Une fois de plus, les Etats-Unis font payer au reste du monde leurs propres erreurs. 5000 milliards selon la déclaration de Gordon Brown, qui, à l'image de son nouveau mentor américain, a fait le choix de recourir à la planche à billets !

Quant à la zone euro, du fait des statuts de la BCE, ce sera aux contribuables de régler la note. Obama est un bon Président… pour les Américains qui leur permettra de continuer à manger de belles  dindes à l'occasion du Thanksgiving. En Europe, nous nous contenterons de nuggets faits avec la peau de ces belles volailles.

La constitution des bulles spéculatives est due, pour l'essentiel, à l'arrivée des néo-conservateurs aux États-Unis avec Ronald Reagan en 1980. Durant près de 25 ans, les profits se sont gonflés au détriment des salaires. Pour faite court, les riches sont devenus plus riches. Toutefois, la dernière bulle immobilière est singulière à deux titres. Elle est tout d'abord le produit de la dérégulation totale, de l'imagination sans fin des financiers et surtout du désengagement du pouvoir politique qui n'a fait en cela que de suivre les injonctions de ses "amis" du monde des affaires . Mais elle est aussi le produit de la politique de l'argent facile qui a été mise en œuvre par Greenspan dès 1986 pour éviter le déclassement des classes moyennes et la relégation de l'économie américaine en 2e division. Rendons hommage à Angela Merkel pour l'avoir rappelé, lors du G20, à ceux qui n'auraient pas de mémoire.

Cerveau : les Européens ont une bulle de coincée ! L'annonce faite hier par Gordon Brown sur les 5000 milliards de dollars injectés dans l'économie pose de très lourdes questions. A y regarder de plus près, il s'agit ni plus ni moins d'un transfert de la dette privée américaine vers l'ensemble des états du monde. C'est vrai qu'Obama a de quoi être fier de l'ineptie de nos dirigeants européens et, en premier chef, du Président de la République Française qui a encore perdu une occasion de se taire.

Étrangement, cet engagement à endetter l'ensemble des états du monde à hauteur de 5000 milliards n'a fait l'objet d'aucune discussion sur les conditions de remboursement de la dette publique qui explose dans tous les pays du monde et en Europe. Maastricht et les 3% de déficit sont relégués au rang des vieilles chimères de l'histoire. Or, au bout du bout, qui va payer l'ardoise ? S'agit-il des "riches" qui vont très rapidement se refaire la cerise en récupérant auprès des Etats la valeur de leur rente adossée à des titres "pourris" ? Ou bien, s'agit-il des consommateurs dont le salaire ne progresse plus depuis de nombreuses années ? Il y a plusieurs raisons à cela : les politiques de modération salariale tout d'abord et la hausse des taxes et de la fiscalité locale sous couvert de désengagement et de transfert de la charge des Etats ensuite.

Obama n'est pas Roosevelt et n'attendons pas de ce Président qu'il mette en place une fiscalité confiscatoire comme elle fut mise en place dès 1932. Mais, il a trouvé bien mieux à faire : racketter les classes moyennes de tous les états du monde et notamment celles de la zone Euro. Comme la FED dispose de la capacité à acheter des bons du Trésor américain (synonyme de planche à billets), vous aurez compris que c'est bel et bien le contribuable européen qui allait devoir cracher au bassinet à titre principal. Emboîtant le pas à son allié historique, le Royaume Uni a d'ores et déjà déclaré son intention de recourir lui-aussi à la planche à billets. La BCE n'a en aucun cas le pouvoir d'acheter des titres. L'Union Européenne ne peut pas statutairement en émettre puisqu'elle ne peut pas s'endetter. Un grand bravo aux belles andouilles qui nous ont pondus ces traités aussi idiots les uns que les autres et surtout à ceux qui nous avaient recommandé de les voter ! Malgré 663 000 destructions d'emploi lors du mois de mars aux Etats-Unis, Obama reste donc un bon Président… pour les Américains. Pour nous, vous l'aurez compris, il s'agit d'une toute autre histoire.

Crédit photos : Akata, Chablis Aventure Vtt, EasyArt.fr