Insaisissables 2

Réalisateur : Jon M.Chu

Date de sortie : 27 juillet 2016

Pays : USA

Genre : Action, fantastique

Durée : 129 minutes

Budget : 90 millions de dollars

Casting : Jesse Eisenberg (Daniel Atlas), Mark Ruffalo (Dylan Rhodes/Shrike), Woddy Harrelson (Merrit McKinney/Chase), Dave Franco (Jack Wilder), Lizzy Caplan (Lula May)

Les 4 Cavaliers reprennent du service après avoir conquis le monde avec leurs méthodes spectaculaires, à faire pâlir David Copperfield, pour rendre un peu de justice dans ce monde inégalitaire. Alors qu’ils s’apprêtaient à révéler la vérité sur les viles intentions d’un grand patron d’une compagnie de communication, ils sont piégés par un autre grand chef d’entreprise et se retrouve à Macao. Pour s’en sortir, ils devront voler une puce prodigieuse capable de voler toutes les données personnelles de chaque individus dans un laboratoire sophistiqué. Bien sur, nos 4 héros ont plus d’un tour dans leur sac pour faire le bien et dénoncer un vaste complot.

Autant le dire tout de suite, cette suite est une déception. Pas vraiment obligatoire, pas vraiment attendue, la bande annonce se suffisait amplement à elle même. Le film ne convainc pas. A l’image d’un tour de magie éventé, l’opération ne fonctionne plus. Le scénario est inutilement complexe, brouillon avec des intrigues fumeuses et pas toujours intéressantes. Il est très (trop) linéaire, on se contente de passer d’une étape à une autre avec des fils conducteurs sans finesse. Il n’y a jamais de surprise car on sait éperdument que tout se passera évidemment bien pour nos 4 justiciers prestidigitateurs. Et pourtant, le film tente de nous insuffler une forme de suspens, de tension, vont-ils parvenir à déjouer tous les plans machiavéliques de leurs ennemis ? Mais cela ne sert à rien, c’est comme se demander si la pluie ça mouille, ce sera toujours oui.  Le pire étant la scène de fouille dans le laboratoire aseptisé, trop long, trop abusé, trop de trop pour être crédible. Malgré ses défauts, le film reste rythmé, sans réel temps mort, juste des scènes un peu longuettes. Il vaut surtout pour la grandeur des spectacles avec des effets spéciaux réussis et des tours de passe passe bien réalisés mais qui prennent toujours les spectateurs pour des cruches. La liste des exemples est longue et peu exhaustive : l’avion à la fin, les divers spectacles dans Londres pour le Nouvel An (très peu plausibles d’ailleurs car étant recherchés par la police, comment peuvent-ils mettre cela en place sans que les forces de l’ordre interviennent immédiatement à moins d’une grande faille inquiétante pour la sécurité de l’Etat révélant de graves lacunes organisationnelles), les évaporations en pagaille (là aussi c’est absurde) et les séances d’hypnoses abusives laissant croire que l’on peut tout faire grâce à une voix monocorde et un claquement de doigts.

Insaisissables 2 tente la touche émotionnelle avec deux histoires de filiation qui se passent mal. Tout d’abord celle de Mark Ruffalo qui a vu son père mourir quand il était gamin alors qu’il s’apprêtait à faire un tour à la Houdini, c’est à dire sortir d’un coffre fermé plongé dans l’eau. Malheureusement il n’y parvint pas et l’enfant nourrit une haine envers celui qui avait poussé son père à faire ce spectacle : Thaddeus Bradley. Ensuite, la guest star de ce film, Daniel Radcliffe prêt à tout pour redorer le blason de son père qui avait tout perdu, fortune et honneur, suite aux agissements des 4 Cavaliers dans le premier film. Une notion difficile à prendre en considération, il a encore une armée de sbires sous ses ordres et un jet privé pour se déplacer aux 4 coins du monde. A ces histoires s’ajoute celle du personnage interprété par Woody Harrelson, qui se voit affubler d’un frère jumeau démoniaque. Un frangin jaloux et sans scrupule, antithèse de notre héros. Le film creuse le passé des protagonistes mais tout cela est moyennement convaincant et ne parvient pas à les rendre plus attachants.

La fine équipe tourne aussi bien que dans le premier opus, malgré le départ d’Isla Fisher pour une raison à peine évoquée dans le film, mais les nouveaux venus ont peine à séduire. Premièrement, la remplaçante, Lizzy Caplan, pétillante mais un brin agaçante, magicienne émérite faisant dans le gore et le démembrement intègre trop facilement le quatuor toutefois sa place est justifiée. Deuxièmement, Daniel Radcliffe, quel gâchis. Statique, peu persuasif, figé dans le même état tout au long du film, il fait un piètre méchant. Lui qui veut prouver que la magie traditionnelle c’est has been et qu’actuellement on fait plus d’illusions avec de la haute technologie rate complètement son message, un peu comme son passage dans Insaisissables 2. Dernier bémol pour finir, Mark Ruffalo, trop girouette, un coup il est flic, un coup un il est un magicien justicier, cela est fatiguant. Bref ce deuxième film fait le même effet qu’un pétard mouillé.