La CFDT fait condamner deux intermittents

La direction de la CFDT a gagné. Deux militants du mouvement intermittents et précaires ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris pour "violation de domicile" (sic), à la suite de l’occupation du siège de l’organisation syndicale il y a trois ans. Michel Roger, membre de la Compagnie Jolie Môme, et Ludovic Prieur, animateur du site HNS-info, n’ont certes pas écopé d’une lourde peine : 2000 euro d’amende avec sursis et un euro de dommages et intérêts à verser à la CFDT (qui en réclamait 1000). Mais le sursis représente une épée de Damoclès sur la tête de ces militants, comme un avertissement qu’ils feraient bien de se tenir à carreau. Et puis le principe est inacceptable : criminaliser la contestation est un grand pas vers la dictature. Ce verdict pourrait faire jurisprudence. Quels faits précis ont-ils valu à Michel et Ludovic cette condamnation ? Flash back opéré par HNS Info : "Le 19 avril 2005, une centaine de chômeurs, intermittents, retraités, allocataires de minima sociaux se rend au siège parisien de la CFDT. Par cette action, ils veulent dénoncer de nombreux accords signés par cette confédération syndicale et notamment ceux ayant trait au régime d’indemnisation des chômeurs, des précaires et des intermittents. Ils veulent rencontrer des dirigeants de la CFDT qui leur ont jusqu’ici toujours refusé un débat public contradictoire. En guise de débat et alors que le siège du boulevard de Belleville accueille une expo « la vie Graffiti – Entrée libre », la CFDT appelle la police dès l’arrivée du groupe. Après avoir tenu une assemblée dans la cafeteria du siège de la CFDT, réitéré leur demande de débat public sur les droits sociaux à laquelle les militants présents de la CFDT répondront par des quolibets, menaces et pressions physiques, les « visiteurs » quittent d’eux-mêmes les lieux. La police présente sur les lieux ne procédera à aucun type d’intervention." On croit alors l’affaire terminée jusqu’à ce que, deux ans plus tard, la Brigade de Répression de la Délinquance contre les Personnes convoque une quinzaine de personnes, dans le cadre d’une enquête ouverte suite à la plainte de la direction nationale du syndicat pour, accrochez-vous : "diffamation publique, injures, provocations à commettre des infractions dangereuses, violation de domicile, dégradations, vol, violences ayant entraîné une interruption temporaire de travail de moins de 8 jours". Ne restera au bout du compte que l’accusation de "violation de domicile".
 
Qui est absurde : ce jour-là pour l’exposition, "Entrée libre" était affiché sur le bâtiment ! Absurde dans les faits, gravissime sur le fond : "Le risque d’une telle décision, c’est qu’une occupation totalement non violente se transforme en violation de domicile et en infraction pénale, s’alarme l’avocat des intermittents, Maître Irène Terrel (par ailleurs avocate de Marina Petrella), citée par Le Monde. Pour les chômeurs et les précaires, qui n’ont pas le droit de grève, "à part les occupations, il ne reste pas beaucoup de moyens". Le comité de soutien à Ludovic et Michel "se mobilisera pour soutenir la procédure d’appel interjetée ce jour afin d’obtenir enfin leur relaxe", pour les (bonnes) raisons qu’il énumère : "Parce que l’on ne peut pas laisser condamner cette forme classique de lutte, syndicale ou politique, qu’est l’occupation. Parce que l’on a eu raison de demander des comptes à un syndicat qui signe avec le MedefCFDT vient à nouveau de signer un accord Unedic qui prévoit de laisser plus de la moitié des chômeurs non indemnisés. Parce que ni Michel ni Ludovic ne doivent être privés de leur droit à manifester pour les 5 années qui viennent. Parce que la politique de la direction nationale de la CFDT s’attaque à tous les salariés. Parce que l’époque impose de nécessaires mobilisations." En parlant de ça : tous dans la rue le 29 janvier ! Pétition de soutien à Ludovic et Michel (12 000 signatures !) en ligne ici. contre les travailleurs. Parce que la

2 réflexions sur « La CFDT fait condamner deux intermittents »

  1. qu’y a-t-il là d’étonnant, de la part de la CFDT dont le président fait partie du club « Le Siècle » , le successeur de Nicole Notat , maintenant la PDG d’un groupe ? RIEN !!!

  2. Le gel des salaires des fonctionnaires « scandalise » la CFDT…
    LA COURROIE DE TRANSMISSION DE L’UMP$ AURAIT ELLE CLAQUEE ?!!!!!

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