Le 10 janvier 1991, la loi Evin est adoptée.

Vingt ans après, où en est-on dans la lutte contre le tabac ? On est bien obligé de constater que si des progrès immenses ont été accomplis, les dernières années voient la consommation du tabac repartir à la hausse.

Le Pr Martinet, Président du CNCT, concède que la consommation du tabac « demeure à un niveau malheureusement très élevée et représente encore la première cause de mortalité évitable de notre pays ainsi qu’un coût économique exorbitant pour la société » L’augmentation du prix de la cigarette a un effet dissuasif mais le fumeur est ingénieux. Il va chercher son « poison » à l’étranger ou achète du tabac à rouler, encore plus nocif. Et la contrebande a prospéré, évidemment. Les campagnes anti-tabac sont de plus en plus suggestives : « fumer tue » écrit sur le paquet ne semble pas être dissuasif ; certains achètent des pochettes pour cacher le message. De même les photos un peu « gore » de bouches édentées feraient plutôt sourire. Un autre aspect doit être mis en avant : l’aide à ceux qui veulent arrêter. Malheureusement, quand on voit qu’un médicament anti-tabac, le Champix, est sujet à plus de 1200 plaintes provenant d’utilisateurs américains. Ils sont contents, les cigarettiers ! Car, il ne faut pas rêver, ils ne restent pas les bras croisés. C’est pour cette raison que le Comité national contre le tabagisme a lancé un spot télévisé pour "dénoncer les pratiques de l’industrie du tabac" à l’égard des jeunes. On y voit une femme qui meurt dans une chambre d’hôpital, terrassée par le tabac. Dans cette chambre, un homme d’âge mûr sort, dépité. C’est un industriel du tabac qui vient de perdre une cliente. « Quand un fumeur disparaît, l’industrie du tabac est prête à tout pour le remplacer. Et vise les enfants de plus en jeunes ». Il faut mener ce combat car il est capital, quand on sait que plus de 200 000 jeunes font la connaissance de la cigarette chaque année. Beaucoup commencent dès 13-14 ans et une fois qu’on a mis le doigt dedans, c’est difficile d’arrêter, croyez-en un ancien fumeur. On a souvent présenté la loi Evin comme une loi assez rigide proche de l’intégrisme, mais on voit que le moindre relâchement se paie cash. L’actuel gouvernement n’en a pas fait une priorité, il faut ménager les marchands de tabac.

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