Anonymous : anticorps de la société ?

« Sous ce masque, il y a plus que de la chair.

Sous ce masque il y a une idée, monsieur Creedy, et les idées sont à l’épreuve des balles. »

Hugo Weaving, V pour Vendetta (2006), écrit par Andy et Larry Wachowski

 

Qui sont les Anonymes… On en cause beaucoup, on a peu d’infos. Pourquoi œuvrent-ils réellement ? Qui sont-ils ?

Souvenons-nous de l’interpellation d’un gamin hollandais de 16 ans dans son lit par la police : c’était un membre des Anonymous. Un de ces activistes "hackers", connus pour s’attaquer à des cibles telles que des organisations gouvernementales, et faisant partie de ceux qui ont mis à genoux les systèmes bancaires Visa, Mastercard, Paypal et Amazon.

La principale arme de ces cyber-activistes (hacktivistes) est l’attaque par déni de service dont le but est effectivement d’occasionné des perturbations temporaires. En règle générale, ce type d’attaque n’est pas réaliser pour pirater des données mais plutôt pour paralyser les activités des serveurs.

C’est la grosse artillerie. Pas de finesse, juste des attaques massives profitant des failles inhérentes au protocole TCP/IP ou destinées à saturer, par l’envoi de paquets, les systèmes informatiques.

Cependant, on n’aurait tort de penser que ce mouvement ne se résume simplement qu’à un groupe composé de membres férus d’informatique,  que l’on appelle rebelles ou pirates, en fonction de la manière dont on perçoit leurs actions.

 C’est plus que cela : c’est une mouvance. Mouvance dont on peut percevoir les traces ici et là. Wikileaks, les Indignés, dans un autre registre ou le mouvement Occupy Wall Street. Nébuleuse multiforme, elle n’est pas constituée d’un groupe organisé, mais d’une multitude de petites entités disséminées,  se rejoignant parfois dans leur démarche de lutte contre le système, mais souvent bien autonomes dans leur mode d’actions et leurs buts.

On aurait tort d’ailleurs d’associer systématiquement les mouvements sociaux et les cyber-attaques dans le grand fourre-tout que constitue l’appellation « Anonymous ».

En effet, à l’autre extrémité d’une démarche socialement engagée  dans la dénonciation d’un mode de fonctionnement et de consommation d’une société , s’exprime tout un tas de personnages aux motivation plus ou moins complexes et avouables, prêts à attaquer n’importe quel cible pour peu que celle-ci est eu la faiblesse de leur déplaire.

Cette étrange collectif, presque mythique,  a trouvé son symbole dans le célèbre personnage affublé d’un masque, dans le Comic édité à l’origine, puis adapté au cinéma en 2006.

Anonymous, c’est ce qui n’apparaît pas, qui ne signe pas, ne s’authentifie pas, c’est ce qui reste caché, dissimulé, qui agit dans l’ombre d’une société.

 C’est l’anticorps chargé de défendre le collectif social malade et rongé par le cancer de la corruption.