Les Français seraient les champions du monde du pessimisme selon un sondage effectué dans 53 pays par l’institut Gallup.

Nos compatriotes prévoient une année 2011 calamiteuse, du moins 61 % des 979 personnes interrogées. On est même plus pessimistes que les Afghans ou les Irakiens, un comble !

C’est là que je dis stop ! Arrêtons de délirer ou plutôt arrêtons de considérer des enquêtes de ce genre comme sérieuses. Un Irakien ou un afghan n’a pas d’autre choix que d’être un peu optimiste, étant donné que sa situation peut difficilement être pire. Une assez grande partie des Français a un niveau de vie acceptable, mange à sa faim tous les jours et n’est pas en guerre. On a beaucoup plus à perdre que les Afghans ! Même si beaucoup de nos compatriotes sont dans une situation calamiteuse, il ne faut pas nous comparer à des pays où règnent la terreur et la violence. Cette enquête stipule que « ce sont d’ailleurs les plus modestes qui formulent les prévisions les plus sombres ». A-t-on besoin de faire une enquête d’opinion pour sortir une telle banalité ?

Les Français qui ont profité d’un régime social parmi les plus protecteurs du monde voient petit à petit ces avantages qu’ils considéraient comme acquis définitivement disparaître. Le manque de confiance en la classe dirigeante ne fait qu’accentuer ce coup de blues. On leur promet qu’il n’y aura pas d’augmentations d’impôts et ils constatent qu’on leur ment effrontément, pire, on les prend pour des imbéciles !  

Comment s’étonner que ce niveau de pessimisme ait augmenté de 13 points en un an quand on voit un pouvoir qui ne tient pas compte des élections. Comment doit-on s’exprimer pour faire comprendre au gouvernement qu’on est mécontent. Il n’a pas changé d’un iota sa politique malgré sa déroute dans les urnes.

Et ce n’est pas le discours de vœux du Président qui va nous booster. Même lui, on a l’impression qu’il n’y croit pas. L’impuissance des politiques à agir sur notre vie quotidienne n’a jamais été aussi criante, mais ça, c’est dans tous les pays occidentaux. Quand Churchill prédisait à ses concitoyens du « sang, de la sueur et des larmes », il provoquait une réaction positive. Quel homme (ou quelle femme) politique saura nous rendre l’espoir malgré la conjoncture ? On cherche en vain.

(source Le Monde)