Du sang frais pour rajeunir

Fatmouse

Le titre de cet article a un petit côté cinéma fantastique, genre vampire. Mais que diriez-vous si vous trouviez un jour dans votre journal quotidien préféré, ce type d’annonce…

« Nous recherchons jeunes gens de 18 à 25 ans qui accepteraient de vendre leur sang – Rétribution très intéressante ».

Peut-être penseriez-vous que ce monde est fou, et vous auriez raison. Car tout s’achète, même le ventre d’une femme ou des organes humains. Alors, pourquoi pas le sang frais pour limiter le vieillissement de vieux riches. D’ailleurs, cela fait bien longtemps que le mot éthique a perdu tout son sang, il suffit de suivre le fil de l’actualité pour s’en rendre compte tous les jours.

En fait, l’idée serait que l’injection de sang jeune pourrait ralentir le vieillissement, on appelle ce transfert la parabiose.

Déjà en 1950, une expérience avait été tentée sur des souris, pas celle de votre ordinateur, pauvres bêtes ! Attention la suite est terriblement cruelle…

« Une souris âgée était ouverte sur tout un côté, et ses artères et ses veines suturées à celles d’une souris jeune également fendue sur toute la longueur du corps. Ainsi, les deux systèmes sanguins ne faisaient plus qu’un ».

D’après les scientifiques la souris âgée allait beaucoup mieux après l’opération de parabiose hétérochronique, quant à la souris jeune vampirisée personne ne lui a demandé son avis.

Evidemment et heureusement, ce genre d’opération est inenvisageable sur le genre humain. Mais en êtes-vous si sûr ? Après tout, pour quelques milliers d’euros vous pouvez déjà devenir un cobaye humain et tester des médicaments pour aider la science et ainsi vous dévouer pour le bien-être et à la santé de l’humanité. Maintenant c’est vous qui voyez.

Coup de sang pour les riches

Un article du mensuel américain « Inc » s’est intéressé de près à Peter Thiel. Le milliardaire et cofondateur de PayPal prend la parabiose très au sérieux, sans la pratiquer lui-même pour l’instant. N’en doutons pas. Mais « son médecin personnel, directeur de la branche médicale de Thiel Capital, Jason Camm, aurait même contacté le Pr Jesse Karmazin, fondateur d’Ambrosia, une société de ­biotech basée à Monterey (Californie) proposant à de riches particuliers de débourser 8.000 dollars pour recevoir du sang de ­donneurs de moins de 25 ans, dans le cadre d’essais cliniques 100 % privés. »

Mais il y a d’autres pistes pour combattre le vieillissement

« Hugo Aguilaniu est chercheur CNRS à l’Institut de génomique fonctionnelle de Lyon (IGFL). Son équipe étudie la génétique du vieillissement. Ses résultats dressent des pistes de compréhension permettant de faire le lien entre alimentation, fertilité et longévité.

L’hypothèse d’Hugo Aguilaniu est la suivante : « Et si les processus régissant la durée de vie d’une espèce étaient avant tout motivés par la nécessité d’assurer sa descendance ? ». Avec ce scénario, les individus confrontés à une pénurie de nourriture vont avoir plus de chance d’assurer leur descendance s’ils peuvent limiter temporairement leur fertilité, avoir une vie plus longue et attendre des conditions plus propices pour se reproduire. Pour la plupart des espèces, des levures aux chimpanzés, les individus soumis à une pénurie alimentaire « supportable » vivent effectivement plus longtemps. Hugo Aguilaniu a identifié chez le ver C. elegans une hormone, l’acide dafachronique, produite lors de restrictions caloriques. Elle se fixe sur un récepteur moléculaire qui active le génome en produisant deux effets : le ralentissement du vieillissement et la baisse de la fertilité. Hugo Aguilaniu souhaite maintenant répondre à plusieurs questions : Quels gènes sont activés par ce récepteur ? Ce récepteur pourrait-il agir uniquement sur la longévité sans agir sur la fertilité ? Y a-t-il d’autres hormones qui agissent sur ce récepteur ? Quel est le processus qui entraîne la production d’acide dafachronique en conditions de baisse d’alimentation ? Est-ce l’impossibilité de se reproduire dans de bonnes conditions qui impulse le processus ? In fine, il se pourrait bien que son équipe perce certains mystères qui régissent notre propre durée de vie. »

Pour conclure

La prochaine fois que nous rencontrerons une souris ou d’autres animaux de laboratoire, n’oublions pas de les remercier pour leurs généreuses contributions à notre survie.

Toutefois, si vous vous inquiétez des innombrables problèmes liés à un vieillissement généralisée, ou comme un ancien Président, de la surpopulation de la planète qui serait plus grave encore que le réchauffement climatique. Rassurez-vous, l’imagination de l’homme est sans limite et il trouvera toujours une solution pour réguler notre espèce.