a développé la société telle que nous la connaissons aujourd’hui. Et cette notion de confort s’est développée de manière irrégulière selon les ethnies, là où certains peuples nécessitaient l’eau courante dans leur demeures (ex pour Rome), d’autres n’y voyaient aucun intérêt…
    Puis les modèles sociaux ont aussi évolué, pour passer de l’état de « biens communautaires » à celui de « propriété privée » et cette dernière notion, je pense, a engendré les premiers vrais soucis d’égalité entre les uns et les autres. Cependant, toute notre société occidentale est désormais appuyée sur cette notion d’acquisition et possession.

  19. D’un autre côté, quand on n’est pas solvable, autant vivre à crédit. De toute façon, la banque ne pourra pas saisir ce qu’ils n’ont pas…

  20. …Possession… C’est là qu’entrent en jeu « les marchands du temple » qui ont bien compris que l’envie d’acquérir et posséder est devenue la nouvelle norme des « valeurs humaines » ; Ils ont promis le modernisme, et ils l’ont fait…

    Pour tenter d’expliquer ma vision des choses, je vais passer par un exemple :

    Famille Roger, paysanne typique de l’après-guerre. Petite exploitation agricole, quelques têtes de bétail, un peu d’agriculture à l’ancienne, au cheval de trait, l’eau du puits, le lavoir, cuisine et chauffage à la cheminée, un costume du dimanche et la séance de cinéma 2 fois par mois…

    L’exploitation emploie 4 ou 5 ouvriers agricoles pour assurer une production modeste vendue à la coopérative locale.

    Cette exploitation connaît « la croissance », directement liée aux besoins démographiques de la région… Plus de naissances = plus de bouches à nourrir = plus de besoins agroalimentaires = plus de production agricole.

    La majorité des mômes étaient assurés de leur avenir par la promesse d’un emploi dans ces exploitations locales, même si la « carrière » devait commencer très jeune, souvent dès l’âge de 14 ans.

    Jusque là, on voit l’équilibre entre les besoins et la production, pour des biens de première nécessité. Les revenus de cette activité permettent à 6 familles de vivre, certes, selon les critères de l’époque, mais dont personne ne se plaignait vraiment.

    Puis un jour, s’installe en ville la première boutique de vente d’appareils électro-ménagers. La vitrine expose ostensiblement les mille merveilles nécessaires à l’homme moderne, du poste à transistor au réfrigérateur, passant par le lave linge jusqu’au superbe exemplaire unique du téléviseur qui trône en meilleure place.

  21. [quote]poissonrouge a dit : [b]D’un autre côté, quand on n’est pas solvable, autant vivre à crédit. De toute façon, la banque ne pourra pas saisir ce qu’ils n’ont pas… [/b][/quote]

    Belle mentalité. Les pertes des sociétés de crédit crois-moi elles le récupèrent le pognon et sur les crédits des nouveaux clients.

    Dom22

  22. A la reflexion, compte tenu de l’ampleur du sujet et les restrictions du nombre des caractères dans les commentaires, le mieux serait que je reprenne mon exemple directement au travers d’un article complet auquel je vais m’essayer, sans prétentions.

    Aussi, je présente mes excuses à l’auteur et autres intervenants de quitter ainsi ce fil de discussion, non pas inintéressant dutout, mais les raisons pratiques l’emportent.

    Avec mes salutations les plus cordiales – Philippe

  23. [quote]Philippe a dit : …Possession… C’est là qu’entrent en jeu « les marchands du temple » qui ont bien compris que [b]l’envie d’acquérir et posséder[/b] est devenue la nouvelle norme des « valeurs humaines » ; Ils ont promis le modernisme, et ils l’ont fait… [/quote]

    Bah oui et qu’on ne me dise pas que nous n’y sommes pour rien. Nous pouvons là aujourd’hui revenir à une consommation raisonnée. Faire la nique aux banques, organismes de crédit est à portée de main, il faut juste le vouloir plutôt que de passer son temps à jouer les victimes. S’ils sont si puissants c’est grâce à nous, on peut fermer le robinet le jour même où on le décide et savoir RENONCER à nos envies.

    Dom22

  24. Bonjour dom,

    Effectivement, nous pourrions détenir un pouvoir phénoménal en changeant nos habitudes de consommation…

    C’est ce que je fais depuis 5 ans, maintenant. Je n’utilise plus de cartes bancaires, ni chèques, ni crédit depuis 5 ans.

    Je retire immédiatement le solde de mon salaire (après les prélèvements obigatoires) en espèces et paie tout mes achats en sonnant et trébuchant…

    Je n’achète jamais jamais aucun produit de marque et mes vêtements, je les acquiers au marché (un paire de jeans = 5€ / Chaussures = 15 € maxi / polos à 2 €… etc.)

    J’achète, quand nécessaire, le mobilier d’occasion ou recyclé…

    J’ai limité mes achats au strict nécessaire alimentaire et hyiènique et j’ai profité de la « mort » de ma voiture pour ne pas en racheter… Transports en commun ou byciclette… (sauf 2 fois par an, pour venir en france, je loue un véhicule en raison des difficultés de faire voyager mon chien par le train…)

    Même sous le soleil de l’espagne, je n’utilise pas la climatisation et ne laisse jamais la lumière allumée dans une pièce où je ne reste pas… une douche par jour, coupant l’alimentation de l’eau durant le savonnage… Bref, tous ces petits gestes qui n’ont l’aire de rien mais qui, bien que modestement, contribuent à la sauvegarde de la planète et de mon budget, tout en boycottant le système…

    Mais voilà, combien de celles et ceux qui diront que je suis retournéà l’âge de pierre comprendraient l’importance de revenir à ce mode de vie sans consumérisme ?

    Bien à vous, dom

  25. Je suis d’accord mais gaffe à bien cerner nos achats.

    Un jean ou tees-shirt pas cher, s’ils sont fabriqués en Inde (ou en Asie) avec esclavage de la population (y compris enfants au turbin à 7 ans) c’est moyen.

    Sinon je te suis sur le reste de ton message, ce que tu fais n’est pas revenir à l’âge de pierre c’est essayer à ton niveau de te libérer de ces chaines.

    A chacun selon où il vit de se restreindre, de consommer différemment. De toutes façons de gré ou de force il va y être contraint. La crise ne faisant que commencer…

    Dom22

  26. [b]Philippe MEONI [/b]bonsoir,

    J’apprécie votre analyse quand vous écrivez :

    [b]C’est l’évolution de la notion [b]du confort[/b] qui a développé la société telle que nous la connaissons aujourd’hui. Et cette notion de confort s’est développée de manière irrégulière selon les ethnies, là où certains peuples nécessitaient l’eau courante dans leur demeures (ex pour Rome), d’autres n’y voyaient aucun intérêt.
    [/b]
    Nous sommes impatients, nous ne pouvons attendre d’avoir comme le disait mes parents les moyens.

    Il nous faut tout de suite et nous achetons pour enrichir ceux qui nous prêtent, mais comme l’écrit poisson rouge ,

    [b]D’un autre côté, quand on n’est pas solvable, autant vivre à crédit. De toute façon, la banque ne pourra pas saisir ce qu’ils n’ont pas…
    [/b]
    Le problème est que beaucoup raisonnent de cette façon, [u]on ne pourra pas saisir ce que je n’ai pas.[/u]

    En d’autres termes ces personnes ont assouvi un désir sachant qu’ils ne le garderont pas.

    Il ne faut pas non plus devenir trop spartiate, savoir profiter des bienfaits de notre civilisation n’est pas enrichir les banques dès lors que notre comportement est responsable.

    [b]Dom[/b] écrit:

    [b]S’ils sont si puissants c’est grâce à nous, on peut fermer le robinet le jour même où on le décide et savoir RENONCER à nos envies.
    [/b]
    Il est évident que si demain nous arrêtions de vivre à crédit, le monde change, et NOM mondial disparaît.

    Nous redeviendrions maîtres de notre destin.

    Bien à vous d’avoir enrichit cet article par vos réflexions, quant à vous Philippe MEONI, j’espère vous revoir.

    Anido

  27. Re bonjour Anido,

    Le seul fait de ne pas vouloir enrichir les banque n’est pas une fin en soi… Ce qu’il faut voir, c’est que sous l’impulsion de divers investisseurs, dont les banques, il y une course à la croissance, donc à la production, production de bien de plus en plus « jetables » et non durables…

    Mais, il faut se rappeler que pour chaque objet que nous achetons, tel qu’il soit, il a aussi un coût environnemental, parce qu’il faut de l’énergie fossile pour le produire, parce qu’on détruit des pans entiers de la nature pour extraire les matières premières, on fait travailler de la main d’oeuvre « bon marché », souvent des mômes de moins de dix ans à l’autre bout du monde, sans qu’ils ne profitent des mégas bénéfices réalisés par les marques commerciales en bout de chaîne…

    Donc, même le fait de s’autoriser à profiter des bienfaits de la civilisation, ça coûte cher, en terme d’impact environnemental, à la communauté humaine toute entière…

    Et j’ajoute, très sûr de moi, que depuis cinq ans, je vis vraiment très bien en dehors de la société de consommation et du crédit…

    Ceci dit, il faut aussi une certaine force de caractère, au début, pour renoncer spontanément au confort pour lequel nous avons été conditionnés dès notre plus tendre enfance, je le reconnais…

    Mes salutations amicales, Anido, nous nous recroiserons souvent au fil des articles et commentaires car je crois que nous avons plus ou moins la même vision de la situation globale de notre pauvre société… A bientôt – Philippe

  28. [b]Philippe MEONI[/b],

    Je ne peux pas rester sans répondre.

    Ce qui est possible pour vous ne l’est pas pour beaucoup d’autres, il ne faut pas raisonner que par rapport à soi mais dans un esprit de globalité.

    Bien entendu que les banques ne sont pas les seules à profiter de la situation que nous leur offrons et que cette course à la consommation produit des effets néfastes sur tout ce qui fait notre condition de vie, mais elle a aussi des bienfaits qu’il ne faut pas négliger.

    Tout n’est pas à rejeter.

    Tout excès d’un coté comme de l’autre n’est jamais bon.

    Bien à vous,

    Anido

  29. Justement, Anido, dans la globalité, nous foutons la planète en l’air du fait de notre consumérisme « occidental »… Pourtant, les peuples africains, eurasiens, les plus démunis qui ne profitent en rien de l’évolution » vont aussi morfler, et même en premier…
    A un moment, nous n’aurons de toutes façons plus le choix, face aux émeutes de la faim, un peu partout dans le monde…

    Alors oui, mon action personnelle, bien qu’extrèmiste à vos yeux, me paraìt nécessaire, ne paraîtrait elle, aussi, qu’une vulgaire goutte d’eau, (comme le chante Nicole Rieux) elle s’ajoute aux autres gouttes qui finiront par faire déborder le seau de la cupidité humaine…(je sais, c’est moyen mais je trouve que ça sonne bien… 😀 )
    Celà dit, je n’impose à personne d’avoir bonne conscience et chacun est libre de tenter de bousiller ce qui reste du monde à sa guise… Mais, les « comme moi », objecteurs de systèmes mafioso-crapuleux, serons là pour résister…

  30. [b]Philippe MEONI[/b] bonjour,

    Je ne vous critique pas j’exprime qu’il ne faut pas tout rejeter du modernisme.

    Prenons pour simplifier l’électricité ne nous est-elle pas utile, si et pourtant elle présente des inconvénients.

    Le premier est que si vous avez une rupture de l’alimentation pour une raison qui vous est indépendante vous vous trouvez désemparé, plus rien ne fonctionne chez-vous.

    Mais ce quelle vous apporte est d’un autre poids de sorte que finalement elle est un bienfait. Sans elle nous ne pourrions rien faire et je ne pourrais vous écrire.

    Rien n’est parfait, sans inconvénient, seulement il faut savoir mesurer ce que nous faisons.

    Le problème n’est pas la privation de quelque chose ou de beaucoup de chose, c’est l’abus inconsidéré qui est mauvais.

    Prenons le vin par exemple, boire du vin n’est pas mauvais pour plusieurs raisons, mais en boire trop et quand il ne faut pas est mauvais.

    Acheter à crédit est mauvais par ce que ce fait dénote une mauvaise maîtrise de soi, le fait du désir quand on n’a pas les moyens de satisfaire l’envie.

    Prendre sa voiture pour faire 100 mètres est mauvais pour de multiples raisons que vous connaissez, donc tout est proportions, en d’autres termes c’est la sagesse.

    Vivre d’une façon spartiate peu provoquer une satisfaction, mais c’est être hors de son temps.

    Je respecte votre engagement mais vous changerez, c’est inéluctable croyez en mon expérience.

    Bien à vous,

    Anido

  31. Bonjour Anido,

    Pardon si je vous ai laissé croire que je puisse être géné par vos commentaires, ce n’est pas le cas, d’autant que vous avez parfaitement le droit de faire toute critique, y compris à mon encontre, ce sont les règles du débat, non ? 😉

    Très globalement, je crois que j’ai mal exprimé mon point de vue… Non pas que je rejette les bienfaits du progrès, je déplore simplement la manière dont il est détourné pour raisons financières…

    Je donnais justement l’exemple en réponse à commentaire de Julien sous mon article que vous m’avez inspiré…

    Je compare la téléphonie mobile au célèbre couteau suisse dont on nous vendrait une nouvelle variante à chaque fois qu’on y adjoint une nouvelle lame en faisant croire que c’est révolutionnaire et que « si tu ne l’as pas t’es un naze… »

    Car ne soyons pas totalement dupes, les améliorations officielles de ces technologies sont déjà parfaitement au point et pré industrialisées, on le voit notamment en suivant les cours boursiers de ces industries…

    Ce que je regrette, c’est le gaspillage qui est fait dans cette manière de procéder… Pour fabriquer 1 million de couteaux suisses définitifs, comprenant même le moulin à café, il y aurait moins d’impact de tous ordre que lorsqu’on fabrique 1 million d’exemplaires avec 3 lames, puis, trois mois après, 1 million de la version améliorée avec la lime à ongles, puis 1 nouveau million de la toute nouvelle version exclusive qui comprend le cure-dents et la pince à cils… etc.

    Pour 1 produit qui serait commercialisable en version définitive, on en produira 5 ou 6 version intermédiares pour faire rentrer 5 ou 6 fois plus de chiffre d’affaire !!!

    Conséquences, 5 ou 6 fois plus d’impact environnemental pour 1 seul et mème produit…

    Pour finir, j’ai connu l’époque ou les appareils domestiques avaient une durée de vie « presqu’à vie »… De lave linge indestructible, téléviseurs qui puvaient compter 20 ans d’âge, et tant d’autres exemples d’appareils, lesquels, même lorsqu’ils tombaient en carafe, pouvaient être dépannés (c’était le métier de mon Papa…)

    Aujourd’hui, pour faire une simple vidange sur une bagnole, il faut aller dans un centre technique spécialisé de la marque… Vous trouvez ça normal, vous ?

    donc, ma bataille, ce n’est pas la lutte contre le progrès, mais par exemple, je suis capable de boycotter tout produit dont la fabrication n’est pas issue de la consomation d’énergie propre, par l’éolien ou le solaire ou autre…

    Et pour endiguer les abus de la stratégie commerciale du couteau suisse, le boycott est une arme redoutable pour inciter les fabricants et distributeurs à agir autrement, pour le bien de tous…

    Merci de votre intervention constructive, à bientôt, cordialement – Philippe

  32. [b]Philippe MEONI[/b] bonsoir,

    Vous trouvez ça normal vous, NON.

    Mais ce n’est pas le fabricant du couteaux Suisse qui est responsable mais ceux qui l’achète, lui, il profite de la non sagesse et de la bêtise humaine.

    Vous me direz que l’on est pris au piège par ce que le plis est pris, et c’est la même chose pour les gadgets des appareils électroménagers qui ne servent à rien, et aussi pour beaucoup d’autres choses.

    J’ai une voiture ou je ne peux même pas changer une ampoule et même pas recharger la batterie sans mettre hors service l’ordinateur, un vrai scandale, mais j’ai été contrains d’y passer, ma précédente voiture avait plus de 30 ans, et je faisais tout!

    Le problème je voulais acheter Français et je n’ai rien trouvé de convenable, c’est à dire de raisonnable.

    Bien sûr que je condamne toutes ces dérives mais c’est nous qui sommes responsables, de les avoir favorisées.

    Bien à vous,

    Anido

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