Le Liban sans président ? La faute à l’Elysée !

Le célèbre quotidien américain New-York Times a publié dimanche un long portrait de notre Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Le journaliste James Traub, qui avait accompagné le ministre lors de son voyage au Liban, en octobre 2007, en pleine crise politique d'un Liban qui ne trouvait plus de successeur à son président Emile Lahoud, nous révèle un Bernard Kouchner contrarié et frustré.

En réalité, alors que le ministre, convaincu de sa parfaite connaissance du terrain et de son infaillible talent de diplomate ne doutait guère d'un éclatant succès de sa première grande mission, Nicolas Sarkozy envoya dans le même temps en Syrie son secrétaire général Claude Guéant, pour tenter d'influencer l'opposition libanaise. Et cela avec l'accord de Saad Hariri, figure de proue de la majorité.

 

C'est à cette initiative que Bernard Kouchner attribue la responsabilité du «fiasco de la diplomatie française» ; lui en effet ne pourrait en aucun cas être mis en cause. Celui qui se répète "grand ami d'Israël", qui connaît si bien le Liban, qu'il a d'ailleurs visité de nombreuses fois, affichant toujours des positions plutôt tranchées, était sûrement le mieux placé pour régler une crise impliquant tant d'acteurs pour le moins peu conciliants.

Mais il le dit, cet échec fut "un problème d’expérience. Ceux qui sont au courant le savent.» Simplement c'est "l'Elysée" qu'il vise ainsi.