Si ce week-end le « Sabot de Frotey » retentira des bruits du Championnat de France de side-car cross, ou du bruit des petits avions de loisirs, il n’en a pas toujours été ainsi. Pour ce jour de l’Armistice 1945, l’Est Républicain – édition Haute-Saône, dans son numéro du 7 mai 2009, publie la liste des 45 fusillés par les soldats allemands en 1944. Certains de ses résistants faisaient partie des FTP, formation organisée en Haute-Saône par le futur « colonel Fabien », qui lui, échappa de justesse à une arrestation.
L’occasion pour le journal et la municipalité de rappeler pourquoi une cérémonie commémorative se déroule chaque année à FROTEY LÈS VESOUL, au monument combe Freteuille à 21h.
Cette cérémonie est faite en l'honneur des 45 hommes parfois très jeunes, victimes pour certains de la dénonciation, natifs de la région ou d’ailleurs, du Havre, Paris, Colmar, Nancy, Neuilly-Plaisance, ou Paris, et d’Italie ou de Serbie.
Une citoyenne du village, âgée aujourd’hui de 80 ans, se souvient et a relaté ses souvenirs «pour qu’ils en restent quelque chose» et la Mairie publiera ce recueil sous le titre «Une famille de Frotey-lès-Vesoul dans la tourmente». Enfant, avec sa sœur, elles ont vu passer un lent camion sous la bâche duquel des mains les saluèrent…
La liste des 39 résistants exécutés et des 6 civils abattus est donc aujourd’hui connue.
Pour mémoire parmi quelques autres drames, dès 1941 deux Soldats de la Résistance Française avaient été fusillés, également Combe Freteuille, après un comportement héroïque ; le village d'ANGIREY (70) a été en grande partie incendié par une importante unité de la Wehrmacht en déroute et sans l'intervention des FFI aurait pu devenir un second ORADOUR SUR GLANE ; la ville de VESOUL ne fut libérée que le 12 septembre 1944. A ETOBON (70) se sont 40 hommes civils qui seront abattus groupés par 10, la dernière dizaine tombant en chantant La Marseillaise.
La bataille des Vosges se poursuivit durant l'hiver.
Cette période incite également l'Education Nationale a organisé pour les lycéens une visite au Musée de la Résistance à BESANÇON (Doubs) http://www.besancon.fr/index.php?p=624
Un musée des Anciens Combattants est ouvert depuis 2008 à LUXEUIL LES BAINS (70) (entrée gratuite – http://vosges-saonoises.eu/annuaire_page.php?NumPage=17 )
On peut aujourd’hui discuter longuement des causes et conséquences d’une guerre ; mais toutes les personnes qui, chaque 8 mai (et bien avant), qu'elles soient civiles ou militaires, préparent les cérémonies commémoratives peuvent en être remerciées au nom de ceux qui ont laissé leur vie à une époque difficile de l'histoire de notre pays.
L'histoire du département durant cette période a fait l'objet de plusieurs volumes et notamment ceux écrit par Jean-Claude GRANDHAY :
* La Haute-Saône dans l'épreuve 1939-1945
* La Haute-Saône dans la Deuxième guerre mondiale
* Vesoul 12 septembre 1944, la Libération
(livres vendus également sur des sites anglais)
Liens pour les amateurs:
* bataille des vosges : http://cfp49.ri.free.fr/Vosges_Alsace.html
* pour aviateurs : http://www.histavia21.net/HISTAV2/HAUTSAONE.htm
[b]River, un document d’époque,
l’armistice signée à Reims:
Date à ne pas oublier, pour Nous, et nos jeunes qui avons eu la chance de vivre dans une France où a régné LA PAIX, pendant 64 ans à ce jour[/b]
[img]http://www.armenews.com/IMG/arton41012-458×480.jpg[/img]
Ce qui est étonnant chez ces hommes qui ont vécu la guerre, c’est qu’ils ne la racontent pas.
Mon grand-père avait été au front, dans le nord de la France. Il n’en parlait jamais. Lui ne racontait pas, mais ma grand-mère, si. Il a été fait prisonnier alors que son groupe se repliait. Comme il était sergent, il s’est d’abord occupé de ses hommes, qui ont fuit dans un camion militaire, puis faute de place a pris une bicyclette avec un homme qui restait, mais qui ne savait pas pédaler comme il fallait.
Bien sûr leur fuite était trop lente… Fait prisonnier, il a passé un long moment dans les camps allemands. Pas une partie de plaisir les camps allemands, comme prisonnier de guerre!
Il a toujours été gaulliste. Etre gaulliste à l’époque, ce n’était pas comme aujourd’hui, ce n’était pas une posture. C’était la dignité retrouvée, après la souffrance… Je ne pense pas qu’à l’époque les pétainistes et les gaullistes s’opposaient vraiment. Un jour ma grand-mère blâmait le sort réservé à Pétain après la guerre. A son âge me disait-elle!
En voyant tous les jeunes gens d’aujourd’hui raconter qu’ils auraient résisté à l’envahisseur, ou plutôt au nazisme, je me pose des questions.
Je pense que si les hommes qui ont vécu la guerre ne la racontaient pas, c’est que les générations suivantes ne pouvaient plus tellement les comprendre.
Et je ne sais pas comment nous réagirions aujourd’hui si une telle expérience devait se reproduire…
Livre : LIBERATION SANGLANTE DE QUATRE VILLAGES MEUSIENS 29 AOUT 1944. Auteur : COMITE DU SOUVENIR DE LA VALLEE DE LA SAULX …
le 29 août 1944 dans la vallée de la Saulx l’armée allemande a commis de petits Ouradour.
Etant jeune, je ne mesurais pas l’inportance du souvenir. Je voyais d’une image un peu désuette ces commémorations.
Je pense maintenant qu’elles sont très importantes mais avec des explications pour que cela ne se reproduisent pas.
Il y a environ un an Lazare Ponticelli est mort a 110 ou 111 ans. C’était de dernier de la der des ders.
Mais combien en reste t il de la seconde?
Il y en a encore mais nés dans les années 20, ils ont tous dans les 80 ans maintenant.
Combien en restera t il en état de témoigner dans dix ans?
Se rappeler pour ne pas recommencer.
S’il est besoin d’une motivation pour garder l’Europe, cette guerre en est une bonne.
D’abord merci pour vos commentaires.
Effectivement mes grands pères, tous deux prisonniers de guerre, en parlaient très peu, voir pas du tout pour l’un d’eux. La grand mère a plus parlé de l’occupation des villages par les troupes allemandes et des « parisiens » qui venaient au ravitaillement.
D’un côté, enfants, nous n’étions sans doute pas prêtes à écouter, et d’un autre, eux ne souhaitaient peut être plus en parler et oublier; le travail les attendait, les années perdues devaient se « rattraper »; Ils étaient du genre à se retrousser les manches plutôt qu’à se complaire sur de mauvais moments.
De retour, leur plus grand souhait était sans doute de reprendre leur place dans leur famille et dans leur communauté, et espèré que leur fils n’aurait pas à connaitre cela.
Leur enfance à eux avait certainement été soit baignée dans les histoires de guerre de leur propre père (1914-1918), soit déjà dans un silence à sujet. J’étais trop petite pour me souvenir si l’arrière grand-père parlait de « sa » guerre.
Un de mes grands pères, par contre, a toujours gardés le contact avec ses compagnons d’infortune du camp de RAWA RUSKA et m’a collé le livre « ceux de Rawa Ruska » dans les mains. Ce n’est pas un roman! [url]http://rawa-ruska.net/rawa01.htm[/url]
Et chaque fois que nous osions dire « nous avons faim », il nous rétorquait: « vous ne savez pas ce que c’est que la faim »….