X-Men : Apocalypse

Réalisateur : Bryan Singer

Date de sortie : 18 mai 2016

Pays : USA

Genre : SF, Action

Durée : 144 minutes

Budget : 240 millions de dollars

Casting : James Mc Avoy (Charles Xavier), Michael Fassbender (Erik Lehnsherr/Magneto), Jennifer Lawrence (Raven Mystique), Oscar Isaac (Apocalypse), Sophie Turner (Jean Grey/ Phénix)

1983, voilà 10 ans que les événements de Days of Future Past se sont déroulés. Charles Xavier croit et met toute son énergie dans son école accueillant jeunes « surdoués » mutants comme humains. Il pense qu’une cohabitation paisible est possible entre les deux. Magneto, ou plutôt Eric Lehnsherr, mène une vie de bon père de famille, peinard dans sa campagne polonaise, travaillant dans une usine produisant du métal. Mystique s’est transformée en mercenaire, traquant les mutants à travers le monde et errant dans les bas fonds de Berlin Est. Le monde semble aller mieux, malheureusement pour lui, le premier des mutants, Apocalypse, plongé dans un sommeil depuis 5600 ans se réveille et est déterminé à le détruire dans sa chasse aux faux dieux dont notre époque est remplie.

Dieu que c’est long, quel ennui ! 2h30 d’existence gâchée par un film de super héros d’une qualité discutable. Si Captain America et Batman VS Superman avaient réussi à nous faire croire que ce genre pouvait faire des bonnes choses, ce X Men confirme le contraire. Loin d’un Quatre Fantastiques, qui n’avait rien de fantastique, Apocalypse se classe dans la moyenne molle, celle des films regardables mais pas mémorables, celle qui confirme que le 3ème opus est souvent raté comparé aux deux premiers. Après la surprise et l’apothéose, la déchéance. Si Apocalypse avait été tronqué d’une heure et le scénario plus concentré, moins brouillon, plus travaillé, le résultat aurait été merveilleux ! Malheureusement avec des « si » on fait bien des choses. Et pourtant tout avait bien commencé, la scène d’introduction est bonne, l’action se déroule en -3600 av J.C, Apocalypse rentre dans une pyramide entourée d’une foule de fanatiques, près à transférer son esprit dans un nouveau corps pour augmenter sa puissance, une forme de vampirisme ritualisé par un prêtre et deux autels. Quand tout à coup, il est trahi par les adorateurs des vrais dieux, Ra, Bastet, Osiris et compagnie. Au terme d’un combat magique, il finit piégé dans les décombres de son tombeau. Le générique se met en place, un couloir du temps façon Stargate  propulse l’intrigue à notre époque. Cette ouverture laisse supposer une terrible histoire de vengeance, un développement du personnage d’Apocalypse, son origine troublante, sa naissance il y a 10.000 ans et des gestes qui ont influencé la Bible. L’espoir naît au début … mais il est vite évaporé par la suite.

Le spectacle est bâclé par des scénaristes en manque d’inspiration, initiant des intrigues sans vraiment savoir où les amener et surtout en utilisant des personnages sans les détailler. Avec les 4 cavaliers d’Apocalypse, c’est le summum, Conquête, Guerre, Famine et Mort, sont des épouvantails, des silhouettes en carton juste bonnes à poser fièrement avec des armures dignes des Chevaliers du Zodiaque, derrière Apocalypse. Un vrai gâchis, ils auraient pu être complètement bad ass mais cela restera du conditionnel. Il y avait tellement de choses à dire sur eux, ces êtres opprimés par un système qui les rejette, leurs desseins, pourquoi ils nouent un pacte avec le destructeur de l’humanité. Pire encore, au moment du combat final, ils ne servent à rien. Normalement ils devraient constituer la garde rapprochée du grand vilain, ici la défense est digne d’une division d’honneur. Le constat est similaire avec Apocalypse, à part envoyer du sable pour anéantir des immeubles et l’humanité, il reste une coquille vide avec un masque digne des Power Rangers des années 1990. Niveau charisme, ce n’est pas terrible.

Autre point négatif (il y en aura quand même un positif, patience), les effets visuels. Une fois de plus, c’est la surenchère qui prime. Un gavage permanent d’images synthétiques de qualité inégale. Tantôt c’est très beau, tantôt c’est moche et l’impression d’avoir un jeu vidéo dépassé de quelques années se fait sentir. Niveau sonore maintenant, là aussi c’est proche du ratage. Pas de thème accrocheur, juste une scène agréable quand sur un air de musique classique, des milliers de bombes atomiques explosent, dénucléarisant les super puissances et rendant ainsi le monde plus paisible (?) Evènement mondial énorme, toutes les télévisions se jetteraient dessus pour en faire la une de leur JT pendant des semaines, mais dans le film, mystérieusement ça n’intrigue personne. Pour finir avec les derniers reproches, le ton du film volontairement sérieux, qui tente l’humour par moment mais sans grande réussite (sauf une fois et ce sera le point positif). Wolverine maitenant, un caméo vendu dans la bande annonce mais qui ressemble à une publicité mensongère tellement son intervention est inutile. Et pour finir sur une bonne touche, le passage le plus drôle du film, tout au ralenti, celui où Vif-argent parvient à sauver tous les étudiants de l’école alors qu’elle est en train d’exploser, le tout sur une musique décalée. Décalé exactement comme le niveau de l’épilogue d’une trilogie qui avait pourtant si bien commencé.