Un Français devient le père du premier son enregistré

 

Alors que pendant plus d'un siècle on a célébré Thomas Edison comme étant le premier à avoir pu enregistrer un son avec son phonographe en 1877, des chercheurs américains sont arrivés à écouter des sons enregistrés 17 ans plus tôt par un inventeur français : le Parisien Édouard-Léon Scott de Martinville, un ouvrier typographe, écrivain et libraire.

L'inventeur avait mis au point un appareil, le phonautographe, qui se composait d'un pavillon qui recueillait les vibrations sonores pour les transmettre à un stylet qui les gravait sur une feuille de papier noircie à la fumée qui s'enroulait autour d'un cylindre. Le son devenait alors visible, mais, malheureusement pour notre inventeur, son appareil était incapable de le restituer.

Le 25 mars 1857, Édouard-Léon Scott de Martinville déposa le brevet de son phonautographe dont il parviendra à vendre plusieurs exemplaires à des laboratoires scientifiques étudiant les propriétés des sons.

Et puis, 151 ans plus tard, des chercheurs du Laboratoire national Lawrence Berkeley en Californie sont parvenus à mettre au point un stylet capable de lire les rouleaux de papiers noircis de Scott de Martinville.

Un siècle et demi après son enregistrement, les chercheurs californiens sont ainsi parvenus à écouter durant une dizaine de secondes la voix d'une femme chantant les premières notes de la célèbre chanson « Au Clair de la lune », faisant du Français l'inventeur officiel du premier enregistreur de sons, et de la voix de cette inconnue le premier enregistrement connu d'une voix humaine de toute l'histoire de l'humanité.

Et même s'il est un peu triste de savoir que cet inventeur de talent est tombé dans l'oubli, cette histoire me laisse un peu rêveur et me fait regretter cette époque où des inventeurs, souvent pris pour des farfelus, bricolaient dans leur arrière-boutique des inventions qui pouvaient changer la face du monde, ce qui ne serait plus possible de nos jours alors que la majorité des brevets sont rachetés par des multinationales qui en disposent à leur guise.