Accord sur le nucléaire iranien

 

 

 

Alors que la France, la Grande Bretagne, la Russie, la Chine, les Etats-Unis et l’Allemagne ont pesé de tout leur poids sur le dossier brûlant du nucléaire iranien, soufflant chaud et froid, le représentant des States fidèle à la tradition yankee nous refait le coup de la sempiternelle mouche (du coche)! Mais le plus important c’est que l’impossible se concrétisa et l’Histoire figée s’est enfin remise en marche. Relégués longtemps parmi les infréquentables de l’Axe du Mal, les Iraniens ont accueilli avec une incommensurable liesse le troc de leur ostracisation contre une réintégration du concert des nations. Les retombées de la levée progressive des sanctions sont annonciatrices de jours bien meilleurs pour eux. 

Promis, juré, pas de bombes atomiques en perspective, juste le droit au développement du programme civil, foi de conservateurs et de modérés de la République islamique. Les membres de l’AEIA auront d’ailleurs à l’oeil ces sites et ces centrifugeuses qui font craindre le pire à ces grands sourcilleux, à géométrie variable, de la sécurité régionale. Les Iraniens ont intérêt à bien se tenir car le texte étant une chose et son application une autre, toute contravention ne pardonnera pas et le retour des sanctions, facilement réenclenchable, demeure comme une épée de Damoclès au  dessus de leur tête. 

Cet accord historique qui en réjouit plus d’un ne fait toutefois pas l’unanimité.  Bibi qui n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de torpiller l’accord pendant sa dure gestation ne décolère pas comparant paradoxalement la Perse à un Daech en puissance ! Et pourtant son rôle de rempart contre la folie meurtrière de Daech via des groupes interposés  principalement  en Syrie, en Irak, au Yemen se passe de commentaires. 

S’il fallait exclusivement compter sur une étrange coalition qui plus est réconciliée avec al Nosra, branche syrienne d’al Qaëda, la région entière se serait sans doute daechisée à grande vitesse  !  Enfin ça fleure bon le retour en douceur de la carte des négociations dans le dénouement de dossier. Finie l’ère des sanctions, de la mise au coin adoptée depuis la chute du mur de Berlin pour tout règlement de conflits comme le souligne Bertrand Badie. L’exemple de l’ébauche de dénouement de la crise grecque, conséquence de maintes tractations vient illustrer cette stratégie autrement plus féconde que ces printemps stériles et pourris qui ne font qu’ensanglanter des pays. 

En cette période où la tendance est plutôt d’éviter le déshonneur au prix d’une guerre pour ne cumuler au final que pléthore de désastres, il est dur me semble-t-il de ne pas apprécier à sa juste valeur cette avancée historique . Désormais il est un peu permis de rêver d’un très lointain Proche et Moyen-Orient où règneront la paix, la tolérance, le respect pour Tous !