Ouverture sous haute tension de la 68 ème Assemblée générale des Nations Unies

Comme convenu selon l’accord russo-américain du 14 septembre consécutif à la volte face de dernière minute d‘Obama, l’OIAC, organisation pour l’interdiction des armes chimiques, déclare avoir bien réceptionné l’inventaire de l’arsenal chimique de Damas. Geste ultime de Damas qui vient se joindre à la parole donnée et selon laquelle le pays se considère désormais comme adhérent à part entière de la Convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques. 

Bien que mises en sourdine, les menaces de frappes tant galvaudées demeurent pour autant toujours d’actualité, selon les dires des principaux intéressés. Convaincue de la responsabilité des rebelles dans le dossier du gaz sarin, la Russie qui se veut impartiale affirme qu’elle serait prête à fléchir sans ciller si sa thèse venait à être démentie, preuves à l‘appui. 

Alors que la politique de Vladimir Poutine en Syrie poursuit son ascension, l’Iran de Hassan Rohani, branché realpolitik, vient lui prêter main forte. Pour ne plus en rester aux invariables invectives, toujours cloué au pilori, le successeur du président Ahmadinejad semble vouloir prendre à bras le corps le destin de son pays : changer du tout au tout la donne en remettant à plat certains sujets sulfureux. 

Malgré les réticences par rapport à sa politique d’ouverture émises par les Pasdaran, Gardiens de la révolution, le président Rohani, fort du soutien du guide suprême Ali Khamenei, continue de foncer  droit vers le but. C’est dans ce contexte pour le moins tendu, que s’ouvrira demain à New-York la 68 ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, au cours de laquelle seront notamment débattus ces sujets cruciaux. 

Une opportunité qui tombe à point nommé pour certains : comme une sorte de possible tremplin pour le projet du président iranien ; Barak Obama, prix Nobel de la paix pourrait aussi y trouver son compte en se redorant le blason à travers une politique conciliante ; lui qui n’en finit pas de perdre des plumes au Moyen-Orient et que de ce fait nombreux en sont pour leurs frais ! 

Mais le fidèle successeur de Bush risque une fois de plus de ne pas oser se démarquer de Benjamin Netanyahu, à force de frilosité. Grimé en protecteur du Moyen-Orient comme à son habitude, ce dernier avertit à qui veut l’entendre de se méfier du loup perse même quand il fait patte de velours! Un procès d’intention que cette incitation en bonne et due forme à l’ostracisation, en réponse à un appel si ouvert du nouveau chef iranien : prêt à coopérer selon ses propres propos en faveur  d’une stabilité à l’échelle planétaire, Hassan Rohani, en bon père de la nation, aspire à se mettre au service de son « peuple féru de paix et d’amitié » en lui ouvrant l‘accès aux bénéfices propres à certains développements ! 

Les relations américano-iraniennes rompues depuis 1979 risquent de redémarrer : apparaît ainsi une lueur d’espoir en dehors de laquelle point de salut possible ! En témoignent les conséquences désastreuses des politiques menées jusque là par  les dirigeants de tout poil : ils ont réussi avec brio à nous exhumer des entrailles de la Terre le Léviathan qui n’en finit plus de semer tous azimuts effrois et chaos ! 

Mais en dépit de ces échecs successifs, des responsables continuent de faire la fine bouche, se dissimulant derrière des droits imprescriptibles pour ne toujours pas briser la glace. Maintenant qu’il y a péril en la demeure et que le langage des ultimatums, des menaces, des blocus s‘est révélé inefficace, peut-être qu’ils finiront par chercher la panacée ailleurs, en direction de la voie du dialogue. L’Assemblée générale des Nations Unies nous en dira un peu plus sur le sujet à moins d’opter pour l’éternelle stagnation.