Les déboires de l’entreprise française de raffinage Petite Couronne.

Petite Couronne, entreprise française de raffinage, appartient à Petroplus, groupe de raffinage qui appartenait lui-même, en sa totalité, au groupe (ou fond d’investissement) américain Carlyle, dès 2005; avant le lancement, en 2006, de la cotation des actions de Petroplus à la bourse de Zürich, d’un titre qui était négocié jusque là sur le marché d’Amsterdam, et qui permettra au groupe Carlyle d’encaisser 2,6 milliards d’euros en ramenant sa propre part à un peu plus de 50% du capital de  Petroplus, société dont le siège social, jusque là installé aux Bermudes et dirigé par l’Américain Thomas O’Malley, se situe désormais à Zoug, l’un des cantons suisses où l’on paie le moins d’impôt.

 

(Sur toutes ces infos, voir l’article "Raid sur le pétrole suisse" publié dans L’Hebdo du 23 novembre  2006 , et lu sous le site

http://www.hebdo.ch/raid_sur_le_peacutetrole_suisse_24289_.html ;

ainsi que l’artice de Ian Hamel, Genève, du 13 janvier 2012, publié sous le site http://www.lepoint.fr/economie/carlyle-m-a-tue-13-01-2012-1418537_28.php )

 

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Par ailleurs, selon l’article écrit par Hobbes, et publié, le 6 mars 2008, sous le site d’Agoravox, dès cette date Olivier Sarkosy, demi-frère de Nicolas Sarkosy, et hommes d’affaires, entre chez Carlyle comme co-directeur des services financiers du groupe, lequel a eu dans ses rangs, comme directeur, investisseur, ou conseiller, tour à tour (selon le site http://fr.wikipedia.org/wiki/Carlyle_group ):

James Baker, ancien secrétaire d’État américain.
Laurent Beaudoin, ex-président du groupe Bombardier.
George H. W. Bush, ancien président des États-Unis.
Frank Carlucci, ancien directeur-adjoint de la CIA, ancien secrétaire à la Défense américain, qui occupa la présidence du groupe.
Richard Darman, ancien directeur de l’U.S. Office of Management and Budget.
Paul Desmarais, président de Power Corporation of Canada.
Liu Hong Ru, ancien président de l’organisme de surveillance des opérations boursières de Chine.
Arthur Levitt, ex-président de la Securities and Exchange Commission.
John Major, ancien Premier ministre conservateur de Grande-Bretagne.
Olivier Sarkozy directeur-associé des Services Financiers Internationaux « Global Financial Services Group »
Henri Martre, ancien de Matra Aérospatiale.
Anand Panyarachun, ancien Premier ministre de Thaïlande.
Karl Otto Pöhl, ex-président de la Bundesbank.
Fidel Ramos, ex-président des Philippines.
le financier George Soros.
Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre de Thaïlande.
Merrill Lynch, société financière américaine
le fonds de pension de General Motors.
Mikhaïl Khodorkovski, ancien oligarque russe des années Eltsine, condamné à une lourde peine de prison sous la présidence de Poutine.

 

Bref, que du beau linge, tous étant des  hommes d’affaires ou des hommes politiques de haut rang.

 

(Voir également, à ce sujet,  l’article de Sophie "Les Etats unis et les sarkozy : une histoire de famille" du 26 mars 2009 et publié sous le site
http://www.come4news.com/les-etats-unis-et-les-sarkozy-une-histoire-de-famille-599402    )

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Sur le plan économique, il se trouve que dès le  crack mondial de l’année 2008, la demande de pétrole diminue partout dans le monde, et notamment aux Etats-Unis. Avec ce résultat que les entreprises de raffinage travaillent de plus en plus en surcapacité. Et tout spécialement en Europe.

 

S’ajoute à cela (selon un rapport intitulé "Les activités de raffinage : enjeux et évolution" et publié sous le site http://www.bernardgranie-territoiresdindustrie.fr) que: 

 

de plus en plus de pays producteurs (Algérie, Arabie Saoudite, Qatar) construisent des raffineries pour garder le maximum de la chaine de valeur, et aussi ne pas réimporter de produits raffinés (Iran, Algérie), souvent incités en ce sens par leur gouvernement. Conséquence : les nouvelles raffineries sont construites hors d’Europe,

 

information qui, dans le dossier qui nous concerne, doit être mis en rapport avec les activités de la famille Ben Laden, puisque l’un des membres de cette famille est membre du groupe Carlyle, prorpriétaire majoritaire du groupe Pétroplus.
 

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Bref, tandis que de nouvelles raffineries sont ent train de se constituer à l’extérieur de l’Europe, en Europe même  le groupe Petroplus affiche des pertes réelles, en 2009, en raison de la récession économique qui a prévalu cette année-là. 

 

Or ces pertes furent "maquillées" en profits par les dirigeants du groupe, ainsi qu’on peut le lire sous la plume de Gérard Letailleur, qui a étudié tout le dossier et qui a écrit, dans son blog (cf.  http://www.gerardletailleur.com ), un article daté du lundi 16 janvier 2012 et intitué  "Raffinerie de Petit Couronne : – Les bonus mirifiques de Petroplus, au bord de la faillite"; où l’on peut lire que : 

 

selon la HandelsZeitung, c’est Jean-Paul Vettier, l’actuel directeur général qui a obtenu la plus grande part du gâteau, soit 3 millions de francs. Il est vrai, les scrupules ne sont pas inscrits dans le code moral de l’entreprise. En 2009, le plus grand raffineur d’Europe avait présenté des chiffres noirs mais SIX Exchange Regulation, l’autorité de contrôle des bourses suisses, avait détecté une erreur de présentation des coûts de restructuration du résultat de l’entreprise. En clair, au lieu d’un bénéfice opérationnel de 65 millions de dollars, le groupe avait réalisé une perte de 75 millions de dollars. Conséquence, la holding a dû s’acquitter d’un versement de 50 000 fr. à une fondation pour violation des normes comptables.

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On a donc, ici  comme ailleurs, le parfait exemple d’un capitalisme néolibéral qui veut que les gestionnaires des grands groupes multinationaux soient, aujourd’hui, non seulement des entrepreneurs financiers raisonnant, dans leurs investissements stratégiques, à l’échelle mondiale, mais des gens qui connaissent, avant même les journalistes, les pouvoirs publics, les travailleurs et les syndicats, les chiffres réels des sociétés qu’ils administrent, ce qui  leur permet de se voter, sous la forme de bonus, de jolis parachutes avant la chute, laquelle est d’ailleurs provoquée par les dits parachutes.

 

Et une fois le groupe administré par eux en faillite, les différents Etats seront chargés, pour sauver des emplois, de négocier, avec des repreneurs, tout le rebus industriel hérité de la faillite, lesquels repreneurs reprendront, avec d’intéressantes plus-values en perspective, si le secteur se redresse,  les actifs du groupe en faillite.