Activité éruptive de la Taupo Volcanic Zone.

Suite de : La Taupo Volcanic Zone

 

Si l’activité éruptive de la Taupo Volcanic Zone se centralise plus spécifiquement sur les Monts Ruapehu, stratovolcan, – 250.000 ans -, Tongariro Volcanic Center, à l’extrémité Sud de la Taupo Volcanic Zone et point culminant de l’île du Nord comprend trois pics majeurs, le Tahurangi, 2.797 mètres, le Te Heuheu, 2.755 mètres et le Paretetaitonga, 2.751 mètres, – , et Ngauruhoe, le plus jeune stratovolcan, ou cône composite, – 2,500 ans -, et cône secondaire du Mont Tongariro, et sur le Whakaari, stratovolcan formant la White island, composé de deux édifices volcaniques andésitiques imbriqués dont l’un est un cratère en forme de fer à cheval ouvert vers le Sud-Est, l’éruption la plus importante connue dans la zone, depuis l’arrivée des européens, est celle du Mont Tarawera, Okataina Volcanic Center, le 10 Juin 1886. Fissurale sur plus de 17 kilomètres de long, elle dévasta la région environnante et tua au moins 153 personnes.

 

 

L’éruption plinienne du Mont Tarawera, en 1886, est la seule éruption basaltique pour laquelle il existe des comptes rendus écrits détaillés rédigés par des témoins oculaires. Elle a détruit les terrasses roses et blanches lors d’un aléa éruptif qui a duré 4 heures 30. Certes, il y a eu quelques signes avant-coureurs dont un essaim sismique. L’éruption basaltique plinienne, le magma riche en gaz, se mélangeant avec de l’eau, à 300 mètres sous la surface., avait débuté par une phase phréatomagmatique.

 

Précédemment, vers 1314, les Maoris avaient été affectés par l’éruption du complexe volcanique Kaharoa-Tarawera qui avait éjecté, à partir de 7 évents s’échelonnant le long d’une zone linéaire de 8 kilomètres, 4 kilomètres cubes de magma. Avec des explosions phréatomagmatiques et des éruptions pyroclastiques suivies d’extrusions des dômes de lave sommitaux, l’épisode éruptif perdurant 4 à 5 ans, elle se concrétisa par une éruption plinienne majeure qui en fait la plus conséquente éruption, en Nouvelle-Zélande, des 1.000 dernières années.

 

Le dernier événement cataclysmique, afférent au lac Taupo, l’éruption Hatepe, serait survenu, par datation au carbone 14 et un pic acide dans les carottes glaciaires, en l’an 181. Il aurait vidé le lac et généré une coulée pyroclastique, ou nuée ardente, couvrant, environ, 20.000 kilomètres carrés de cendres volcaniques. Plus de 120 kilomètres cubes de matériaux, dont 29 kilomètres cubes au cours des premières minutes aurait été éjecté. Des témoignages antiques de phénomènes météorologiques particuliers, les cendres abondantes affectant la couleur du ciel, « le ciel rouge » au-dessus de Rome et de la Chine, – tel que documenté dans le Hou Han Shu

 

 

Toutefois les études dendrochronologiques, – « 14C calibration in the Southern Hemisphere and the date of the last Taupo eruption: evidence from tree-ring sequences. », RJ Sparks, WH Melhuish, JWA McKee, J Ogden, JG Palmer et BPJ. Molloy ; et « Assessment of the integrity of the Southern Hemisphere 14C calibration curve and its extension from AD 785 to 195 BC, with a new preliminary calendar age for the Taupo Tephra », A Hogg, J Palmer, G Boswiks, CB Ramsey et RJ Sparks -, menées en Nouvelle-Zélande suggèrent une datation différente et placent l’éruption vers l’an 230.

 

Le Mount Taupo, un supervolcan, est entré en éruption il y a environ 26.500 ans. Avec environ 1.170 kilomètres cubes de matériaux expulsés dont 430 kilomètres cubes de cendres et de tuff, 320 kilomètres cubes d’ignimbrite et 420 kilomètres cubes de matériau intracaldera primaire équivalent à 530 kilomètres cubes de magma, son éruption, en 10 phases, est connue comme celle de l’Oruanui-Taupo, la plus récente des 70.000 dernières années, sur Terre, ayant atteint le plus haut niveau sur l’Indice d’Explosivité Volcanique, VEI 8. Elle est à l’origine de l’immense caldeira qui abrite maintenant le lac.

 

 

Le complexe volcanique Rotorua est l’un des volcans situés dans la Taupo Volcanic Zone. Sa dernière éruption majeure est datée de 240.000 ans. Elle a produit le Mamaku ignimbrite, couvrant, sur plus de 100 mètres d’épaisseur, environ 4000 kilomètres carrés. Après l’éruption, la chambre magmatique s’est effondrée, formant une dépression circulaire de 22 kilomètres de diamètre occupée par le lac Rotorua.

 

12 Décembre 2012 © Raymond Matabosch