Les aventures de Leonarda Dibrani

De savoir que sa seule expulsion est devenue affaire d’Etat mettant en émoi la France entière, Léonarda ne doit pas en revenir et elle l‘a d’ailleurs fait savoir à travers sa réponse à François Hollande, un peu sans gêne. 

En effet, bien que l’enquête menée sur les tenants et aboutissants de son arrestation n’ait révélé aucun vice de procédure, le président de la République a trouvé bon de faire fi à la fois de la loi et de l’opinion de la majorité des Français ; il a fait cette proposition assez déroutante, mi-figue, mi-raisin d’un possible retour en grande pompe avec déroulement de tapis rouge si la collégienne esseulée en formulait le souhait. 

Fort du soutien de quelques lycéens désoeuvrés comme de leurs parrains, le père Dibrani qui a définitivement jeté son dévolu sur la générosité française a décliné l’offre : « si le retour ne peut se faire gentiment, il se fera par la force » ! Apparemment peu enclin au labeur, le chef de famille s’était jusque là exonéré de ses responsabilités, se déchargeant aisément sur des associations caritatives. Et s’adonnant à des larcins, à ses heures perdues. 

Il faut dire que les mythomanes les plus habiles, seuls aptes à se faire passer pour de véritables martyrs engrangent la part belle pour l‘accès au droit d‘asile, tant la démarche à suivre est arbitraire : formuler une demande d’asile convaincante auprès de la préfecture qui par la suite atterrira à l’OFPRA, office français de protection des réfugiés et apatrides, seul à même de trancher. 

Une fois tous les recours épuisés, le candidat malheureux est tout bonnement invité à quitter le territoire français. Passeront facilement à travers les mailles du filet les affabulateurs du genre Ayaan Irsi Ali, laquelle après un périple raté était venue en dernier recours se rabattre sur le pays des droits de l’homme. Et là les Robin des bois de l’époque, à la Fourest, BHL et consorts,  n’avaient rien à envier à ceux des Dibrani : ils étaient prêts à tout pour Ayaan, jusqu’à verser rien que pour sa protection des sommes faramineuses ponctionnées des deniers du Trésor public !

Etant donné que ça marche, que les gens manifestent un engouement sans égal pour ce type de feuilleton, les futés en usent, en abusent et les affabulations pour décrocher le gros lot vont bon train. Quant aux plus démunis sans doute prêts à tout pour se retrousser les manches, dans l’espoir de lendemains qui chantent, leurs chances sont quasi inexistantes. Agglutinés dans des embarcations de fortune, ils n’arrivent même pas à destination, parfois. 

Que n’a-t-on pas fait pour ce retour tonitruant des Dibrani vers leur Kosovo, pays doté d’un système éducatif appréciable et où règne enfin la paix et plus la guerre ! Après avoir carrément remué ciel et terre dans toute la France, une meute de journalistes a pris d’assaut leur nouveau logement à Mitrovica, une ville du Kosovo, dans l‘espoir de nous recueillir les suites croustillantes du feuilleton qui nous tient en haleine depuis une certaine agression. 

Léonarda devenue coqueluche des médias souffle le chaud et le froid. Après avoir fait la fine bouche, elle aurait confié à l’envoyé spécial de France 2, présent sur place, sa détermination à revenir en France. Même seule, la jeune fille est prête à saisir l’opportunité qui lui est offerte. Si pour ménager la chèvre et le chou, François Hollande a pensé bluffer par sa proposition, il est désormais mal barré mais devra assumer jusqu‘au bout.