Akko, la ville qui survécut à un boucher

Akko, c’est la seule ville après Jérusalem que je peux arpenter et arpenter sans jamais me lasser. C’est une ville charmante, avec une ambiance unique, qui semble avoir tenu bon contre vents et marées, contre toutes sortes de croisés, d’envahisseurs… et de touristes !

D’abord, Akko, c’est le nom hébreu de la ville ; vous pourrez la voir nommée à la française, Saint-Jean d’Acre, ou à l’anglaise, Acre.

Elle se situe au Nord d’Israel, sur la côte, à seulement quelques kilomètres de la frontière libanaise.

Je vais essentiellement vous parler de la vieille ville, bien entendu…car la nouvelle… elle est nouvelle et sans grand intérêt… Mais les vieilles murailles, construites à l’origine par les Croisés, qui font face à la mer (comme Calogero et Passi, mais dans un tout autre style 😉 renferment en leurs seins une multitude de trésors, d’arcades gothiques, de bains turcs, de minarets superbes, de ruelles sombres.

Les anciennes jetées de pierre accueillent toujours les pêcheurs que vous pouvez voir ramener leurs prises quotidiennes, ou de jeunes enfants qui pêchent à la bouteille sur la plage (ne me demandez pas la technique !). Des commerçants bienveillants (bien malheureux depuis le début de la seconde intifada et la chute brutale du tourisme), des visages un rien mystérieux et inquiétants peuplent les boutiques et les marchés de cette ville unique.

Akko, déclarée ville royaume des croisés en 1104 par Baudoin 1er, a résisté aux assauts de Simon Maccabée et Napoléon Bonaparte… à présent c’est une ville calme, passionnante, dont les pierres imprégnées de silence impressionnent.

Notez bien qu’Akko est l’un des plus anciens ports que l’on connaisse, puisque mentionnée il y a 3500 ans par le pharaon Thoutmès III…

Akko, je t’aime d’abord parce que tu es cosmopolite…

Comme dans la plupart des villes israéliennes, Akko se divise en quartiers modernes et anciens ; mais comme je vous l’ai dit l’intérêt touristique réside quasi-uniquement dans la Vieille Ville, que vous rejoindrez depuis la station de trains, en suivant le front de mer ou par la rue Weizmann.

Dès votre arrivée dans la Vieille Ville, vous arrivez sur la mosquée D’El Jazzar, construite en 1781 par le pacha ottoman du même nom que sa cruauté fit surnommer « Le Boucher » ; il y est enterré ainsi que son fils Soliman. Ceinte d’arcades surmontées de dômes, cette mosquée est la plus belle que j’ai pu voir en Israël (cf ma photo). C’est aussi un centre spirituel de 1ère importance pour la communauté musulmane israélienne. Pour entrer sur le site, on vous demandera la somme de 4 shekels (0,80 euro) et les femmes devront éventuellement se couvrir les épaules.

En face de la mosquée, nous avons ensuite emprunté la citadelle souterraine des Croisés, vaste structure de plus de 8 salles immenses, de style gothique et médiéval. Impressionnant. En automne s’y tient le festival de théâtre d’Akko, et je pense que ça doit être sacrément bien dans un tel décor…

En sortant de là par un petit sentier, vous tombez sur un établissement de bains turcs de 1780, transformé en musée municipal ; nous n’y sommes pas entrés, échaudés par la visite, un autre jour, du pitoyable musée d’art moderne… mais sans doute un jour !

Par contre, à ne pas manquer à proximité, la citadelle turque construite par El Jazzar-le Boucher sur les ruines des croisées. Sous le mandat britannique, elle devient prison et de nombreux résistants juifs y sont fusillés ; le musée de l’Héroisme relate cette période.

Ensuite, le mieux à faire est d’aller se perdre dans les ruelles d’Akko, de chiner dans les boutiques, de manger un chawarma chez Oussama, d’admirer les créations de bijoux d’une portugaise qui m’a reconnue 6 mois après ma 1ère visite…c’est dire si le tourisme a baissé, hélas pour eux…

Vous verrez aussi, plus sur le joli port, Khan El Umdan, un beau caravan-sérail, sa tour de l’Horloge et sa cour géométrique.

Faites le tour du port, prenez vous en photo dans le trou de la baleine ; et au bout de la jetée en rond, vous aurez une vue remarquable sur la vieille ville .

Il y a des choses à voir à Akko, mais quand j’y reviens, c’est pour l’atmosphère indéfinissable qui y règne…

Merci de votre lecture ! 😉

 

    

2 réflexions sur « Akko, la ville qui survécut à un boucher »

  1. l’ancien boucher c’etait Bonaparte
    le nouveau boucher c’est Erdogan
    et le charcutier, c’est :
    [url]http://www.dailymotion.com/video/x5w9vd_discours-de-sarkozy-a-la-knesset-du_news[/url]
    regarde le pays que …je propose de couper en 2 !

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