La crise sanitaire dans les pays post communistes:l’exemple de le Bulgarie

 Depuis 1989 la Bulgarie a vécu une transition particulièrement délicate vers l’économie de marché. Si sa situation s’améliore depuis le début des années 2000, les conditions de vie restent difficiles pour la majorité de la population. En outre, la situation démographique de ce pays est peu favorable du fait d’une faible natalité et d’une forte émigration de personnes en âge de travailler.

 

Dans le domaine de la santé, les réformes ont porté sur la libéralisation et la décentralisation des services et sur la mise en place d’un système d’assurance. Plusieurs problèmes subsistent pourtant : la faible qualité des prestations, la vétusté des équipements et la persistance des dessous-de-table.

 

Ce n’est pas une tâche facile de faire un constat objectif sur ce thème, car, en dehors de l’information officielle, tous les écrits et commentaires sont teintés de frustration, colère et négativisme. Les forums destinés aux témoignages de personnes qui se soignent sont constitués exclusivement de plaintes et des revendications et souvent les professionnels (médecins et infirmières) suivent l’opinion générale.

 

Certes, on peut conclure que ce mécontentement reflète la crise générale qui touche à tous les domaines, mais la santé de la population d’un pays n’est – elle pas la priorité de son gouvernement ? Et ceci indépendamment de son orientation politico – sociale, car on ne peut pas mettre cette crise sanitaire sur le dos d’un système de gestion précis, d’un seul homme politique ou d’une reforme malvenue ; cette crise s’installe depuis 1989, donc depuis plus de 20 ans.   

 

Tous les ans quelque 7000 personnes décèdent à cause des mauvaises conditions des établissements sanitaires et la mauvaise qualité des soins prodigués. Les services d’urgence évitent de s’occuper des cas compliqués pour ne pas augmenter  leur taux de mortalité et d’autre part, pour ne pas effectuer des dépenses inutiles. En même temps, la plupart des hôpitaux déclarent un taux d’occupation de 140 % – 150 %, alors que la moyenne internationale est de 85 %. Présenter des données falsifiées est devenu une pratique commune.

 

Les médicaments sont très chers. Il ne faut pas oublier que le standard de vie est un des plus bas des pays de l’Union Européenne. Les médicaments qui sont pris en charge par la Caisse d’Assurance Maladie ne couvrent pas l’ensemble des maladies et de plus cette prise en charge est toujours sujette aux obligations bureaucratiques : des formulaires et documents à remplir et des queues d’attente interminables qui sont d’autant des situations stressantes.

 

 La Caisse Primaire de la Sécurité Sociale ne rembourse presque rien sur les examens cliniques, alors qu’ils sont déterminants pour la santé d’un patient. Seuls ceux qui peuvent assumer financièrement ces dépenses ont des chances d’être mieux soignés.  

 

Bien entendu, en Bulgarie il y a des cliniques privées dotées de moyens et des équipements les plus modernes. La qualité des soins atteint le niveau les niveaux des meilleurs en Europe mais, étant donné leur coût, elles ne sont accessibles qu’à un faible pourcentage de la population ou à des étrangers qui viennent des pays voisins.

 

La situation n’en est pas moins tragique pour ceux qui ont besoin d’être soignés à l’étranger. Souvent on compte sur la charité des particuliers ou des entreprises (ce sont des appels d’aide qui passent à la télévision ou apparaissent dans les journaux), mais dans ce cas la possibilité de se soigner (et de guérir) dépend des facteurs subjectifs et non plus de l’aide de l’état qui veille sur s{mosimage}{mosimage}{mosimage}{mosimage}{mosimage}{mosimage}{mosimage}{mosimage}es citoyens.  Tous les nouveaux gouvernements, quand ils arrivent au pouvoir, ont, dans leur programme, la belle et noble ambition de changer ce système lourd et corrompu.

 

 En fait, les problèmes majeurs se situent au niveau administratif. Il est injuste et anormal qu’un médecin hautement qualifié, qui a fait au moins sept ans d’études, reçoive un salaire équivalent au 1/3 de celui d’un chauffeur routier.  Voilà pourquoi tous les mois, rien que dans les hôpitaux de Sofia, 16 médecins qualifiés quittent leurs postes et partent à l’étranger.  Dans un petit pays comme la Suisse il y a plus de 280 caisses d’assurance maladie. En Bulgarie il n’y a qu’une : monopole de l’état. Seulement pour 2007 le déficit de cette caisse était de 70 millions de levas.

 

Les projets de création de CPAM qui pouvaient concurrencer cette lourde machine, prévus pour une date non définie, sont systématiquement repoussés. D’ici là on ne peut qu’espérer une utilisation plus transparente des moyens financiers destinés aux soins, dont la majorité proviennent directement de la poche du contribuable.  Selon les lois du cheminement politique du socialisme à l’économie de marché les hôpitaux ne peuvent et ne doivent pas s’étatiser sans contrôle. Mais les bulgares ont l’habitude, encore et malgré tout, de faire confiance à l’Etat en ce qui concerne leur santé.    

2 réflexions sur « La crise sanitaire dans les pays post communistes:l’exemple de le Bulgarie »

  1. Oui, en encore ce n’est pas tout! Je n’ai pas parler du marché noir de sang et des prix des hospices pour des personnes agées…

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