L'essentiel de 300 en 1300 mots. …

Au delà de toute polémique sur la forme, il y a la réponse à cette question de fond qui va déterminer si vous allez apprécier le dernier film de Zack Znyder adapté du comics éponyme de Franck Miller :

Pensez  vous que l'Homme soit au centre de l'univers et que ce statut d'individu libre ne se prosternant devant aucune puissance (divine, politique ou autre) ne peut être défendu qu'à la pointe d'une lame gorgé du sang de vos ennemis, la tête haute, le regard brûlant de la rage de tuer ?

Si oui (et alors vous êtes probablement mûr pour le ''Marine Corps" ') vous pouvez vous précipiter dans la salle la plus proche où vous allez prendre un pied monstrueux car toute la mise en scène et les effets graphiques du film tendent à sublimer cette vision simpliste du surhomme nietzschéen : ralentis, contre plongées, inscription d’un corps divinisé dans l'espace.

Pour les autres (les hordes efféminées, décadentes et lâches selon le film) tout ceci peut être :

-d'un grotesque achevé

-une effrayante charge réac tutoyant le fascisme (une masse anonyme soudée derrière un chef, la sélection des hommes sains, la violence prenant systématiquement le pas sur le dialogue, la politique ou les idéaux)

-un commentaire ambigu sur la place des Etats Unis dans le monde et sur l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et du reste de la planète (ils peuvent être à la fois les 300 et l'empire décadent et barbare) : une république laïque paritaire (les femmes exercent une véritable influence en coulisses) et violente.

-une pub éhontée pour le magasine "Têtu" et les slips en cuir

A la fois fascinant, inquiétant, grotesque et totalement cohérent avec lui même (à de rares exceptions près) : 300 vous invite clairement à choisir votre camp.