Borloo ou le flou en politique

Encore un non-évènement ? En voici un : Borloo soutient Sarkozy.  C’était gros comme le nez au milieu de la figure qu’après une vaste ellipse politique, la comète reviendrait dans le giron de la planète mère. Comme Boutin. Comme Dati. Comme le fera Morin. Et tous les ralliés de la dernière heure. On en verra d’autres (surtout si le président sortant fait un bond dans les sondages).

Que penser de l’engagement personnel en politique de tous ces personnages ? Eh bien, qu’il n’y en a pas, si ce n’est l’intérêt personnel tout court. Je voudrais bien voir la gueule de ceux qui, déjà, s’alignait comme un seul homme derrière le futur candidat du « changement », alternative à Sarko : Borloo.

Je voudrais bien voir la gueule que fait Rama Yade face à la décision de Borloo.

  • Posture de prise de distance face à la politique du gouvernement en place,
  • candidature de « changement » à la présidentielle,
  • puis recul et ralliement à la « soupe » UMP : un classique du genre !!

Ce qui est fascinant avec ces gens qui se gorgent de discours, c’est leur absolu cynisme en politique.

Bien malin qui peut décrypter les convictions du bonhomme : à chaque interview, jamais un oui ou un non direct, il est passé maître dans la stratégie d’évitement des questions de fond. Sa bouche doit être sèche à force de manière la langue de bois. Une véritable danseuse.

Ou l’art de toujours se ménager une sortie et de ne jamais refermer une porte, condition première de la survie en politique.

Vous ou moi serions grillés pour moins que ça à jouer d’une telle versatilité. Mais ces personnages ont la consistance d’une balle en caoutchouc : lancez-la contre un mur, et elle finira toujours par rebondir.

Et vous les verrez défendre sans remords ni cas de conscience ce qu’il avait mis en cause précédemment.

S’il y a bien quelque chose qui ne devrait pas souffrir le carriérisme, c’est la politique, bien commun à tous. Mais voilà, la politique, en France et à ce niveau : ça n’est que carriérisme !

Quand on voit qu’à l’assemblée nationale les femmes, les couches moyennes et basses de la population et la diversité sont sous-représentées, on comprend tout de suite qu’il y a un malaise dans notre belle république.