soit 13 % de la population Française en dessous du seuil de pauvreté.

En 2008 une étude de l’Isee publiait le jeudi 18 juillet un taux de pauvreté de 13,2 % de la population Française. Cela représentait selon cette étude 8 millions de personnes qui ont au moins 880 euros par mois pour vivre. Cela correspondait au seuil de 60% du niveau médian qui était déterminé à 17.600 € par an. Elle était basée sur un recensement en 2006 et indiquait que ce taux de 13,2% se stabilisait depuis 2002, après avoir été inférieur les années précédentes. La pauvreté touchait à cette époque 30 % de familles monoparentales, et c’était dans les villes de plus de 20.000 habitants que le taux de pauvreté était le plus fort. Mes deux articles de septembre 2008 ont traité ce dossier «La pauvreté et ses conséquences première partie et seconde partie.» Le sujet revient à la Une des journaux en ligne Le Monde.fr titre dans son article du 02/04/10 que 13,4 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté qui est fixé à 908 euros par mois sur l’année 2007 d’après l’étude de l’Insee revenus et patrimoine des ménages publiée le 02 avril. Or, nous verrons que l’Insee donne dans le tableau ci-dessous pour la même année 2007, 934 €, n’y aurait-il pas comme une erreur ?

L’Insee donne un taux de pauvreté de 13 % en 2008 alors qu’il s’élevait à 13,4% en 2007. Il faut noter que l’étude de l’Insee se rapporte au taux de pauvreté monétaire qui ne représente pas la pauvreté réelle puisque des aides sociales et familiales, communales et privées, par les associations caritatives comme les «Retos du cœur» etc…Apportent un plus aux familles les plus pauvres.

Le taux de pauvreté monétaire se définit lorsqu’une personne a un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est calculé par rapport à la médiane de la distribution nationale des niveaux de vie. C’est le seuil à 60 % du niveau de vie médian qui est privilégié en Europe. . Le niveau de vie médian est celui qui partage la population en deux, celle de niveau supérieur et celle de niveau inférieur au niveau de 19.000 euros annuels soit 1580 euros par mois en France métropolitaine soit une progression de 1,7 % à euros constant par an, (19.000/12)×0,6=949 €. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie annuel inférieur à 10 520 euros tandis que pour les 10 % les plus aisées, ce niveau est d’au moins 35 550 euros, soit 3,4 fois plus.

Le niveau de vie correspond au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation de celui-ci. Le revenu disponible du ménage est la somme de l’ensemble des revenus de ses membres, après redistribution, c’est-à-dire après prise en compte des principales prestations sociales et paiement des impôts directs. On compte une Unité  de Consommation 1 C pour le premier adulte du ménage puis 0,5 UC pour les autres personnes âgées de 14 ans ou plus et enfin 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. En 2007, le niveau de vie médian était de 18 700 euros par an, soit 1 560 euros par mois, et le seuil de pauvreté de 934 €. En euros constants, il a donc augmenté de 1,7 % entre 2007 et 2008.

On peut s’interroger sur le choix de la valeur médiane des revenus, mais c’est ce qui apparaît le plus représentatif par rapport à la valeur moyenne si on fait le calcul sur la moyenne des niveaux de vie sans y intégrer le nombre d’unité de consommation correspondant.

L’Insee découpe les revenus déclarés, en dix tranches que l’on dénomme déciles et chaque décile ce rapporte à une tranche de revenus. Ces revenus sont ceux déclarés ce qui ne signifie pas les revenus nets puisqu’ils sont pour certains affectés de déductions diverses, niches fiscales et sociales etc…. Par exemple, pour l’année 2007, je n’ai pas trouvé pour 2008, le premier décile D1 représente 10 % des Français ayant moins de 10.012 € par an et la moyenne dans la tranche est de 7698 €. Pour le décile D2 la tranche est 10.012-12.043 € et la moyenne dans la tranche est 11.253 €, et pour la tranche D9 la plus élevée, 10 % des Français ont plus de 33.896 € , alors qu’en 2008 c’est 35.500 € soit une augmentation de 4,7 % dans la tranche la plus élevée est donc en 2007 de 50.778 €, et si l’on découpait en centiles on verrait apparaître probablement des revenus énormes. Déjà, on peut constater que le rapport tranche D9/tranche D1 est de 6,6 en 2007. Cette comptabilité montre beaucoup plus les inégalités de revenus en France. Mais, pour que ce découpage soit plus représentatif des inégalités des revenus, il faudrait associer, à chaque décile, le nombre d’unités de consommation. En outre, il est important de faire remarquer une disparité des valeurs données entre les références consultées.

Le rapport entre le niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes est de 3,4 en 2008 comme en 2007, mais cela ne signifie pas grand chose comme montré ci-dessus. Au cours de la période 1996-2008, les inégalités ainsi mesurées ont peu évolué. En 2008, les 20 % des personnes les plus aisées détiennent 38,3 % de la masse des niveaux de vie, soit 4,2 fois celle détenue par les 20 % des personnes les plus modestes.

L’étude confirme que ce sont les familles monoparentales qui sont les plus pauvres pour 30 % d’entre-elles. La pauvreté de ces familles est en proportion 2,3 fois plus élevée que dans l’ensemble de la population. Elles représentent plus de 1,6 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Elles sont constituées bien souvent d’une mère et de ses enfants. Pour la moitié d’entre-elles le niveau de vie est inférieur à 16.060 euros par an soit 1340 euro par mois. Les personnes seules s’en sortent beaucoup mieux, elles ont un niveau de vie supérieur à 25,3 % à celui des familles monoparentales mais reste inférieur de 22,1 % à celui des couples sans enfant, qui disposent du niveau de vie médian le plus élevé. Plus le nombre d’enfants est élevé plus le niveau de vie est bas ce qui ne fait que confirmer ce que l’on ressent tous.

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Que nous apprennent ces tableaux, et bien que le seuil de pauvreté tend à se stabiliser. Pour une famille monoparentale, le taux de pauvreté était de 29,7 en 2005, puis de 30 en 2006 pour passer à 30,2 en 2007 et retomber à 30 en 2008. Le constat est identique pour un couple avec trois enfants. Mais, si l’on regarde le nombre de personnes pauvres on constate une évolution positive et continue entre 2005 et 2008. En 2005 il y avait 1456 milliers de personnes et en 2008 il y a 1640 milliers soit une augmentation de 12,6 % en quatre ans. Ce pourcentage s’arrête à 2008, il ne tient pas compte du crash financier qui a démarré le 15 septembre 2008 par la chute de la banque Lehman Brothers. Nous devrions donc avoir pour les années 2009 et 2010 un accroissement important de personnes sous le seuil de pauvreté. Ce qu’il importe de noter, c’est que le seuil de pauvreté reste stable mais que la pauvreté augmente, elle touche de plus en plus de Français. Comment interpréter cela et bien c’est assez simple les salaires sont bloqués depuis trop longtemps, et les charges augmentent dans tous les domaines de la vie courante que ce soit les transports, le gaz, l’électricité, les loyers, autant de domaines dont on ne peut se passer. Il suffit de se promener dans une grande surface pour voir la misère sur les visages. Par contre le nombre de riches augmente non seulement au niveau de la richesse mais aussi au nombre de personnes devenant riches. Ne cherchez pas le responsable, vous le connaissez.