La vie est ainsi faîte, les jours s’égrainent à leur rythme et nous nous affairons au quotidien pour arriver au mieux à faire l’ensemble de nos activités personnelles, familiales et professionnelles. La tête dans le guidon, nous surfons sur le temps et nous tramons quel que soit notre âge des projets qui nous soutiennent et nous font avancer. Et puis un jour, c’est le chaos, tout s’écroule.
Il suffit d’un grain de sable dans ce rouage bien huilé pour que l’on soit anéanti et que l’on remette tout en question. Un accident de la vie comme l’on dit qui nous tombe sur la tête qui nous touche personnellement ou l’un de nos proches et que l’on n’accepte pas.
Pourquoi moi ? lui ? ou tel autre ? Que ce soit la maladie, un divorce, un licenciement, un accident de la route ; l’agonie silencieuse ou la perte d’un être cher, reste à jamais pour chacun d’entre nous un traumatisme profond.
Hier nous vivions dans le bonheur et dans l’espoir du lendemain, mais la venue de cet événement douloureux nous tétanise et nous fait perdre nos repères. Nous avons l’impression d’être en dehors du temps et de vivre sur une autre planète, l’organisation matérielle de notre vie ne nous importe plus, nous sommes exclusivement submergés par le chagrin et la rancœur.
Il nous faut analyser la situation, tout remettre en cause mais cela demande parfois beaucoup de temps. Même si nous sommes affectueusement entourés par notre famille et nos amis il est parfois très difficile de relever la tête et de continuer à vivre.
La tristesse nous envahit, le goût de vivre n’y est plus, on se replie sur soi même et inconsciemment on s’isole des autres.
Il y a des blessures particulièrement profondes qui ne se cicatrisent jamais et que l’on traîne tout le restant de sa vie avec une émotion toujours très vive.
Certains nous disent c’est la fatalité, c’était écrit, on n’y peut rien ; mais c’est pour nous une piètre consolation. Fatalité de mourir à 20 ans et parfois bien avant, fatalité d’être au mauvais endroit au mauvais moment, fatalité de disparaître brutalement ou d’agonir des suites d’une longue maladie….
Sortons-nous de toutes ces torpeurs qui envahissent notre esprit et nous laissent nostalgique. Mordons la vie à pleine dents.
Chaque instant est précieux, il ne faut pas systématiquement tout reporter à demain, la vie ne tient qu’à un fil, on l’oublie parfois trop souvent.