Omniprésence. Omnipotence. La fonction de premier ministre réduite à un gadget républicain. Ministres nommés, mais un président qui fait, parle, se montre à leurs places. Nul doute que Nicolas Sarkozy amène vraiment du changement dans la vie politique française, le gouvernement est en passe de faire partie de la rubrique "folklore et traditions de la défunte république française", l'opposition (oui, oui, il semble qu'il y en ait une) est en train de se faire phagocyter, dissoudre, laminer, etc… Nul homme politique sous la Cinquième République (à l'exception du très cher Général dans ses mauvaises heures) n'a fait montre d'autant de "voracité", d'autant d'appétit de pouvoir, mais aussi aucun n'a autant flirté avec les limites qu’exige le principe de séparation des pouvoirs dans notre pays. Que le Président soit actif,qu'il fasse preuve de volonté dans les domaines qui lui sont constitutionnellement impartis, nul ne s'en offusquera, qu'il ait une fâcheuse tendance à trop occuper la scène médiatique, on peut lui pardonner un excès d'ego, voir une inclination au narcissisme, qu'il cherche à éliminer politiquement l'opposition, cela pourrait presque se comprendre…quoique, n'est-il pas sain dans une démocratie, qu'une opposition existe et permette l'alternance politique?

Et si en effet, le P.S. n'a qu'à s'en prendre à lui-même, il n'empêche que la politique d'ouverture (phagocytose) de Sarkozy est dangereuse pour le jeu démocratique, de même l'impuissance du premier ministre (et du gouvernement,in extenso) contrebalançant l'omnipotence du président, est elle aussi néfaste pour l'équilibre des pouvoirs dans une démocratie telle que la nôtre. Assistons-nous à une dérive vers un régime présidentiel plus que fort???


Nicolas Sarkozy souffre-t-il d'hyperactivité ou sommes-nous face à un réel changement politique?Le président de la république en plus d'être omniprésent,semble de plus en plus,être aussi omnipotent,jonglant dangereusement avec un principe fondamental de notre démocratie,la séparation des pouvoirs. En effet, aprés avoir rendu quasiment obsolète la fonction de premier ministre, le président Sarkozy s'invite maintenant à l'Euro groupe, habituellement réunion des ministres des Finances des 13 pays de la zone euro, le président a déclaré qu'il s'y rendrait afin d'exposer la politique économique de la France, on peut dés lors s'interroger sur ce que pourra bien faire ou dire Mme Lagarde, nouvelle ministre des Finances avec pour chaperon l'hyperactif Sarkozy. Afin de justifier cette intrusion dans une réunion habituellement réservée aux ministres,le président a déclaré vouloir s'y rendre afin de poser la question de la surévaluation de l'euro,et aussi de demander plus de pouvoirs pour l'Euro groupe afin de contrebalancer le pouvoir de la BCE ( Mme Lagarde ne dispose-t-elle pas d'assez de vocabulaire pour s'exprimer sur ces sujets? n'est-elle pas censée être compétente,vue sa fonction ministérielle?),le président Sarkozy en profitera aussi pour défendre son poulain Dominique Strauss-Kahn (et oui,encore une victime socialiste de la politique d'ouverture présidentielle!) pour une éventuelle nomination à la tête du FMI. Et oui,car en plus de s'attaquer à tous les dossiers possibles,Nicolas Sarkozy veille aussi au grain et mène clairement,ce que l'on pourrait qualifier de campagne de déstabilisation du presque défunt P.S.,soutien à DSK,plat du pied à Jack Lang,sans compter les autres transfuges du P.S. absorbés,phagocytés,délavés par la prétendue politique d'ouverture du président Sarkozy. Je sais, pas de parano! Si il a choisi DSK, c'est évidemment pour les qualités de cet homme, spécialiste de macroéconomie, europhile,etc…Si il invite Jack Lang à travailler sur une possible réforme des institutions, c'est parce que celui-ci est un spécialiste des questions de constitution,etc…Si…Si… Cependant une question se pose? N'y-a-t-il pas à droite des hommes ou des femmes, ayant les mêmes qualités, capacités? Ou le président ferait-il le même jeu que l'ancien,c'est à dire cacher le fait qu'il est un homme de gauche,en fait,et que les Français auraient mieux fait de voter pour Royal,si ils avaient voulu y voir un peu plus clair. Non,à l'évidence,Nicolas Sarkozy n'est pas un homme de gauche,ne l'a jamais été,et ne le sera jamais,et oui, à droite il y a sans doute des personnalités qui auraient pu parfaitement occuper les divers postes que le Prince offre généreusement à ceux qui font fi de leurs convictions pour assouvir leur carriérisme. Et pour tous ceux qui prétendraient que le nouveau président amène un véritable changement dans la vie politique française avec sa prétendue politique d'ouverture,pour tous ceux qui diraient enfin les choses bougent,je dirais juste qu'il n'y a nul changement,que rien ne bouge,si ce n'est notre bien-aimé président. Plus que bouger,il manie avec une rare habileté les pièces de l'échiquier français (échiquier vermoulu depuis des années),il a su aussi tirer les leçons d'une lecture attentive de Machiavel,de même on pourrait presque penser qu'il a aussi étudié avec beaucoup d'attention,la révolution russe,et la manière dont premièrement Lénine,puis plus tard Staline l'ont confisqué aux autres bolcheviques. Ne vous trompez pas sur mon propos,si je fais une telle comparaison,c'est parce qu'à l'évidence,Nicolas Sarkozy est en train,petit à petit,mais avec un peu trop d'empressement me semble-t-il,de dissoudre l'opposition en tant que:1) parti d'opposition,2) force politique,c'est à dire permettant la proposition,l'alternance,en fait permettant un jeu démocratique. Oscillant entre tentative de dissolution flagrante ou phagocytage lent,Sarkozy en dépit de tous ces efforts,révèle peu à peu son appétit de pouvoir,plus qu'un noble et démocrate appétit,une voracité qui est à surveiller. Et je répond à mes possibles détracteurs,les apôtres de la « nouvelle politique » façon Sarkozy,que la tentation autoritaire,autocratique est là,en germe,présente et quelques soient les opinions de chacun,il ne s'agit pas d'être pour ou contre Sarkozy,d'être de gauche ou de droite,non il s'agit d'être vigilant,et de rappeler que notre république est une démocratie,que dans cette démocratie,la séparation des pouvoirs doit être non seulement garantie mais protégée,de rappeler que le Parlement a autant de légitimité que le Président,et qu'il est du devoir de tout citoyen de s'insurger lorsqu'on assiste à une évolution dangereuse vers non pas une forme de monarchie présidentielle,quelque peu pépère si on pense à Chirac,mais vers une forme de régime présidentiel fort,façon Gaullisme autocratique. Certes le nouveau président Sarkozy, pourrait-on dire ne fait que ce pourquoi il a été élu, mais il a été élu comme président de la République, non pas comme monarque! Quelques soient les réformes,quant au statut du premier ministre, quant au rôle du parlement,que l'on pourrait envisager,il n'en demeure pas moins qu'au jour d'aujourd'hui,,le premier ministre,le gouvernement sont nommés afin de mener une politique décidée ou influencée par le président,et qu'à ce titre ils se doivent de pouvoir exercer leurs fonctions telles qu'elles sont déterminées par la Constitution,il n'en demeure pas moins aussi que le Parlement a pour vocation de voter des lois,de respecter le mandat qui lui a été accordé par le suffrage populaire et qu'à ce titre,il n'a pas pour vocation d'être un club de fans du nouveau président,hochant la tête lorsqu'on leur demande. Si Nicolas Sarkozy est effectivement le président de tous les Français, la première des choses qu'il devrait faire est de respecter les principes de notre République, et de ne pas en faire fi pour satisfaire un ego démesuré,un narcissisme mégalomaniaque,et ses vengeances personnelles! Certes, nous n'en sommes pas encore au point de voir des portraits géants du leader maximo sur les murs de nos villes, mais nul besoin TF1, Bouygues, Dassault lui accordent leur une, presque quotidiennement, certes pas encore de procès de Moscou pour les opposants, le carriérisme nauséabond de soi-disant hommes de gauche suffit à désavouer un Parti Socialiste déjà agonisant. Pour en finir, je me demande si des attentats, ou des tentatives d'attentats comme ceux de Londres arrivaient en France, Nicolas Sarkozy n'en profiterait pas pour réclamer les pleins pouvoirs à la manière du Général (dont il est un fervent admirateur) et enfin satisfaire certains fantasmes inavoués.