Un film adoptif

 Hier soir se tenait à Lille, l’avant-première du première film de Mélanie Laurent en tant que réalisatrice, Les adoptés. La salle est comble quand les lumières s’éteignent, les bavardages en bruit de fond se taisent et sur l’écran blanc, la bobine est projetée.

L’œuvre raconte une tranche de vie, la vie de deux sœurs, Marine et Lisa, et de son fils qu’elles élèvent ensemble avec leur mère. Une famille de trois femmes, trois astres rayonnants, qui éclipsent la gente masculine par leur relation fusionnelle. Marine tombe amoureuse d’un homme, critique gastronomique, fort et costaud, mais derrière cette carapace se cache un cœur énorme et romantique. Cependant, dans ce cocon familial qui est en train de se tisser, un drame arrive et tout ce qui avait été prévu est bouleversé. Les premières impressions se révèlent fausses et l’antipathie régnante entre Lisa et Alex vire par la force des choses à de l’amitié. La première réalisation de Mélanie Laurent est une réussite, de bout en bout, le spectateur est transporté par cette histoire dramatique et poignante, transporté par les images, très soignées soit dit en passant, mais également transporté dans ses sentiments. Après une centaine de minutes, la lumière réapparaît et notre introspection dans le quotidien des personnages s’arrête toutefois il continuera de vivre à travers nous, la chose est sûre tellement le film est marquant.

La réalisatrice descend les marches pour prendre place sur l’estrade aux bruits d’applaudissements mérités. Aveuglée par les lumières et quelque peu étonnée par la standing ovation du public, elle n’en perd pas moins sa simplicité et sa gentillesse. Mélanie Laurent a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées, en toute franchise, nous gratifiant même d’une petite chanson a capela ponctuée par une seconde flopée d’applaudissements. D’apparence fluette, cette fille est un concentré de talents, tout ce qu’elle entreprend que ce soit au cinéma ou dans la musique se transforme en or. Finalement le tête à tête avec les personnes présentes dans la salle touche à sa fin, l’instant de grâce est suspendu, toutes les meilleures choses ont une fin dit-on. Ouverte pour son public, la jeune actrice se livre même à une séance photos et de dédicaces dans un calme religieux. En espérant un second film le plus tôt possible et du même gabarit que celui-ci, on ne peut que souhaiter un bon accueil pour cette première réalisation qui le vaut bien.


Une réflexion sur « Un film adoptif »

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