Quand la cigogne passe au Japon

Valse hésitation du côté des naissances au Japon. Depuis quelques années, était annoncée une décroissance de la population nippone (actuellement: 127.066.178 individus) dont on nous prédisait même suivant de savants modèles sortis d'on ne sait où, qu'en 2050 la moitié de la population du pays aurait disparu. Immédiatement, s'engouffrerent dans la brêche tous les analystes ayant découvert le Japon le matin-même dans leur dictionnaire encyclopédique, qui jugeaient bon de venir en aide au Pays du Soleil levant en lui recommandant avec insistance, de compenser le manque de naissances grâce à une politique plus souple d'immigration, étant entendu qu'aucun autre moyen ne leur paraissait en vue. Aucun.
Déconfiture. Or voilà qu'aujourd'hui, nous apprenons que contre toute attente la population nippone a repris un peu de vigueur (+100.460 naissances) et que la tendance semble s'infléchir sans que l'on puisse toutefois prédire en toute honnêteté, que la crise est passée. L'analyse officielle de ce retournement de situation laisse quand même songeur, car d'après le gouvernement nippon, ce mieux inattendu serait le fruit du retour au pays de nombre d'employés japonais rapatriés apres la fermeture de la filiale d'une grande entreprise japonaise ayant fermé ses portes à l'etranger. D'accord, mais alors pourquoi ne pas avoir précédemment comptabilisé ces "ressources", sachant que nombre d'enfants japonais nés hors du Japon n'ont pas pour raison d'être, de s'intégrer à la terre qui les a vu naître puisque leur père n'est qu'un envoyé temporaire et non un refugié économique parti en électron libre s'installer ailleurs durablement… Quoiqu'il en soit, la question que l'on peut se poser reste de savoir si la décroissance de la population nippone, à juste dose, ne serait pas souhaitable, contrairement à ce que certains affirment ? Beaucoup de Japonais le pensent en tout cas, gardons-nous donc bien d'édicter ce qu'il faudrait qu'ils fassent, pour leur propre bonheur.