Chef d’Etat ou chef de parti ? Les institutions en danger de dictature !

 

La réforme des institutions est soumise à des pressions intolérables !

Les Sénateurs et les députés sont  convoqués  à 15 h 30  Lundi 21 Juillet dans le grand amphithéâtre de l'aile du Midi du château de Versailles, pour se prononcer par vote sur  la réforme des institutions, voulue par Nicolas Sarkozy. Certains d’entre eux  personnellement en désaccord avec le texte,  y compris des membres de l’Ump et des Centristes, se sont abstenus ou ont voté non en première ou en deuxième lecture.

Le vote du Congrès va se jouer à quelques voix, puisque François Hollande a annoncé officiellement que les socialistes voteraient non. Seul un  illustre ancien ministre socialiste,  Monsieur Lang, en attente de quelque distinction sarkozienne,  votera oui.

Au mépris de leurs convictions profondes, les « dissidents nonistes UMP et Centristes » sont soumis depuis plusieurs jours ?  disons-le clairement ,  à des pressions personnelles  de la part du Chef de l’Etat, qui entend les faire voter à sa convenance  pour le soutenir, laissant une fois de plus son activité de chef de clan prendre le pas sur ses fonctions institutionnelles. 

La réforme constitutionnelle doit obtenir la majorité des trois cinquièmes et pourrait être rejetée à quelques voix près,  l'Elysée et ses conseillers  interviennent  abusivement  pour ramener  ces « nonistes » au bercail et chacun d’entre eux se trouve soumis à des tensions personnalisés selon son « profil ».

Au mépris de leur rôle de Sénateurs et de députés, au service de la Nation, certains d’entre eux ont  déjà cédé à la pression et  baissé honteusement  leur culotte,  et renonçant  à leur propre conviction, il se sont retrouvés courtisans et partisans  plaçant l’intérêt du parti  avant celui de la Nation : pour faire court je ne citerai que deux exemple,  les députés UMP  Hervé Mariton (Drôme) et George Tron (Essonne)  viennent d’annoncer  leur intention de voter "finalement" oui lundi à la révision constitutionnelle et Monsieur Tron n’a pas hésité à dire sur une chaîne de radio qu’il avait préféré soutenir « le parti »"Notre abstention était jusqu'à présent l'expression modérée de notre scepticisme" ont prétendu  les deux députés, mais "un rejet – possible – au Congrès se transformerait en piège pour la majorité 

Note : on ne peut être plus explicite, l’intérêt du clan majoritaire passe avant l’intérêt de la nation,  une fois de plus nous constatons que des députés élus par des électeurs et payés par les contribuables  pour défendre l’intérêt de la nation, se conduisent en partisans dans l’intérêt de leur clan.

Cette annonce intervient alors que  de  fortes pressions  se multiplient  pour convaincre les derniers récalcitrants UMP et centristes,  de s'abstenir à défaut de voter contre. Monsieur Sarkozy peut se vanter d’avoir obtenu à la dernière minute  le ralliement de Monsieur  Bernard Debré qui était jusqu’à sa défaite  l'un des farouches opposants à la réforme.

 Pour certains tout semble se marchander ……L’un d’entre les sénateurs s’est amusé à révéler : « Je ne cesse d'être sollicité, je reçois en ce moment beaucoup de preuves d'amitié …… Si je voulais passer un week-end sympa quelque part, je n'aurais qu'à demander. »

Beaucoup de parlementaires, sénateurs et députés, se sont sentis flattés des invitations  de Nicolas Sarkozy  à l’Elysée, certains vaniteux flairant « la bonne affaire » , sont tombés dans le piège des flatteries et des promesses d’autres sont restés fidèles à leur analyse politique

Ainsi,   l’un d’entre eux, reçu plus d’une heure en entretien privé,  a  déclaré : « Quand le président de la République me dit qu'il serait très attaché à ce que je lui manifeste mon soutien une nouvelle fois, ça ne me laisse pas indifférent »,  mais pour autant  il a affirmé avec  une détermination qui est toute à son honneur qu'il votera non.

Note : combien de sénateurs et députés écouteront-ils la voix de leur conscience ?

 D’autres  déterminés dans leur décision finale, influencé ou pas par  Nicolas Sarkozy,  garde avec prudence  leur intention secrète.

 « Je réponds simplement à la question qui m'est posée », se justifie un deuxième député   invité lui aussi rue du Faubourg-Saint-Honoré : « Le président m'a dit qu'on était amis depuis longtemps, et qu'on le resterait, même si je votais non », rapporte-t-il, mais il ne dévoile pas son intention et fait l’impasse : « Je voterai en conscience. »

Note : la conscience de ce député actuellement soumise à pression « amicale » saura-t-elle s’affranchir au moment du vote pour lui permettre de voter selon sa propre détermination ?

La question du  redécoupage électoral alimente l’angoisse de nombreux députés   de voir leur  circonscription supprimée. Alain Marleix, le secrétaire d'Etat chargé du redécoupage des circonscription a appelé certains « hésitants » pour  les détourner  de leurs préoccupations en leur parlant  surtout de la réforme des institutions, dont il n’est  pas fonctionnellement  en charge, en leur  concédant  de temps en temps pour les rassurer ,  qu'il va y avoir un redécoupage électoral mais qu’ils n’ont aucun souci à se faire ….

 Enfin il semblerait d’après des confidences faites par un ancien ministre de teinture chiraquienne que des « promesses de postes ou de maroquins »   ont achetés le « oui »  de certains parlementaires qui s’étaient habilement prononcé pour le « non », et cet ancien ministre  a dénoncé  des  «  débauchages et des médiocrités dont on avait perdu l'habitude depuis longtemps » et à cette occasion il a prévenu :  « J'espère que la liberté de vote sera assurée », en  rappelant que « le mandat impératif n'existe pas ».

 Il n’en demeure par moins que relancés  par les  appels téléphoniques, des Conseillers élyséens, relayés  par les appels de Nicolas Sarkozy lui-même, depuis Marrakech où il passe le week-end, les députés qui  voteront  non  demain, auront fait preuve d'une réelle estime de leur mandat et de leur conviction. Seront-ils nombreux …. ?  Nous le saurons demain.