Décidément, notre pays a bien du mal avec Internet et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il ne faut pas s’étonner que nous soyions à la traîne car dès que quelque chose se développe, un parlementaire qui n’y connait rien et qui a des amis déposé son petit texte afin de tuer dans l’oeuf ce qui nous aurait amené des emplois à haute valeur ajoutée.
Ainsi, Marie-Hélène des Esgaulx, députée de Gironde, a déposé un amendement au projet de loi de finances rectificative a été voté à l’Assemblée nationale. Celui-ci prévoit, sans aucune concertation, une nouvelle taxe, sur les recettes publicitaires de "tout site internet" qui diffuse des créations cinématographiques ou audiovisuelles, bref n’importe quel site du type Dailymotion, Youtube, Wat et consorts. Mais, là où ça devient n’importe quoi est que cette taxe est due par toute personne établie en France qui met à disposition du public un service offrant l’accès à titre onéreux ou gratuit à des ?uvres ou documents cinématographiques ou audiovisuels sur demande individuelle formulée par un procédé de communication électronique.
Il me paraît nécessaire que cet amendement soir retiré par le Sénat. Pour ma part, je suis de l’avis du rapporteur général qui regrette "la propension bien française à taxer des activités alors qu’elles émergent à peine". Je ne vois pas en quoi un taxe sur du contenu gratuit permet, comme l’affirme Marie-Hélène des Esgaulx, de préserver la cohérence d’ensemble du financement du secteur audiovisuel.
Encore une fois, nos soi-disants représentants ne nous montrent qu’ils font partie d’une société d’un autre temps qui privilégie l’assise de quelques sociétés au détriment du développement économique du pays. Malheureusement, avec cette piètre représentation nationale, notre pays ne fera pas long feu dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Jérôme Charré