A propos du voile et de l’affaire Truchelut

Sous l'un de mes derniers articles, sur le port du voile en Iran et au Canada, paru sur plusieurs medias citoyens, un commentaire m'a interpellé au sujet de l'affaire Truchelut, évoquant un risque potentiel de dérive sur des critères personnels de la dame, affaire dans laquelle il était question du port du voile, bien sûr, mais ce n'était pas ce qui m'avait interpelé sur ce sujet. Le rapport qui existe entre l'affaire Truchelut et les élections au Canada, dans l'article que je citais est ailleurs: pour prendre la défense du voile, dans les deux cas, il était dit qu'il s'agissait de "discrimination" envers les femmes voilées.  

 

Dans l'affaire Truchelut, qui s'est conclue par une décision du tribunal de condamner Madame Truchelut (qui a fait appel), les avocats de la partie adverse ont fait des déclarations qui avaient tout du procès d'intention, je cite: «un condensé d'ignorance et de racisme ordinaire». Un "racisme ordinaire". Tout le monde sait ce qu'est le racisme, un sentiment très bas, indigne, injustifiable, ignoble, et ordinaire en sus, c'est à dire vulgaire, un sentiment de caniveaux, celui de la "mégère du coin", en somme. Dire de quelqu'un qu'il est raciste à notre époque, c'est exprimer un jugement moral, le décrire comme une personne stupide et très sale, indigne d'être fréquentée, et cela amène aussi l'opprobre sur les éventuels amis de l'accusé. C'est une sorte d'excommunication moderne. Mme Truchelut l'avait bien compris, en rétorquant «Je ne suis pas une cruche !».  

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