L’ASEAN: Economie, énergie… Et droits de l’homme bafoués

Les dirigeants d'Asie du sud-est se sont engagés dimanche, à l'issue du 14ème sommet de l'ASEAN, à lutter contre le protectionnisme et à consolider, malgré la crise économique, leur organisation régionale en un bloc à l'image de l'Union européenne d'ici 2015. C'est à Hua Hin station balnéaire "bourgeoise" de Thaïlande, que s'est ouvert cette assemblée générale de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est.

Cette rencontre, qui était prévue pour décembre 2008, a du être reportée en raison des perturbations la scène politique thaïlandaise. Le pays hôte a donc choisi d'inaugurer le sommet à quelques heures de Bangkok où les manifestations se poursuivent contre l'actuel gouvernement, pour le retour au pouvoir de l'ancien Premier ministre.

 Pour faire face à la crise économique et au  ralentissement de l'économie mondiale (beaucoup d'Etats entrent dans une année de récession économique), les représentants de l'ASEAN ont réaffirmé leur détermination à assurer la libre  circulation des marchandises, des services et des investissements, et à faciliter le déplacement des hommes d'affaires, des  professionnels et des travailleurs et la libre circulation des  capitaux.

Les conséquences de la crise ont forcé les leaders asiatiques à se mobiliser, bon grè mal grè, pour déclarer la guerre au protectionnisme en profitant de l'oppportunité pour placer l'ASEAN comme étant une entité régionale plus concrète face aux défis à venir. 

Ils ont par ailleurs appelé les pays développés à augmenter l'assistance aux pays du tiers monde (mais aussi à ceux du quart monde et aux pays en développement). Il faut, selon les représentants asiatiques "renforcer la participation des Nations riches au  commerce mondial et alléger les effets de l'actuelle crise  économique." Les participants à ce sommet ont, en ce sens, décidés d'augmenter à 120 milliards de dollars le montant du fond d'urgence.

Concernant le pétrole et l'énergie dans son ensemble, la déclaration à mettre à l'honneur est celle du secrétaire générale de l'ASEAN, Monsieur Pushpanathan. Il affirme que: "Le prix élevé du pétrole n'est pas un problème en ce moment mais, si une crise éclate à l'avenir, l'Asean peut s'aider elle-même". C'est ainsi qu'en marge du sommet, un accord énergétique à été conclu. Il permettra à ses membres d'acheter du pétrole à prix réduit en temps de crise. La Malaisie, l'Indonésie, le sultanat de Brunei et la Birmanie sont les seuls pays de la région qui produisent du pétrole à grande échelle.

Autre discussion, celle concernant la charte signée en décembre entre les dix pays, et surtout son application, notamment concernant les droits de l’homme. Un sujet qui divise, puisque deux pays, le Cambodge et la Birmanie ont refusé que certaines associations des droits de l’homme soient présente lors du sommet.

Un total de 24 documents ont été signés ou adoptés par les  dirigeants de l'Asean lors de son 14e sommet, dont ceux sur les  échanges commerciaux, les investissements, et la sécurité  alimentaire et énergétique.   

Créée en 1967, l'Asean regroupe Thaïlande, Singapour, Vietnam, Philippines, Laos, Cambodge, Birmanie, Brunei, Malaisie et Indonésie.