Une psychose à plusieurs volets

 

On ne cessera jamais de parler des séquelles qu’a laissées la crise ivoirienne. Les abidjanais souffrent aujourd’hui de ce qu’on pourrait appeler “le mal du bruit”. Ils sont très apeurés par les bruits des éclats de sachets et de pneus. L’on essaie de reprendre la belle vie, mais bien souvent avec la peur au ventre. Ces bruits rappellent à tous les mélodies macabres des armes lourdes au son desquelles ont dansé les cœurs horrifiés. De plus, les cris assourdissants éveillent la crainte et font adopter des positions de “sauve qui peut”.

Une psychose silencieuse mais active

Dans ce nouveau décor avec lequel l’on se voit imposé le besoin de composer, un aspect qui passe presqu’inaperçu attire mon attention. Il s’agit de la tâche d’huile de la “guerre de douze jours” (du 31 Mars au 11 Avril 2012) qui a secoué les populations de la Riviera 2 et la Riviera Golf. En effet, ces quartiers ont été le théâtre du ballet de tirs au cours des allées et venues des combattants dans la bataille qui s’est soldée par la capture de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Dans cette bataille, les murs des immeubles de la Riviera Golf ont payé un lourd tribut. Des creux de diamètres variés selon le type d’arme y font encore office de tableau de décoration extérieure. Si vous voulez revivre cette guerre, faites y un tour et vous aurez droit à un shoping riche en stress et en étonnement. Ça parait banal, mais il faut que les riverains ou les propriétaires de ces immeubles songent à refermer ces trous béants. Car cela participerait de la construction de la paix intérieure des ivoiriens. 

 Jusqu’ici, tous regardent et ne font rien pour corriger ce fait. Il est évident que tant qu’on n’effacera pas toutes les traces de cette guerre, la psychose ne cessera d’être au rendez-vous. Les rumeurs aidant, la facilité de retomber des ce fond des abîmes grandira en côte et tout le monde demeurera sur le pied de guerre. Nous n’avons pas besoin de ce musée d’impact de balles maintenant. Il en est de même pour tout ce qui rappelle la crise. Il y va du bien de tous.