Si vous êtes dans la catégorie jeune couple, couple expérimenté s’interrogeant sur sa place au sein du couple ou de celle du couple sur son espace de vie, couple en limite de rupture mais avec la conviction qu’ il  y a peut-être  quelque chose à sauver, l’article qui suit est pour vous. Les autres, "circulez, ‘y a rien à voir" serai-je tenter de vous répondre. Ou bien, collez-vous, vous aussi,  au jeu des conseils… avertis.

Une petite parenthèse d’abord. Ne vous attendez pas à ce que  je sorte la botte magique pour que, abracadabra, le bonheur s’infiltre dans l’espace temps de votre quotidien, et que l’harmonie retrouvée avec votre conjointe fasse pâlir d’envie vos voisins. Si ça existait, Eve n’aurait pas croqué dans la pomme. Dieu n’est pas quand même si bête. Non, ces conseils sont connus de vous tous. Certains sont ultra-classiques, pour ne pas dire stéréotypés,  (mais je vais quand même oser, si, si), d’autres inspirés de discussions avec des collègues hommes et femmes à la machine à café ou, dans beaucoup de cas, dois-je avouer, ils viennent de mon petit univers, entre les quatre murs, finalement pas si ouatés que ça, qui entourent mon foyer. Sexisme et mauvaise foi revendiqués dans ce pamphlet, allez, je me jette à l’eau !

 

 

1° Ecoutez, n’argumentez pas

Quand vous rentrez du boulot le soir, écoutez bien votre femme vous raconter ses histoires de collègues, de chef, d’habit, de solde, d’école, de plombier qui est arrivé en retard au rendez-vous. Ecouter ne veut pas dire, secouer régulièrement la tête en signe d’approbation retenue et intéressée. Elle va vite sans apercevoir (c’est à dire au bout d’1/4 d’heure) et lorsqu’elle lâchera « j’ai gagné un million au loto », si vous opinez aussi automatiquement du chef, c’est la scène assurée. Attention, on ne vous demande pas non plus de faire du zèle : évitez le plus possible de prendre position ou de donner des idées avant d’y être invité. Vous risquez de tomber à côté (en plus, elle a déjà LA solution) et vous ramerez pour vous raccrocher aux branches. Votre femme, à ce moment là,  a besoin d’une oreille, tel le psy plein de compréhension, et non d’une bouche qui juge.

 

2° Défendez votre femme sans perdre de votre personnalité

Dans les histoires de famille où il faut par exemple (c’est le premier qui me vient à l’esprit) choisir entre votre mère qui dit que ce n’est pas raisonnable de partir juste après le travail alors que vous n’avez pas dormi la nuit d’avant et que vous êtes en état de surmenage et votre femme qui vous dit que ça fait perdre un jour de vacance et qu’elle veut profiter INTEGRALEMENT de « ses » vacances, n’essayez pas de trouver l’avis le plus sensé, et pas la peine non plus de tenter de convaincre votre femme de la lucidité de votre mère (le contraire non plus d’ailleurs). Ne soyez pas OBJECTIF! Conformez-vous au point de vue de votre femme, même si vous n’êtes pas d’accord. Le plus dur dans l’histoire est que si ces cas se reproduisent (et ils se reproduiront) avec votre même choix invétéré envers votre femme, vous risquez de vous convaincre vous-mêmes et votre entourage qui la jugent (vous savez quoi, vos copains, vos frères et sœurs, vos parents) du choix de votre femme. Et là, on frise la MANIPULATION, pour ne pas dire, le LAVAGE DE CERVEAU. Vous risquerez alors de manquer cruellement d’esprit d’initiatives et de prendre position à chaque fois que l’occasion se présentera. Si, c’est le cas, elle sera la 1ère à vous reprocher votre passéisme, alors que c’est finalement elle qui, par un travail de sape, en est à l’origine.

 

3° « Dites le avec des fleurs »

Voila le premier stéréotype dont le parlais dans l’introduction : les fleurs. Et oui, un grand classique du genre, qui dépasse les millénaires. Les fleurs font plaisir aux femmes. Bon, on s’est compris, ce n’est pas uniquement pour décorer la maison, ce n’est pas plus parce que joliment espacée dans le vase que vous lui avez offert à Noël, chaque fleur aura la place d’une partie de vous-même dans son regard, à chaque fois que ses yeux croiseront l’une d’elle ou que son postérieur frôlera la vase en question avant de pousser un romantique « putain ! » en même temps qu’elle le rattrapera au vol. Les fleurs servent avant tout à montrer à votre compagne qu’elle existe, que vous pensez à  elle, qu’elle n’est pas (que) bonne à astiquer la maison, faire la bouffe et… écarter les jambes. Elle a un cœur et les fleurs en sont un hommage.

 

4° Quittez tôt du boulot, mais ayez une bonne situation

Le problème avec les femmes, c’est qu’elles ne  veulent pas les inconvénients des avantages ou oublie que chaque médaille a un endroit et un revers. En fait elles veulent tout ce qui est bon et ne pas entendre parler du mauvais. Nous, les hommes, on  arrive à accepter le mauvais pour retenir le bon (à part sur le physique où on jugera une femme à moitié belle, moche contrairement à la femme qui, parce qu’elle est plus fine que nous en la matière, jugera un homme à moitié moche, beau). Un homme qui a une bonne paye, mais qui rentre tôt pour s’occuper du repas ou de la maison, ce n’est pas un plus, c’est un pré requis. C’est connu, nos contraintes professionnelles sont celles que nous nous affligeons. Elles, elles arrivent à s’en libérer, et bien qu’elles fassent le même travail effectif (j’ai pas dit « affectif ») que la gente masculine, en payent les pots cassés par le manque de considération professionnelle,  et aussi personnelle car qui reconnait le travail ingrat effectué à la maison? Il y a peut être du vrai dans ce qui précède. Non, la femme n’a pas tout le temps tort quand elle se plaint.

 

5° Soyez tout en un : bricoleur, intellectuel, bon amant et bon père

Depuis l’émancipation de la femme, celle-ci est devenue plus exigeante sur ses attentes vis-à-vis de l’homme qui partage son lit et sa vie. Si, il l’honore toutes les nuits, il ne doit pas moins assumer la logistique des enfants à l’aube ; si il a un poste de cadre sup en marketing, il faut qu’il sache néanmoins monter l’abri de jardin ou aménager le placard ; si il travaille dans le bâtiment, il va quand même falloir qu’il s’intéresse à l’impôt sur le revenu car elle ne voit pas pourquoi ce serait elle qui se taperait la corvée chaque année. Mais qui s’en plaindra ? Quelques sociologues qui pensent que depuis le MLF, la femme est devenue castratrice, soit, mais les hommes dans tout ça ? J’ai la faiblesse de penser que l’homme sévère qui s’interdisait les câlins avec ses enfants, qui devait pour assumer son statut, lire son journal en fumant au son du joyeux tintement des couverts qui s’entrechoquaient, cet homme là est content d’avoir, désormais, une femme avec qui il peut discuter et des enfants avec lesquels il joue et stress autant qu’eux le jour de la grande finale de tennis du quartier. Donc, messieurs, soyez polyvalent ! Si vous ne savez pas, demandez à votre voisin de vous former!

 

6°  Pensez à vous coucher un peu plus tôt certains soirs

Attention autre lapalissade. On le sait tous, l’harmonie du couple passe par l’épanouissement sexuel et une fréquence en baisse des rapports sexuels va fortement raviver les tensions. Si, le manque de rapports sexuels n’est pas la cause de problèmes d’entente dans le couple, c’est qu’il en est la conséquence. C’est un baromètre aussi fiable et objectif que l’est votre pèse-personne. Pour avoir une activité sexuelle satisfaisante (en quantité tout au moins, pour la qualité, trouvez des astuces dans internet ou payez vous une consultation avec un sexologue…), messieurs, pensez, à vous coucher de bonne heure ! « Messieurs », car ce sont surtout vous qui vous couchez tard (donc une fois que votre femme et dans les brase de ce salaud de Morphée)  et aussi parce qu’une femme fatiguée, contrairement aux hommes qui se mettent au garde à vous  tel le chien de Pavloff, n’a pas envie de faire l’amour.

 

7° Servez-vous du mobile à bon escient

Pour les étourdis qui n’auraient pas encore pensé à programmer la date d’anniversaire de votre femme ou celle du mariage, n’attendez plus. Servez-vous des nouvelles technologies. Pensez aussi à mettre le numéro de portable de votre belle-mère. Mais, non, n’allez quand même pas jusqu’à souhaiter l’anniversaire à Belle maman. Là, ce n’est pas de l’hypocrisie, mais du foutage de gueule en règle. Juste pour rappeler à votre femme qu’il faut QU’ELLE appelle « maman ». Autre chose, les hommes ont bien pensé à retirer le numéro de leur ancienne maîtresse ? Juste que ce n’est pas la peine de remuer la plaie le jour où votre femme est en train de rechercher un numéro, par hasard, sur votre portable. Et puis, si  je peux me permettre, si vous entretenez, encore maintenant, une relation avec sa meilleure copine et que vous n’êtes pas encore prêt à la dire à votre femme, retirer aussi son numéro. Même, si vous avez le droit d’avoir enregistré le numéro d’une amie (les amies de votre femmes sont aussi vos amies), cela peut laisser des traces qu’il vaut mieux maîtriser. Comment ça, je me fais l’avocat du Diable? Du Diable peut-être, mais de la Diablesse aussi.

 

8° Vous avez vos propres activités, mais intéressez vous quand même aux siennes

Prenons un exemple : l’ordinateur. Bon, certes, les lecteurs et écrivains de C4N sont automatiquement branchés ordi, mais ce n’est pas le cas de la majorité des femmes. Donc, l’homme aime son ordinateur pour des raisons diverses (msn, Facebook, jeux video, webcam, photos, vidéo, sites pornos [pas vous ? pourtant, sur google, « sex » sont  les trois lettres les plus tapées dans le monde…]). Dans beaucoup de couples, les hommes s’intéressent à l’ordinateur quand leurs femmes voient dans cette machine un outil de travail UNIQUEMENT. Elles vivent et acceptent moyennement bien l’omniprésence de Big Brother. Encore plus, quand ma femme, allez un petit exemple personnel,  s’aperçoit par hasard que dès que je me connecte sur msn, tous mes « contacts » sont au courant. « On peut plus chier tranquille » pour reprendre son expression. Pour qu’elle soit plus tolérante vis à vis de vos occupations personnelles dont elle se sent exclue, deux solutions s’offrent à vous. Soit vous essayez de lui prouver les atouts de votre ordinateur, voire de lui donner envie de pratiquer. N’ayez pas peur : vous n’allez pas être obligé de vous mettre au tricot à votre tour, ce n’est pas pour demain qu’elle vous « squouatera » votre portable chéri. Soit, vous pratiquez avec elle, de temps en temps, ses passe-temps favoris, même si a priori, ce n’est pas votre truc. Scrabble, mots fléchés, tricot (là, c’est plus dur. Le mieux est de vous planter devant et de taper la discute – non sans le PC sur vos genoux), tennis (si vous devez garder les enfants, faites les garder un matin, et allez la voir jouer une heure)… L’avantage de cette préoccupation soudaine pour les hobbies de votre moitié est double. D’une part,  vous montrez qu’elle compte pour vous (la sacro-sainte reconnaissance), d’autre part, elle sera beaucoup plus indulgente quand vous vous adonnerez à vos propres activités.

 

9° Observez votre maison

Lorsque que vous revenez d’une soirée entre copains, d’un footing, d’une réunion à l’école, d’un déplacement professionnel, pensez à jeter un œil à la maison ! Ainsi, il ne vous aura peut-être pas échappé que les vitres ont été faites, que la cheminée a été complètement astiquée, que les 37 jouets qui tapissaient l’entrée sont enfin rangés, que les dalles de la terrasse ont été « karcherisées ». Si vous remarquez l’effort avant que votre femme vous décrive sa prestation, votre remarque sera appréciée à sa juste valeur. Votre femme vous a fait plaisir car elle contribue à enjoliver l’habitat que vous partagez et elle est reconnue (encore et encore) car c’est elle qui en est l’artisane.

 

10° Votre femme est belle, alors dite le lui !

Finissons peut-être part le pire des trucs dégoulinant de glamour et d’image d’Épinal, en tous cas quand  on en parle sous forme de conseil : faites des compliments à votre femme. Non, non, pas besoin de se forcer (je provoque…).   Le matin, vous avez le boulot dans votre tête, votre montre dans le bide, désespéré que vous êtes par la lenteur du dernier qui va être en retard à l’école et qui va vous mettre encore en retard au boulot. Soit, mais vous avez bien trois secondes pour regarder votre femme. Oui, c’est ça. C’était la semaine dernière les soldes et aujourd’hui, elle met son petit haut frais et léger. Placez-le ! Dites lui qu’elle est ravissante. C’est de toute façon vrai car les femmes n’ont pas des gouts de chiotte comme nous les hommes (à part pour ce qui est des femmes, vous me l’enlevez de la bouche). Grâce à vous, la journée de votre femme comptera parmi celles qui commencent bien. Attention, ne gâchez pas tout si près du but, en confondant avec le haut que vous lui avez acheté vous-même, l’année dernière à son anniversaire !

Bon et bien voilà, j’ai fini cette petite liste de pensées et d’attitudes que tous les hommes ont bien-sûr en tête, mais souvent après coups. Donc, messieurs lisez là de temps en temps et je suis sûr que vous passerez une bonne soirée après l’avoir parcourue. J’ai oublié quelque chose ? ‘Y en a deux qui suivent ! Evidemment, dit lui que vous l’AIMEZ !!!!! Ces mots disparaissent avec le quotidien. Ils paraissent presque infantiles, voire infantilisants, alors qu’ils étaient si importants il y a quelques années dans votre cœur. Mais, je suis sûr, qu’à la lecture même de la phrase qui précède, vous avez votre cœur qui bondit comme la première fois que vous lui avez dit « JE T’AIME ». Dites-lui de temps en temps ! Bon pas entre la poire et le fromage (quoique), mais à des instants d’éternité que vous trouverez, après un petit restau, après une ballade sous la fraicheur des pinèdes, au camping de la Faute sur Mer quand les enfants sont couchés, après  avoir écouté le 2ème  mouvement du « concerto pour piano et orchestre n°1 » de Rachmaninov, après avoir vu « Autant en emporte le vent » (c’est de la grosse machinerie hollywoodienne, mais on se fait tous avoir) . Si vivre ensemble aujourd’hui est pour vous plus de la normalité que de l’amour, dites-lui quand même. Quand ça sortira de votre bouche, ce que vous considérez comme habituel, deviendra éternel. Et, pour elle… ce sera gravé dans son cœur, à jamais. Et oui, qu’on le veuille ou non, qu’on trouve ça dépassé ou non, qu’on se l’avoue ou non, à tout âge, de tout temps, ça fait du bien de se sentir aimé(e).