2012 : qui, qui, qui… pour remercier Sarkozy ?

Ce n’est pas très habile : annoncer la couleur (plutôt « néerlandaise » ou « sauce béarnaise »), faute de mieux, quand on publie un essai politique. Charly Duchesne, l’éditeur du courageux anonyme au titre lapidaire (« Qui ? ») a bien du courage. On comprend que l’auteur est prêt à tout et à voter n’importe qui, mais non point Sarkozy ou Le Pen. Pas malin pour faire des ventes…

Avec un tel titre – Qui ? –on « râcle » large. Inutile de se priver des lecteurs sarkozystes ou lepénistes. Bon, des proto-gaullistes ou Chasse-Pêche-Nature-et-Tradition, jusqu’à Mélenchon ou même Philippe Poutou (NPA), en passant par Bayrou ou Borloo ou on ne sait qui, cela laisse quand même de la marge.
Mais le questionneur penche aussi pour « voter utile », ce qui restreint la chalandise.

Il n’exclut pas formellement un éventuel retour de DSK en tandem avec une autre femme que la sienne, quoique cet improbable cas de figure semble sérieusement malmené.
Son propos est clairement de virer Sarkozy de l’Élysée en espérant que « les troupes UMP ne soient pas toujours aveugles et disciplinées. ».

Dans ce cas, qui ? L’auteur ne se mouille pas trop mais on sent que le choix de François Hollande ne soit pour lui qu’une option par défaut, parce que, par exemple, à moins que les électrices et électeurs UMP n’aillent à la pêche, on ne les voit pas trop favoriser la candidature de Mélenchon.

Il s’en est pourtant trouvé, des électeurs du précédent Mélenchon, pour voter Bayrou et non Royal dès le premier tour.
Ils s’en mordent un peu les doigts depuis près de cinq ans (perdu pour perdu, autant avoir conforté, si ce n’est son camp, du moins le moins éloigné, au scrutin initial).

Les chevénementistes s’étant ralliés à Royal jurent que l’avenir leur a donné raison, et repartent eux-aussi pour un tour. D’autres tiennent le même raisonnement. N’empêche… « Certains avec le temps comprendront », avance le Quidam (on va l’appeler ainsi).

Histoire de ne pas vous lasser avec des statistiques et des supputations de pourcentages, le Quidam imagine le discours de Sarkozy face à ses troupes en transes d’énamourées. Extrait : « Combien de morts y aurait-y eu sur les routes de France si la gauche avait-té au pouvoir depuis cinq ans ? [Pause] Combien de proches à vous ? J’ai sauvé toutes ces vies parksque j’ai eu le courage de décider… ». Et encore un tour pour cinq ans, sous vos applaudissements !

C’est un court essai, de moins de 60 pages, et c’est ajusté au prix des « Indigènes » (les fondateurs des éditions Indigène), soit cinq euros (mais la couverture est pelliculée). Mérite lecture et réflexions. En plus, on s’amuse souvent à lire le quidam.

Le petit truc qui fait (peut-être) vendre, c’est le quizz participatif. Quidam vous suggère de consigner la date d’achat de l’ouvrage et celle de fin de lecture, ainsi que vos pronostics du premier et du second tour. C’est à remplir et « retourner précautionneusement » aux éditions BTF Concept, avec la mention « véritable sondage 2012 », 10, rue Rochambeau, 75009, Paris.

Eh, l’important, c’est de participer (quitte à voter blanc, selon Quidam, en cas de présence du couple Nico-Marine au second tour). Pour tout public s’intéressant à la chose publique.