Chiara : une professeure écologique

 

Bonjour Chiara ! Je souhaite faire une interview pour C4N, le site de reporters en ligne. Pour C4N, mais aussi dans l’espoir d’inspirer d’autres personnes motivées par la survie de l’humanité, de la biodiversité.

 

Quel est ton métier Chiara ? Et comment en es-tu arrivée là ?

Je suis diplômée de l’Université Degli Studi di Torino, en Italie, à la faculté de Langues et Littératures Etrangères. En plus de ma langue natale, l’italien, je parle anglais et français. J’ai eu la possibilité d’aller étudier à la UCLA, c’est l’Université de la Californie à Los Angeles.

J’ai commencé à travailler en donnant des cours de langues et de formation dans les sociétés. Ensuite j’ai fait une demande pour entrer à l’école, et je suis devenue professeur de langues étrangères dans les collèges et les lycées.

 

Pour toi, quel est le primordial à enseigner aux enfants par-delà les cours officiels ?

Question très intéressante ! Comme professeur, j’ai toujours soutenu l’idée que les enfants et les élèves ont besoin d’être formés, par-delà les cours officiels, à tout ce qui est en rapport avec le respect de la vie, de la nature, de l’environnement, et sur tout ce qui concerne notre planète et ses créatures. Un enfant qui ne sera pas sensibilisé à la connaissance de tout ça, pourra plus difficilement devenir un adulte conscient, et concrètement agira moins facilement pour améliorer les choses.

La plupart de mes élèves n’ont jamais eu la possibilité de grandir avec des animaux ou d’être simplement en contact avec la nature. Aller au cirque, visiter un aquarium avec les dauphins ou les orques, se rendre au zoo, ou garder un perroquet en la cage à la maison, sont des choses normales pour eux. Ils ne s’imaginent même pas ce qui se cache derrière tout ça et l’énorme business qui est lié à ces horreurs. 

Voir une dame marcher dans la rue habillée avec une fourrure, s’acheter des boucles d’oreilles en corail, ou jouer du piano avec des touches en ivoire, est une chose habituelle pour eux. Jamais ils n’avaient été amenés à réfléchir pour savoir si c’était quelque chose de juste. Ils ne savaient pas que derrière le parquet de leurs maisons provient le sang des forêts tropicales et de leur destruction… Comme ils ne savaient pas comment est produite l’huile de palme qu’on trouve dans la plupart des produits dont ils se nourrissent. Le mot « vivisection » était pour eux complètement inconnu ! La liste serait encore très longue si je continue. Or, c’est extrêmement important que ces jeunes cerveaux ne grandissent pas dans l’ignorance, mais au contraire, commencent à devenir des individus conscients des besoins de notre planète, besoins communs à nous tous. Les animaux ont droit à la liberté et à notre protection. Aussi, je leur conseille souvent de relire la Déclaration Universelle des Droits de l’Animal, proclamée solennellement le 15 Octobre 1978 à la Maison de l’UNESCO à Paris.

Mon but est de former ces jeunes futurs adultes à devenir aussi l’espoir de notre planète. Ma conviction est que l’institution scolaire devrait prendre sérieusement en considération la proposition d’insérer une nouvelle matière, celle de l’étude du respect de l’environnement et de la nature avec ses animaux. C’est un projet qui enrichirait les esprits des adultes du futur, avec osmose et harmonie.

 

As-tu une façon particulière de transmettre ton enseignement ?

 J’essaye de communiquer avec mes élèves avec le cœur et toute ma passion, en entrant en contact avec eux. Pas seulement en utilisant les simples mots, mais en essayant de leur faire utiliser le bon sens dans leurs raisonnements. Je leur donne des leçons préventives dans lesquelles ils prennent connaissance de tout ce qu’ils n’avaient jamais entendu parler auparavant, avec toutes les explications nécessaires. Ensuite je leur procure des documentaires uniques dans leur beauté et importance, même dans leur tristesse des fois, vu les argumentations… La réaction que je remarque à chaque fois est extraordinaire. Les élèves prennent conscience de quelque chose qui les touche profondément. Ils commencent à réfléchir et c’est là que commence la transformation de leurs esprits, je le vois dans leurs yeux. C’est pour moi la plus grande récompense.

 

Si tu avais une recommandation à faire aux élèves, laquelle serait-elle ?

 Il y a toujours quelque chose que je répète à tous mes élèves après mes leçons :  « N’oubliez jamais que les animaux sont des êtres vivants exactement comme nous, et que personne n’a le droit de priver un autre être vivant de sa propre liberté. Les animaux ne sont pas venus au monde pour satisfaire notre amusement ou notre égoïsme. Nous avons le devoir de les protéger contre toute forme de violence. N’oubliez surtout pas, que vous devez partager ce que vous venez d’apprendre avec vos amis, vos parents, et tous ceux qui ne connaissent ce que vous avez appris pendant le cours de ces leçons. Apprenez à devenir conscients dans vos comportements envers la nature, afin de cesser d’être complices de sa destruction. »

 

Et aux autres professeurs ?

 J’ai malheureusement rencontré beaucoup de méfiance par rapport à mon projet au début. On doit admettre que l’ignorance est diffusée aussi parmi les professeurs ou les professionnels qui ont quand même une grande culture… Moi, j’ai toujours dit que la culture ne fait pas l’intelligence. La sous-estimation de ce grands problèmes liés à l’environnement et au respect de la nature est liée à l’ignorance, au manqué d’information. Heureusement, j’ai eu la collaboration et l’appui de trois collègues très sensibles à ces arguments. Ils ont adhéré avec enthousiasme à mon initiative, et m’ont donné leur complet appui.

A fur et à mesure, je dois dire que même ceux qui se méfiaient de tout ça ont commencé à se rapprocher pour voir de quoi on parlait… Et puis quelqu’un m’a demandé de pouvoir prendre des documentaires que j’avais projetés un peu dans toutes les classes de mon école. Des documentaires comme The Cove, de Richard O’ Barry, comme Green, de Patrick Rouxel, ou comme le spot contre l’utilisation des animaux dans les cirques fait en collaboration avec le Podbete Collectif, dont je vous parlerai après. Le résultat a été, je crois, une prise de conscience du fait que, surprise, on ne parlait pas de bêtises, mais de priorités fondamentales. Du fait que je change d’école chaque année, j’ai recommandé à mes collègues de continuer dans cette œuvre de formation, avec mon aide quand ils le voudront. Et ils m’ont fait cette promesse. Je peux dire être satisfaite de ce projet qui était nouveau. Le but de secouer les consciences a été rejoint.

 

Si j’ai bien compris, en dehors de ta profession, tu t’investis dans la sauvegarde de la biodiversité ? Que fais-tu exactement ?

Je travaille en collaboration avec le Podbete collectif  pour l’élaboration de plaquettes pédagogiques, de vidéos et d’articles que nous mettons en ligne et avec lesquels je fais travailler mes élèves une fois par semaine. Tout ce matériel est à disposition sur le site et sert également pour des stands de sensibilisation. En même temps, nos articles ont le but d’informer le grand publique sur la beauté des espèces animales qui peuplent la terre, la faune terrestre et marine, et sur les biotopes et les menaces qui les guettent.

Le Podbete Collectif est créateur aussi de plusieurs pages Facebook très engagées dans la lutte pour le bien de cette planète et de ses créatures, pour les droits des humains et des animaux.  https://www.facebook.com/PODBETE  

C’est quand j’ai vu tout ça que j’ai commencé ma collaboration avec le Podbete Collectif. Quand les gens nous remercient pour ce qu’on fait, nous répondons toujours que c’est aussi grâce à leur soutien que l’on trouve la force et la motivation de continuer dans notre engagement.   

Description du web site du Podbete Collectif =>http://podbete.org/le-collectif-podbete

Personnellement, je m’occupe de la rubrique http://podbete.org/la-faune-marine

 

Merci Chiara pour ton engagement et pour avoir répondu à mes questions. Bonne continuation !