La nouvelle aventure du PSG

Hier au soir, le point gagné contre Lyon pésera de tout son poids au moment du bilan final.

Et c’est vrai que, compte tenu des circonstances, le PSG a tout intérêt à gagner le championnat.

Un petit rappel suffira à le montrer.

 

Fin du premier tour, le PSG, en tête du championnat, change d’entraîneur. Une ânerie diront certains; une aubaine, en réalité, pour Leonardo s’entend, qui, en tant que nouveau responsable technique du PSG, connait bien le foot italien et les deux clubs de Milan. Il sait donc parfaitement que ces clubs ont d’autres titres de noblesse que les clubs français, à la notable exception de cet Olympique Marseille qui battit l’AC Milan, précisément, sous la direction technique d’un Raymond Goethals qui, tout en devant subir, à l’époque, la très médiatique notoriété et la non moins tyrannique autorité de son auguste président,  Bernard Tapie, n’en connaissait pas moins tout un rayon dans le domaine footballistique.

ET puis, engager un Belge qui avait la frite, comme entraîneur, et avoir, comme président, un Français pur sucre qui investit son propre argent dans le club, ce n’est tout de même pas la même chose que de confier l’avenir d’un club à des Quataréens rentiers du pétrole dont on ne sait finalement pas grand-chose, sinon qu’ils confieront la direction technique du PSG à une ancienne étoile du football brésilien, en la personne de Léonardo (au passage je me souviens d’une aile de pigeon de sa part, sous le maillot de la Seleçao qui m’a toujours laissé pantois), lequel engagera comme entraîneur une autre étoile du football mondial (car n’oublions pas qu’Ancelotti gagna la coupe d’Europe, comme joueur, avec l’AC Milan, avant de la gagner comme entraîneur, et ce à une époque ou les grandes étoiles du club étaient hollandaises et s’appelaient  Van Basten, Gullit et Frank Rijkaard,  tous devenus entraîneurs une fois leur carrière de joueurs terminées).
 
Bref, avec un pareil trinome pour diriger le club, le PSG ne s’est pas montré très "cocorico" ces derniers temps. Mais comme le soulignait très justement Bernard Tapie, le PSG a intérêt à finir premier du championnat, sans quoi bonjour les dégats quand les supporters du club manifesteront leur amertume.

Quant au nouvel entraîneur, probablement qu’il s’accomodera mieux de son nouvel environnement que de l’ancien, lui qui fut congédié par Chelsea pour manque de résultats la dernière année de son périple en Angleterre. Et il n’est d’ailleurs pas le seul dans son cas, puisque Fabio Capello, qui pourtant fut triomphant, hors des terres italiennes, avec le Real de Madrid, ne réussit guère mieux que lui à la tête de l’équipe d’Angleterre, un Capello qui claqua la porte pour manifester sa désapprobation concernant la décison prise par la Fédération anglaise à propos de l’un des joueurs de l’équipe nationale.

Bref, on dirait qu’il existe une sorte de malédiction, pour les entraîneurs italiens, lorsqu’il s’agit d’entraîner une équipe anglaise. Question de climat, et, sans doute aussi, de langue. La France, de ce point de vue, est, pour eux, plus gratifiante. Et ce même si le niveau footballistique n’y est pas aussi élevé qu’en Angleterre ou en Italie, ce que confirma récemment Carlos Teves (écrit également Tévez), étoile mondiale issue d’Argentine et venue renforcer les deux clubs de Manchester, successivement, non point pour la beauté de la ville et de son climat (le bonhomme s’étant confié sur le sujet, dans une émision de tv argentine qui fit scandale en Angleterre), mais pour celle des pépites d’or qui tombent chaque 25 du mois sur son compte bancaire, ce Tévès qui refusa de venir au PSG dans l’attente de nouvelles propositions émanant des grands clubs d’Italie.

 

Moralité : dans ce sport spectacle qu’est devenu le foot (et pas seulement le foot), les mercenaires que sont les joueurs ou les entraîneurs venus de l’étranger, ne se déplacent plus que pour l’argent. Et parce qu’ils y sont vendus, à cet argent, ils voyageront d’un club à l’autre au gré des offres mirobolantes qui se présentent à eux, lesquelles proviennent de nos jours, non point tant de la recette des spectateurs au stade, que de la publicité, du sponsoring et des investissements faramineux effectués par les rois financiers du moment, tous acquéreurs de clubs de football et dont d’ailleurs l’origine des fonds n’est pas aussi limpide qu’elle y paraît à première vue.

Ce foot-là étant devenu un business, et uniquement un business, on comprendra donc que tous, entraîneurs, joueurs, personnel d’encadrement, investisseurs, sponsors, boivent au même baquet.

Quant aux spectateurs, en continuant à soutenir, année après année, leur équipe favorite, ils sont les dindons d’une farce qui leur échappe de plus en plus. Et quand le club qu’ils supportent depuis toujours aura fait faillite, suite aux retraits des investisseurs, pour des raisons x ou y, ils regretteront le bon vieux temps où ceux qui s’engageaient pour le club (toutes fonctions confondues) étaient français.

Et tandis qu’ils laisseront éclater leur amerture en voyant le cub qu’ils aiment tant se traîner dans les séries inférieures, les mercenaires du foot auront déjà trouvé ailleurs un nouvel emploi des plus lucratifs.

Inversement, si les boys à Louis Nicollin finissent devant tous les autres clubs de première division cette année, on remerciera "le roi de la débarde au langage débridé" d’être un franchouillard pur sucre qui n’a pas changé de club, lui.

 

J’ajoute, afin qu’il n’y ait pas de malentendu, qu’un club comme le Real de Madrid, qui est le plus capé de tous à l’échelon européen, voire même mondial, repose, depuis toujours, sur une masse de socios qui sont Espagnols et qui n’ont jamais cessé de s’attacher à la vie du club. C’est donc, là, le lien national, voire même madrilène, de gens qui sont à la fois supporters et investisseurs, qui donne au club sa très grande stabilité.