Organismes d’assurance : le démon de la transparence

Détournements de fonds, manque de transparence, escroqueries… les organismes d’assurance sont accusés de bien des maux par leurs assurés et l’opinion publique en général. Et s’ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac, certains d’entre eux s’attacheraient à avoir un management des plus opaques. Une caractéristique qui semblerait être l’habitude d’un des administrateurs de Muta Santé.

Détournements de fonds, manque de transparence, escroqueries… les organismes d’assurance sont accusés de bien des maux par leurs assurés et l’opinion publique en général. Et s’ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac, certains d’entre eux s’attacheraient à avoir un management des plus opaques. Une caractéristique qui semblerait être l’habitude d’un des administrateurs de Muta Santé.

Pas une année ne passe sans qu’un organisme d’assurance ou un courtier en assurance ne fasse la Une de l’actualité pour détournement de fonds ou escroqueries. En mars 2017, un agent général d’assurances Swiss Life a ainsi été condamné à quatre ans de prison par le tribunal de Nice, pour avoir « escroqué 21 petits épargnants avec de faux contrats d’assurance-vie ».

Isolées, mais régulières, ces affaires ne participent pas à améliorer la réputation des organismes d’assurance. À tel point que des avocats — ayant flairé le bon filon — se sont spécialisés dans les « escroqueries et détournements de fonds commis par un intermédiaire d’assurance (agent général, courtier, etc.) ».

Muta Santé sur le devant de la scène

Face à cette triste réalité, le gouvernement prône la transparence, notamment par le biais de l’application des normes prudentielles Solvabilité 2, entrées en vigueur en janvier 2016. Mais ce goût pour la transparence ne semble pas être partagé de tous.

Ainsi, du côté de la mutuelle Muta Santé — censée rejoindre la Sgaps AG2R La Mondiale dans le cadre de l’application de Solvabilité 2 —, l’heure ne serait pas au réjouissement.

Pointant du doigt la perte d’autonomie liée à ce rapprochement, Muta Santé songerait — selon plusieurs sources — à privilégier son indépendance et faire faux bond à la Sgaps. Une solution pour le moins radicale. Mais une question demeure : est-ce la perte d’autonomie ou la transparence que redoute la mutuelle ?

Dans le passé, les pratiques de Jean-Luc Johaneck, administrateurs de Muta Santé et Président-Directeur du Comité de Défense des Travailleurs Frontaliers du Haut-Rhin (CDTF), n’étaient pas des plus transparentes, selon certains membres du CDTF.

En 2009, le président a en effet été accusé par plusieurs de ses collaborateurs au sein du CDTF de s’être octroyé une rémunération « indécente » et qui augmente « à un rythme effréné (le double de l’inflation) », d’avoir refusé de « présenter au Trésorier les comptes 2007-2008 de l’association lors de l’Assemblée Générale du vendredi 20 novembre 2009 » et « d’exclure de l’association » tous ceux qui osent pointer du doigt son manque de transparence.

Voilà de quoi faire planer le doute sur les véritables raisons qui pousseraient Muta Santé à refuser de rejoindre — au nom de la transparence — la Sgaps AG2R La Mondiale. Les prochaines semaines devraient apporter leur lot de réponses, d’autant que par ce comportement, Muta Santé s’est placée sous le feu des projecteurs. Affaire à suivre…