Mélancolie annuelle, le jour de mon anniversaire…

25 juillet 1986, je voyais le jour…

27 ans plus tard, je me demande toujours quelle ânerie ma mère a bien pu commettre ! 

A l’heure où bien des personnes se réjouiraient de cette journée ou toutes les intentions sont bonnes et bien je dois avouer vraiment détester cette journée…

En me levant ce matin, il m’a fallu bien du courage pour sortir le bout de mon nez dehors… Il allait falloir une nouvelle fois endosser le visage des bons jours, être souriante juste histoire de ne pas froisser les personnes qui ont pensé à me rappeler cet "évènement"… Je pensais naïvement échapper au supplice au travail (alors que je n’ai commencé dans cette fabuleuse entreprise qu’hier), mais c’était sans compter sur le directeur qui n’a pas manqué de me préparer un véritable petit déjeuner de fête… Et voilà que tous les collègues m’ont souhaité un bon anniversaire toute la journée, je ne savais plus où me mettre…

Et la journée n’était pas finie… Je vous passe les messages sur le téléphone, sur internet… Et ma chère maman qui n’aurait manqué pareille occasion de concocter un super dîner ! Mon petit frère qui m’a accueillit à coup de "bon anniversaire" en veux tu en voilà et mon fils qui chantait "joyeux anniversaire maman"…

Un véritable supplice et c’est peu dire…. Comment ne pas être satisfait me direz vous ? Tout bonnement parce que je ne vois aucun intérêt à louer cette journée. Je ne vois d’ailleurs aucun intérêt à fêter ce qui fut le pire jour de mon existence… Cette journée me rappelle simplement que j’ai "survécu" une année supplémentaire. Nous ne naissons pas pour vivre heureux, nous naissons pour vivre une vie de douleur et de tracas… Les instants de pur bonheur ne se font que trop rare… Qui , s’il avait le loisir de connaître son avenir consentirait à voir le jour ? 

Le jour de mon anniversaire, je ne célèbre qu’une année de plus, une année de galère, une année faite de tracas, de remords, de regrets, de souffrance… Les regrets notamment d’avoir embarqué égoïstement mon cher petit garçon dans cette vie si impitoyable, si laide, ou aucune place n’est laissée aux plus faibles, seuls les requins survivent quelque soient les conséquences…

27 ans durant lesquelles j’ai aimé, détesté, connue les pires galères, connue la perte d’êtres qui m’étaient si chers… Raisonnablement non la vie n’est pas belle. 

Il y a neuf ans, j’ai bien faillit tirer ma révérence, un choix qui s’imposait, juste et nécessaire, purement réfléchit mais même ce loisir ne me fut accordé… Je ne te remercie aucunement, toi qui te reconnaîtra, toi qui a agit par pur égoïsme ! Encore aujourd’hui je t’en veux ! Je vous ai tous "surpris par ce soudain revirement"… Ce n’était pas possible que je puisse vouloir m’endormir sans jamais me réveiller (pas un simple appel au secours au demeurant…)et pourtant vous n’étiez pas dans mon esprit… Si vous saviez depuis quand cela me trottait dans la tête… Je n’ai touché que du bout des doigts la quiétude et la paix… Tous vos longs discours rabat joie n’y ont rien changé, j’ai acquiescé pour vous satisfaire, pour vous rassurer et vous bercer de belles illusions…

Quand le sort s’acharne à vouloir vous conserver une place dans un monde dont vous ne voulez plus, comment vouloir célébrer le jour de son anniversaire ?

Maman je t’aime, mon frère aussi et mon fils bien plus encore, pourtant la vie me pèse chaque jour un peu plus… Si je m’accroche, c’est pour vous trois, mais si seulement vous saviez comme je suis à bout de souffle… Mais cela, vous ne le saurez jamais… J’endosse fort bien finalement ce masque de carnaval… Pour vous je serais toujours la joie de vivre incarnée, une jeune femme forte parfois dure et intransigeante, mais jamais quelqu’un de faible ou qui pleure… J’entends souvent dire que je suis une petite rigolotte au coeur dur comme du marbre… Pourtant j’inonde régulièrement mon oreiller lorsque les ténèbres m’enveloppent… Je ne suis que l’ombre de moi-même et fort heureusement, ma vraie nature étant si sombre et sinistre…

Si seulement vous saviez… 


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