Pour les aficionados de Vincent… et les autres!

Le Musée Van Gogh est situé au centre de la capitale néerlandaise, et accessible très facilement par les transports en commun.
Il fut érigé en 1973, sous la houlette des architectes Gerrit Rietvelt (décédé avant l’inauguration), Van Dillen et Van Tricht.

Le musée lui-même n’est pas tellement à mon goût dans son aspect extérieur, un peu trop "gros bloc de béton" pour moi. A l’époque de notre visite, il était question d’agrandir le bâtiment par un pavillon semi-circulaire, mais je n’ai pas eu l’occasion d’y retourner.
Par contre, l’intérieur du musée est très bien pensé, et extrêmement lumineux, ce qui est indispensable pour les tableaux de Vincent.

Ce musée est composé de nombreuses pièces, sur quatre étages, qui abritent les collections diverses de l’oeuvre de Vincent, mais également des tableaux d’autres peintres que Vincent, avec son jeune frère Théo qui était son principal soutien moral et financier, avaient acquis. On y voit donc des toiles de Monet, Toulouse-Lautrec, Bernard, Laval (compagnon de Gauguin à Pont-Aven), Gauguin, Pissaro ou encore Picasso. On y admire également quelques sculptures (Minne, Dalou, Meunier…)

Au rez-de-chaussée et au première étage se trouvent les toiles de Vincent: un total de 200 tableaux, représentant toutes les périodes de création de l’artiste:

– la période de Nuenen, très riche en dessins et aquarelles, caractérisée par une palette très sombre, à travers laquelle Vincent décrit la misère sociale qu’il observe et qui le choque. On y voit, entre autres, La Chaumière (1885), les Mangeurs de pommes de terre (1885).

– la période de Paris, ville que Vincent a rejointe en 1886 suite au décès de son père. Ayant rencontré et lié des amitiés avec des impressionnistes, à Montmartre, rue Lepic, où il vit chez son frère, Vincent se met à peindre des tableaux aux coloris plus clairs, et beaucoup d’autoportraits (Vincent n’ayant pas les moyens de se payer des modèles…). On doit à cette période l’autoportrait au chapeau de paille (1887) ou Autoportrait au chevalet (1888), entre autres.

– Vient ensuite la période d’Arles, où les tableaux de Vincent gagnent en puissance chromatique, mais également où son épilepsie s’aggrave. On peut y voir plusieurs toiles qui sont inspirées d’estampes japonaises: le Verger rose, Pêchers en fleurs, Poirier en fleurs (tous peints en 1888).
C’est à Arles qu’il peint également La chambre de Vincent, le Semeur ou les Tournesols.

– Après de fortes disputes avec Gauguin, et l’épisode connu et tragique de l’oreille coupée, Vincent est interné, de son plein gré, à l’asile, mais continue de peindre, et c’est là qu’il réalise ce qui est mon tableau préféré de lui, les Iris, en 1890, ainsi que plusieurs oeuvres qui reflètent parfaitement son angoisse existentielle croissante, la Résurrection de Lazare ou la Pietà.

– Pour finir, la période d’Auvers-sur-Oise, où, avant sa mort par suicide à 37 ans, il peindra, entre autres, le portrait de son bienfaiteur le Docteur Gachet, ou encore sa série de champs de blés.

Les tableaux sont présentés de manière chronologique, avec des panneaux explicatifs pour chaque oeuvre, en plusieurs langues. Il est également possible de suivre la visite équipé d’un audiophone qui explique les oeuvres et leur contexte, à la demande.

Le deuxième étage est consacré aux dessins et aux gravures de Vincent, 580 au total, et exposent également les lettres de Vincent à son frère bien-aimé Théo (qui le suivra dans la tombe seulement 1 an plus tard…), un total de 750 lettres merveilleuses, bouleversantes, inquiétantes, dont je vous conseille vivement la lecture (elles sont éditées en poche).

Puis, au dernier étage, on a accès à des expositions temporaires.

A noter la présence dans le bâtiment d’une boutique de souvenirs, qui propose à la vente, à un prix raisonnable, d’affiches grands format de reproductions d’oeuvres: les Iris sont du plus bel effet chez moi!

Si vous aimez Van Gogh, il vous faut vous rendre dans ce musée au moins une fois dans sa vie… rien ne remplace l’émotion de se retrouver face à l’oeuvre originale d’un artiste aussi fort.