La théorie du complot

Si il y a bien un sujet qui m’énerve plus que la prostitution infantile en Alaska, les chômeurs en décapotable ou la migration des crevettes roses vers le 40ème méridien, c’est bien celui de la théorie du complot. La soirée peut s’être passée au mieux, il suffit qu’un de la bande (en général il est roux et porte des lunettes, c’est celui qui met un gilet en été) signale que « le First Foot On The Moon, bah c’était dans un studio en fait », pour que tout se mette à déconner. Et ne me dites pas que vous n’avez pas un roux à lunette dans votre entourage, que ce soit pour le 11 septembre, les camps de concentration ou plus récemment Charlie Hebdo, il trouve toujours un moyen de tout remettre en question, et moi ça me rend dingue.

 

Ces gens se sentent plus intelligents que les autres, ils ont ce sourire indécent au coin des lèvres qui traduit leur sentiment de supériorité, mais pour moi, ce ne sont que des paranoïaques qui meurent d’ennui. Pourtant ça part d’une bonne intention, celle de trouver la vérité, et souvenez-vous comme il a ramassé, ce type qui a dit que la Terre est ronde. Mais la théorie du complot et la remise en question sont deux choses foncièrement différentes. Il y a un aspect extrême dans la première, borné et bête. Les gens qui doutent des vérités officielles ne veulent ni ne peuvent changer d’avis, ils sont sûrs d’eux et deviennent aveugles (un peu comme mon père, que tu ne feras jamais rentrer dans un resto chinois, même après trois jours dans le désert. Cela dit après trois jours dans le désert, c’est ridicule de se faire une petite bouffe dans un chinois).

 

Je n’imagine pas la façon de traverser la vie quand on vomit sur les livres d’Histoire, ou quand on crache sur le JT. Néanmoins, il arrive que leurs arguments soient pertinents, tout comme ceux des versions officielles, et quand ça arrive, c’est la guerre du ridicule :

–         L’effondrement du Wall Trade Center

–         Ce qu’on ne vous a pas dit sur l’effondrement du Wall Trade Center

–         Ce qui démontre que ce qu’on ne vous a pas dit sur l’effondrement du Wall Trade Center ne tient pas debout

–         Wall Trade Center, et si c’était la faute des mésanges ?

 

Comme toujours, il faut choisir entre noir ou blanc et savoir défendre sa couleur, puisque si tu choisis gris, tu passes pour un idiot. Ne pas prendre position renvoie à de l’ignorance, alors qu’au final il s’agit plus d’une ouverture d’esprit que d’un manque de connaissance. Et dans un monde où tout doit être prouvé, vérifié ou argumenté, la seule chose dont on soit sûr au fond, c’est la marque de sa bagnole