pour les soldats du Commonwealth.
C’est le 09 avril 1917 à 5 h30 que 24.000 soldats surgirent des carrières souterraines pour livrer la grande Bataille d’Arras afin de percer les défenses Allemandes dans une guerre de mouvement.
Le 09 avril 2012 sera le 95ème anniversaire de cette bataille célébré à la carrière de Wellington , le Mémorial de la Bataille d’Arras.
Document photo Chemins de la Mémoire, propriété © MINDEF/SGA/DMPA – Jean-Pierre Le Padellec – 17/07/2008
Le blason de la ville d’Arras.
Héraldique, de gueules au lion d’or, armé et lampassé d’azur, chargé en cœur d’un écusson d’azur semé de fleurs de lis d’or au lambel de gueules de trois pendants chargés chacun de trois petits châteaux d’or rangés en pal. Référence, fichier Blason Arras-62041.png
Le contexte de la bataille d’Arras qui eut lieu du 09 avril au 16 mai 1917 fut pour les Forces Alliées à partir de 1915 de percer les défenses Allemandes numériquement inférieures. Elle eut pour but d’affaiblir ces forces ennemies afin de lancer la seconde Bataille de l’Aisne dénommée également bataille du Chemin des Dames, ou offensive Nivelle au 16 avril 1917 à 6 heures du matin dans une tentative de rupture du front Allemand entre Soissons et Reims vers Laon, Nivelle ayant remplacé le général Joffre à la tête de l’armée Française en décembre 1916. Ce sera une attaque conjointe avec les troupes Anglaises sur le front entre Vimy et Reims. Le front a la forme d’un angle droit, entre Vimy et Soissons, il est d’orientation Nord-sud et Ouest-est entre Soissons et Reims. Tandis que les soldats de Commonwealth attaqueront sur la ligne entre Vimy et Soissons, les Français le feront entre Soissons et Reims afin d’affronter les Allemands selon deux directions différentes. Mais, dès le 17 avril apparaissent et se multiplient des actes collectifs d’indiscipline du coté Français, les combattants refusèrent de remonter en ligne pour attaquer. Ils acceptèrent cependant de se défendre, de ne pas laisser s’ouvrir le front, «quand on les voit attaquer, on tire dedans… ».. Cela entraina une grave crise au sein de l’armée Française, voir Philippe Pétain Maréchal de France, suite 6, les mutineries.
Cette bataille du Chemin des Dames fut un échec presque total pour l’armée Française. Alors qu’elle devait être décisive, elle se solda par un massacre inouï, une boucherie, un sacrifice inutile. L’estimation des pertes fera l’objet de polémique en fonction de la période et du terrain retenus. On les estima à près de 100 000 hommes mis hors de combat en une semaine du côté Français, voir Philippe Pétain Maréchal de Franc, suite 5, la bataille du Chemin des Dames. Nivelle est donc remplacé par le général Pétain devenu commandant en chef des armées Françaises le 15 mai 1917. Mais c’est donc sous le commandement du général Nivelle que furent lancées les batailles d’Arras et du Chemin des Dames près de 20 km au Sud. Cette précision peut expliquer que la bataille d’Arras ne permit pas d’atteindre l’objectif de percer les lignes ennemies.
L’opération combinée était de mettre fin par une opération massive à la guerre en 48 heures. À Arras les habitants ne surent rien de ce qui se préparait. Les objectifs étaient de tenir les troupes Allemandes loin du terrain choisi pour l’attaque Française et de prendre aux Allemands les hauteurs qui dominent la plaine de Douai.
Document Wikipédia dont les droits de cette œuvre sont de Roger Davies.
Les premiers efforts furent axés sur une zone d’assaut relativement large entre Vimy au Nord-ouest et Bullecourt au Sud-est.
La bataille de Vimy.
Après de considérables bombardement, les quatre divisions Canadiennes progressèrent dans la région nord et furent en mesure de s’emparer de la crête stratégique de Vimy au prix de plusieurs milliers de morts. Ils prirent le contrôle de la cote 145 le 14 avril 1915 après une avancée de 4 km et 13 heures d’effort. Les divisions Britanniques placées au centre du dispositif furent également en mesure de faire des avancées importantes. C’est seulement dans le sud, où les forces Britanniques et Australiennes n’obtinrent que des gains minimes ayant à faire face à une défense en profondeur. À ces premiers succès, les forces Britanniques s’engagèrent dans une série d’opérations à petite échelle afin de consolider les positions nouvellement acquises. Ces opérations réussirent néanmoins à atteindre des objectifs limités, mais la plupart d’entre-elles furent soldées par un nombre relativement important de victimes. Quand la bataille prit fin officiellement le 16 mai, les troupes Britanniques malgré des progrès importants ne purent réaliser une percée majeure.
La crête de Vimy était un point stratégique pour les Allemands, elle permettait de voir tout ce qui se passait dans les tranchées Canadiennes. Elle protégeait les mines de charbon de Lens qui servirent à l’économie Allemande pendant ses années d’occupation. Prise en octobre de 1914, elles furent l’enjeu de nombreux assauts menés par le général Foch et les Britanniques, les pertes des Alliés pour cette position furent de 150.000 hommes.
Escouade Canadienne de la bataille de la crête de Vimy du 09 au 12 avril 1917.
Ce document du Canada. Dept. of National Defence, est dans le domaine public, Wikipédia. Les soldats Canadiens sont équipés de fusils-mitrailleurs légers Lewis Mark I pour l’attaque.
Le plan Britannique fut mûrement préparé, plutôt que d’attaquer sur un large front, tout le poids de l’artillerie fut concentré sur un secteur relativement étroit de quarante kilomètres. Ce plan prévoyait des bombardements pendant une semaine environ sur toute la ligne, avec des tirs beaucoup plus prolongés et intenses à Vimy pour affaiblir ses solides défenses Allemandes. Au cours de l’assaut, les troupes progressèrent en formation ouverte, en avançant par bonds afin de leur laisser le temps de consolider leur poste et de se regrouper.
Les Canadiens sous les ordres du Général Julian Bying commandant du corps expéditionnaire, avaient la charge de prendre le front en avant de la crête, jugée imprenable par les Allemands. Trois rangées de tranchées, plusieurs ceintures de barbelés avec des redoutes en béton sur toute l’étendue de la crête. La logistique Allemande avait construit un réseau de chemin de fer pour l’approvisionnement des batteries de canons. Les Allemands pendant les deux années d’occupation avaient imaginé de faire sauter l’ennemi par le dessous au moyen d’un réseau de tunnels minés. Le général Bying constatant que l’ennemi était largement en avance sous terre, ordonna à plusieurs unités d’ingénieurs de construire des tunnels.
On sait que cette guerre fut une guerre de tranchées et de tunnels, il fallait avancer sans être vu.
Cette opération fut une longue préparation afin d’être au plus près des lignes ennemies, et à partir d’octobre 1916, les Royal Engineers travaillèrent sous terre pour construire ces tunnels afin de loger les troupes pour l’assaut final.
Les boves de la région d’Arras, référence le jardin des Boves Arras 2012.
La région est calcaire et donc facilement excavée. Sous Arras même se trouvait un vaste réseau, appelé les Boves, grottes, carrières souterraines, galeries et de tunnels d’égouts. Les ingénieurs conçurent un plan pour adjoindre de nouveaux tunnels à ce réseau afin que les troupes puissent arriver au champ de bataille en secret et en toute sécurité. L’ampleur de ces travaux fut énorme. Dans un seul secteur, quatre compagnies, de 500 hommes chacune travaillèrent sans relâche pendant 18 heures d’affilée durant deux mois. Finalement, elles construisirent 22 kilomètres de tunnels, classés «subways» voies souterraines, pour les troupes à pieds. Des tramways, avec rails pour les chariots de manutention poussés à la main amenèrent les munitions sur la ligne de front et ramenèrent les blessés. A la fin des travaux les voies des tunnels permettaient d’abriter 24 000 hommes, avec l’éclairage électrique fourni par une petite centrale, cuisines, latrines et un centre médical entièrement équipé avec un bloc opératoire. Le plus gros du travail fut fait par les tunneliers Néo-Zélandais, dont les Maoris et les habitants des îles du Sud-est du Pacifique du bataillon de pionniers de Nouvelle-Zélande et les Bantams des villes minières du Nord de l’Angleterre.
Ils construisirent également des tunnels d’assaut, qui s’arrêtaient à quelques mètres seulement des lignes Allemandes, prêts à être brutalement ouverts par des explosifs au jour J. En plus de cela, furent placées des mines traditionnelles juste sous la ligne de front, prêtes à exploser avant l’assaut. Beaucoup n’ont jamais été activées de peur qu’elles n’abîmèrent trop les terrains sus-jacents. Dans l’intervalle, les sapeurs Allemands poursuivirent activement leurs propres opérations souterraines, recherchant des tunnels alliés pour les attaquer ou y poser des camouflets, une charge d’explosif pour neutraliser une galerie. Rien que parmi les Néo-Zélandais, il y eut 41 morts et 151 blessés à la suite de ces camouflets.
Les historiens attribuèrent le succès de la bataille de Vimy à la préparation minutieuse du général Bying et à son subordonné le général Arthur Currie qui donnèrent des objectifs précis à chaque peloton.
La plupart des tunnels et des tranchées sont actuellement interdits au public pour des raisons de sécurité. Une portion de 250 mètres du Métro Grange à Vimy est ouverte au public de mai à novembre et le tunnel Wellington a ouvert ses portes au public sous le nom de «carrière Wellington» en mars 2008.
Sortie des tunnels Alliées de la carrière de Wellington, document Ville d’Arras.
Les batailles de Bullecourt.
Elles s’effectuèrent en deux fois, du 10 et 11 avril la première bataille et du 03 au 17 mai 1917 la seconde bataille.
La première bataille au sud d’Arras, prévoyait que deux divisions, la 62ème division Britannique et la 4ème division Australienne attaqueraient chacune de leur côté le village de Bullecourt et repousseraient les Allemands de leurs positions fortifiées vers leurs tranchées de réserve. Initialement prévue le 10 avril, un ensemble de problèmes surgirent. Les chars destinés à l’assaut furent retardés par le mauvais temps et l’attaque repoussée de 24 heures. L’ordre de retard ne parvint pas à temps aux deux bataillons du régiment du West Yorkshire qui attaquèrent et furent repoussés avec des pertes importantes. En plus, des défaillances mécaniques ont fait que 11 chars furent en mesure que d’assurer l’appui des troupes. L’attaque avortée avait alerté les Allemands de l’assaut. Des informations mensongères sur les gains obtenus par les Australiens les ont privés de l’appui de l’artillerie et la 4ème division fut obligée de se retirer des positions acquises avec de lourdes pertes, n’ayant pas réussit à percer les lignes ennemies.
Ce document est dans le domaine public. La ligne Hindenburg près de Bullecourt vue du ciel, cliquez sur l’image.
La seconde bataille fut préparée par un intense bombardement du village, qui, le 20 avril, avait été presque complètement détruit. L’assaut prévu pour le 20 avril, fut repoussé à plusieurs reprises et finalement fixé au petit matin du 3 mai 40. À 3 h 45, des éléments de la 2ème division attaquèrent à l’est du village, espérant percer la ligne Hindenburg et s’emparer d’Hendecourt-lès-Cagnicourt tandis la 62ème division Britannique tentait de s’emparer de Bullecourt. La résistance Allemande très déterminée fit que lorsque l’offensive fut annulée le 17 mai, très peu des objectifs initiaux furent atteints. Les Australiens bien qu’étant en possession d’une grande partie du système de tranchées Allemand entre Bullecourt et Riencourt-lès-Cagnicourt furent incapables de s’emparer d’Hendecourt. À l’ouest, les troupes Britanniques réussirent à repousser les Allemands hors de Bullecourt mais, se faisant, avec des pertes considérables et ne furent pas capables d’avancer au Nord-est d’Hendecourt.
Ce document est dans le domaine public. Soldats Australiens le 08 mai.
La bataille d’Arras ne se limite pas à celles de Vimy et de Bellecourt, il y eu les batailles de la Scarpe, et de Lagnicourt.
Les pertes en hommes.
Les chiffres de victimes les plus cités sont ceux des Alliés lors des déclarations faites par le lieutenant général Sir George Fowke, adjoint du général Haig. Ses chiffres collectent les listes quotidiennes de victimes tenues par chaque unité sous le commandement de Haig. Les pertes de la 3ème armée furent de 87. 226 hommes, celles de la 1ère armée de 46. 826 (y compris les 11. 004 Canadiens de la bataille de la crête de Vimy) et celles de la 5ème armée de 24. 608; soit un total de 158. 660 hommes. Les pertes Allemandes difficiles furent néanmoins estimées entre 120.000 et 130.000 hommes.
Aucune percée stratégique ne fut accomplie.
Cette évocation de la bataille d’Arras entre dans le cadre de sa commémoration 95ème année en souvenir de ces soldats du Commonwealth qui ont laissé une trace indélébile par leur sacrifice. La ville d’Arras qui est celle du département de ma naissance dans le Canton de Croisilles, organise une série de rendez-vous,
a – le mercredi 04 avril à la carrière de Wellington une conférence, à 18 h 30 La Bataille d’Arras avril-mai 1917, intervenant Jeremy Banning historien Britannique auteur du livre «Arras»,
b – le 09 avril à 6 h 30 se déroulera la cérémonie commémorative à la carrière de Wellington, Mémorial de la Bataille d’Arras,
c – le mercredi 18 avril à 18 h 30 à la carrière de Wellington projection d’un film sur les fouilles archéologiques menées par Peter Barton lors de la découverte d’un lance flammes à Mametz dans la Somme.
Carrière de Wellington , Mémorial de la Bataille d’Arras, rue Arthur Delétoille, 62.000 Arras.
Document Isabelle Pilarowski Office de tourisme d’Arras, Agence de Cituation et ensemble, cliquez sur l’image.
[b]Une visite guidée des boves d’Arras nous montrera dans quelles conditions ces soldats se sont battus.
Merci pour cet article, je l’ai signalé sur facebook [/b]
[b]SOPHY[/b] bonsoir,
Merci, mais tous ce que je publie est signalé sur facebook C4N et sur ma page, qu’avez-vous fait de plus ?
Ainsi que sur twiter sur ma page
Je me devais d’écrire cette page d’histoire en reconnaissance au département qui m’a vu naître, et que je ne connais pas.
Je le regrette.
Bien à vous,
Anido
[b]Bonsoir Anido.
C’est sur [i]ma[/i] page facebook présenté avec un commentaire personnel, court mais qui peut inciter les lecteurs amis à aller ICI, puisqu’en cliquant sur le logo ils arrivent immédiatement sur VOTRE texte.
Mes « amis » ne sont pas les mêmes que les votres, et j’avais envie de les faire participer à la lecture.
je sais que C4N et vous, pouvez le mettre sur votre page, mais le site nous conseille de partager NOS articles, mais aussi ceux que nous avons aimé, sans que nous en soyons le rédacteur pour autant.
Je connais peu de personnes qui le font, et c’est dommage, mais moi, je partage.
Nous sommes une communauté et nous faire connaître par tous les moyens est une garantie pour une lecture plus importante.
J’ai visité les Boves d’Arras, et je connais la Préfecture du Pas De Calais, où j’y ai de la famille.
Le guide qui nous fait descendre dans les Boves, nous raconte tout au long de la visite cette bataille infernale, où tant de soldats sont morts.
Bien à VOUS
SOPHY[/b]
[b]SOPHY[/b] bonsoir,
Merci j’ai vu
Bien à vous,
Anido
[b]Merci, Anido, pour cette belle leçon d’Histoire !
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article fort bien documenté et fort bien argumenté !
Honneur aux Ch’tis, qui n’ont pas démérité, eux qui ont souffert dans leur chair, aussi bien dans ce premier conflit mondial, que pendant la durée de la IIè Guerre Mondiale.
Bien à toi,
Dominique[/b]
[b]Dominique[/b] bonjour,
Merci pour ton passage. Vois-tu eu égard au nombre de hits et de commentaires, cela n’intéresse que peu de personnes, mais, j’ai les meilleures.
Bien à toi,
Anido